Rétribution

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 Il ne pleuvra plus à présent.

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Hilliard Huxley
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Hilliard Huxley


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Date d'inscription : 27/06/2017

Il ne pleuvra plus à présent. Empty
MessageSujet: Il ne pleuvra plus à présent.   Il ne pleuvra plus à présent. EmptyDim 22 Oct - 15:23

Spoiler:

Le silence.
C'est le silence qui a l'a extirpé de sa torpeur.

"Qu'est-ce que c'est que ce bordel?!"
Il n'y avait plus aucun bruit, pas même le chant d'un passereau pour perturber le calme étrange dont le champ de bataille était emprunt. Une multitude de cadavres de cavaliers et de mercenaires recouvrait le sol à présent écarlate, bel et bien témoin d'une bataille qui n'avait épargné personne.  
De la Retribution, ne demeurait que la silhouette floue et déformée d'un de ses mercenaires, le tabard maculé de de sang, tout juste à ses pieds. Il se souvint alors qu'il lui avait fallu le repousser pour se relever lui-même. Course-quelque chose, il n'avait jamais vraiment appris à retenir son nom. C'était juste, "le boiteux".  

"Ils sont où, putain." Articula t-il alors qu'il réalisait enfin qu'il n'y ne restait plus que lui dans ce décor de désolation. Une seule impulsion lui suffit pour amorcer la course, celle d'une fuite vers le campement présumé de la compagnie. La route était longue et lui paraissait interminable, et toujours ce silence, pesant qui n'avait de cesse de perturber les environs.  
Puis vint la pluie, battante. De lourds trombes d'eau s'abattant sur ses épaules, sa tête, ralentissant sa course. Le chemin ne devenait pourtant pas boueux, non, l'eau ruisselant simplement sur la terre sans se soucier de devoir l'imprégner, ou non. Elle ne faisait que le tremper lui, le transissant de froid.

Il fini par arriver, et la position des tentes le rassura, au moins pour quelques secondes. Ils n'étaient pas encore partis, elle était donc encore là. Car qui d'autre pouvait bien avoir de l'importance qu'elle à présent? Hudson fouilla chaque tente, grelottant sous cette pluie singulière, une à une, sans y trouver personne. Ce qui l'avait rassuré juste avant se changea en stupeur, alors qu'il constatait que chaque abris était vide. Totalement vide d'effets. Il n'y avait que la sienne qui n'avait pas été vidée, et même....

"- Ça alors, r'gardez qui voilà enfin.
- Ah, pour une surprise, en voilà une surprise !
- Ouais, bah reste pas planté là, fiston. T'vois bien qu'y'a qu'nous, héhé."
Hudson tomba à la renverse, sur le sol étrangement sec, observant le trio d'hommes, interdit. Ils se ressemblaient tous. Deux avaient l'air d'être dans le même âge que lui, tandis que celui du milieu semblait bien plus âgé. Ils étaient assis confortablement, aussi bien sur un coffre pour l'un, que directement sur la couchette du mercenaire pour le plus vieux, et marmonnaient entre eux, fixant celui qui n'arrivait pas à se relever. Il restait là, à même le sol, articulant sans émettre le moindre son.

"Beh alors, on dirait que t'as cru voir un fantôme. Bon, c'est pas faux..." C'était l'aîné de la fratrie qui venait de l'ouvrir. Bourru comme les autres, imprégné de cette rudesse qu'ils partageaient tous, tant dans les traits que les verbes. Hudson prit enfin le courage de se relever, échouant à plusieurs reprises, avant de parvenir à se laisser porter par ses deux jambes encore tremblantes. Il était détrempé, et la pluie continuait son office, même au travers de la tenture, épargnant là encore, les trois gaillards d'en face. 

Quelques mots s'échappèrent dans un tressaillement de sa moustache:
"J..J'sais pas ce que vous fichez là, mais c'est des conneries. Des putains de conneries. Bordel de merde, ils sont où, les autres?!" D'un pas vif il quitta la tente, balayant les environs d'un regard tant courroucé que perdu, poursuivant son monologue en haussant drastiquement le ton. "Z'êtes où, bande de cons ! Pouvez pas me laisser là, HO JE SUIS LÀ !! REV'NEZ !" L'eau continuait de ruisseler sur le sol, en direction du sud, laissant l'herbe sèche et grise en état. Elle s'accumulait, lentement, au creux d'un petit puits qui commençait à déborder, aspirant chaque goutte tombant du ciel, à l'exception de celles qui s'insinuaient à présent sous le cuir du Gilnéen. Elle était glacée, il frissonnait. Seule l'écho de ses propres cris de détresse lui parvinrent aux oreilles, personne pour lui répondre, pas même ..


