C’est par un matin brumeux que je rédige ces quelques lignes, les premières du récit de notre séjour en Kul Tiras. Voilà une terre entièrement neuve pour la grande majorité de la compagnie, du fait de son éloignement de l’Alliance, et après les événements de Sombrivage elle se profile comme un nouveau départ; clair comme un matin d’automne, doux comme la brise marine qui caresse nos visages à l’approche du port de Boralus.
Pour autant, il ne s’agit encore que de la continuité de nos aventures; jamais nous ne nous arrêtons, bien que, pareille à un serpent, notre compagnie fait régulièrement peau neuve.
L’heure de la mue est peut-être bien arrivée.
C’est un matin brumeux qui se lève doucement sur Boralus, capitale de Kul Tiras, où nous avons déjà intégré de nouveaux visages. Si les plus anciens demeurent, il y a toujours ceux que nous déplorons, et que nous n’oublions pas.
Partout, du vert; la fière couleur de ce royaume qui me rappelle terriblement Gilnéas comme sa jeune soeur oubliée. Les rues étroites où s’entremêlent marchands et passants, de tous bords et de tous horizons, venelles recluses, fenêtres ambrées où brillent les lampes; les toits en doux arrondi de tôle, et les mâts, fanions, balcons sculptés sous la forme de la poupe d’un navire. Kul Tiras, où tout rappelle la mer.
La brise marine s’engouffrait dans toutes les rues, froissait l’eau de tous les canaux. Avec la marée qui monte, c’est un nouveau chapitre qui commence.