"-Valteri.
-Elle s'est barrée, mon vieux, 'vec les autres. Tu l'as abandonnée, un peu comme t'as fait avec nous, ta gosse et Janet, mais on t'en veux pas, fiston. T'as sauvé ta peau. Maintenant tu vas v'nir avec nous et on va reprendre là où on en était."  

Le père posa sa main sur son fils qui le surplombait d'une bonne tête, d'une main virile et appuyée, lui intimant par ce geste de se retourner vers le Nord, là où le décor était dévoré par une brume sombre, avançant lentement vers leurs positions.
"C'est pas si mal, par la bas, tu verras." Rajouta-il, juste avant de se faire balayer sa main d'un geste violent. C'était tout ce dont Hudson était capable, à ce moment là. Bientôt, tout se mélangeait, pensées comme visions, en un véritable chaos, une multitude de pointes vicieuses qui venait piquer son esprit de malaise.
Le trio continuait à lui parler mais aucun son, sinon quelques brouhahas incompréhensibles ne se laissait entendre. Il avait échoué. Toute sa vie avait été une succession d'échec, du début de sa rébellion pour des convictions bancales, jusqu'à la fin de celle-ci, où il n'avait pas été capable de tenir ses promesses. La mer, puis les étendues neigeuses, loin de cette menace, ou juste après l'avoir éliminée. Une occasion de plus de tenir ses engagements envolée.
Il les laissa parler, dans le vent, sous la pluie qui ne les touchaient pas, ne se rendant même pas compte que lui-même commençait à suffoquer, se noyant dans un torrent qui ne semblait que vouloir l'atteindre lui, et ce puits.  

"Putain de puits ! "  
Lorsqu'il se retourna à nouveau vers le sud, le réceptacle sans fond avait disparu, changé en un étrange paysage, recouvert d'une plage accueillante et dont l'océan semblait avoir englouti tout comté de l'orage. Il entendait encore leurs voix, mais ne se retourna pas, par peur, sans doute, mais surtout car là ou se construisait lentement un ponton sous ses yeux, se tenait la silhouette chétive d'une femme dans la fleur de l'âge, recourbée sur elle-même. Il ne fut pas surpris de voir un autre visage familier, lorsqu'il prit la décision de se laisser tomber assis à même le sable. Elle le contempla d'abord un instant en silence, avant de lui pointer l'horizon, étirant un sourire d'une bienveillance rare.  

"Il est temps que tu prenne le large." A ces mots, la silhouette timide d'un grand voilier aux voiles pourpres fendit l'horizon plate, s'approchant lentement du rivage. Il fondit en larme, s'incarnant lui même comme le torrent glacial qui l'avait trempé depuis le début de son périple ici, laissant tomber armes et pudeur, pour se livrer en des milliers de gouttes salines et autant de sanglots désespérés à la nature qui s'imposait à lui, irréelle et pourtant bien palpable.
"Oh mon fils, j'aurai tant aimé te garder près de moi, lorsque tu n'étais encore qu'un enfant. Un enfant qui a toujours refusé de grandir, doté, sous cette triste carapace, d'un cœur si grand." La mère du mercenaire s'éloigna de quelques pas, non sans effleurer la joue de son fils, poursuivant, d'une voix sereine. La pluie avait enfin cessé de tomber, laissant le ciel de plomb se fendre d'une brève lueur de lumière, si brève qu'il ne put la distinguer.  

"-Le navire t'attend, tu n'es pas forcé de suivre ton père, ni tes frères. Sois enfin libre d'être toi-même.
-Et.. Mais.. Il dégluti en se tournant alors, peinant à s'exprimer. J'peux pas partir, elle.. Elles ont besoin de moi. Non. La sorcière.."
Lui lançant un dernier regard attendri, la petite silhouette chétive s'éloigna dans la brume opaque qui avait déjà englouti les trois autres, laissant seul le mercenaire, sur la plage. Un dernier murmure le poussa a se retourner vers le navire qui était enfin accosté sur le ponton: "Lorsque ce sera à eux de tomber, laisse leur le choix de partir."


Il n'y avait plus de larmes, ni tempêtes, et seul demeurait le silence parfois trahit par le claquement des voiles secouées par la brise légère. Il revit son visage, les fleurs. L'azur singulier, qui transperçait son regard de feu. Son sourire moqueur, et sa capacité a ne jamais, Ô grand jamais, l'avoir fait changer.  "Miss Dalaran", quel surnom stupide. Il y tenait pourtant.  

A présent il savait, et naïvement, même dans la mort, l'idée de ne pas pouvoir la voir s'épanouir ailleurs que dans la grisaille le secoua d'une dernière décharge. En embarquant à bord du voilier sans équipage, il se fit la promesse de revenir la chercher, le jour venu.
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