Rétribution

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 Équilibre

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Rebecca Wyatt
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Rebecca Wyatt


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MessageSujet: Équilibre    Équilibre    EmptyMar 21 Avr - 20:13

Qu’importe où il posait son regard, tout ne semblait être qu’un camaïeu de vert ici en Féralas. Qu’il s’agisse de la canopée lointaine, de l’eau de l’océan chargée de sa flore aquatique ou tout simplement du sol couvert d’herbes et de mousses. Tout n’était que différentes teintes d’émeraude pour le jeune carminois davantage habitué aux couleurs plus chaudes de sa région natale. Cela dit en terme de température, c’était déjà bien plus proche. Sans être une jungle comparable à Strangleronce, Féralas paraissait étouffante à l’occasion.

Face à l’océan, Lothar vint plonger sa main dans l’eau avant de la passer sur son visage, se rafraîchissant après son entraînement matinal pour ensuite aller s’installer un peu plus haut sur le rivage, s’asseyant en tailleur. Il était épuisé comme à chaque fois mais il avait appris ces dernières semaines à apprécier cette fatigue saine prodiguée par l’effort, qui lui permettait de se vider l’esprit des questions, des craintes et des angoisses, de la peur. Autant de sensations avec lesquelles il essayait d’écoper au mieux au jour le jour. Et dans la droite lignée de cette quête d’apaisement, tant physique de mental, le tout jeune mercenaire posa ses mains contre ses genoux et ferma les yeux.

Vidant d’abord ses poumons jusqu’à ce que tout air ait vidé ces derniers, il revint en chercher avidement en une longue et régulière inspiration qui ne tarda pas à être suivie d’une expiration de la même nature. Et bientôt, à mesure sur les secondes puis les minutes passaient, il ne lui restait que cela sur lequel se concentrer : le battement sourd mais calme du cœur dans sa poitrine, et la régularité de son souffle. Il tînt un moment ainsi, méditant au mieux en se laissant bercer par le roulis des vagues contre la grève, l’air iodé porté par la brise. Mais cela ne suffit pas.

Bien vite se substitua à la sérénité le vacarme assourdissant des combats : il était à genoux dans l’herbe cette fois, cherchant son glaive et son bouclier qui lui avaient été arrachés par le souffle d’une grenade. Il se rappela de la sensation dérangeante qu’il avait ressenti en extirpant ce même glaive de la poitrine d’un brigand. Il ne se rappelait pas de son visage et il ne s’en rappellerai jamais et pour cause, il ne l’avait tout simplement pas vu. Il s’était défendu à l’aveugle, avait fait mouche, et le combat avait continué. Aussi simplement que ça. Son cœur s’accéléra alors alors que les souvenirs affluaient, aussi irrépressibles que la marée.

La herse de Vaillance tombant en miettes sous l’acide suintant, les battements d’ailes troués de la monture du chevalier de la mort, le cri de guerre de l’Étripeur tandis qu’il renversait Edvard juste à sa gauche, se préparant à lui réserver un sort probablement plus sanglant encore. Les loups hurlant et jactant contre son bouclier alors que leurs crocs cherchaient sa gorge. Le souffle court, il rouvrit les yeux et se traîna sur la plage avant d’enfouir la tête non pas dans le sable, mais bien l’océan. La ressortant rapidement, de nouveau un peu plus lucide, il se secoua en essayant de chasser la peur qui lui tenait aux tripes.

Encore fébrile, il revint prendre place et se tenir en tailleur à nouveau. Prenant quelques instants pour reprendre son souffle, Lothar retourna la tête vers la cime des arbres titanesques qui faisaient la forêt et bordaient le bastion. Il chercha à s’ancrer à cela : sa place. Ses choix. Il avait eu d’autres chemins possibles, il avait choisi celui le menant à la Rétribution pour une raison bien précise. Et malgré cette peur toujours bien présente qui lui nouait l’estomac, il ne regrettait pas. Dans tout ce qu’il avait vécu, il y avait des bon côtés, des décisions qu’il était fier d’avoir pris. Ce n’était pas grand-chose dans le tourbillon d’émotions qui l’animait, mais pour l’instant cela suffirait.

Il était encore en plein apprentissage et tout le monde le battait aisément mais il voyait bien que les choses évoluaient, lentement. Les pompes, bien qu’affreusement douloureuses et lui laissant toujours les bras en feu, étaient moins dures qu’au début déjà. C’était infime, il n’y avait aucun doute là-dessus, mais c’était un pas en avant. Plus le temps passait plus se sentait accepté de ses camarades, s’affirmait. Il ne baissait plus autant la tête, ni les bras. Alors, rasséréné et se concentrant sur la nature environnante et le battement dans sa poitrine, Lothar referma les yeux. Inspirant en gonflant son buste, avant de relâcher longuement.

Il lui fallait juste être patient.
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Rebecca Wyatt
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MessageSujet: Re: Équilibre    Équilibre    EmptySam 25 Avr - 5:33

Adossé contre le belvédère à l’architecture elfique bordant la grève, Lothar observa d’un œil morne le roulis des vagues venant s’écraser contre le rivage. Et bien que son regard soit fixé sur les flots, son esprit lui ne pouvait pas être plus loin de ces derniers. Il repensait avec amertume à la mission qu’ils avaient accompli quelques heures plus tôt. Les images repassaient fugacement dans son esprit ; peut-être parce qu’il ne voulait pas encore s’en souvenir, y penser, mais plus probablement à cause de la fatigue, des anti-douleurs dans son système et de la collision brutale entre la patte d’un ours corrompu et sa caboche cerclée de fer.

Lorsqu’il avait vu l’énorme patte griffue fondre sur son visage, il avait bien cru que c’en était terminé. Pendant de longues secondes il ne s’était plus senti, n’avait plus perçu aucun son. Tout n’était que noir, sans saveur et sans écho quelconque. Simplement le vide. Puis les cris de bêtes revinrent, et avec eux le bruit des armures enfoncées, frappées, et des lames s’abattant à toute berzingue. Le bruit assourdissant de la foudre de Suika et les détonations du fusil de Charlie. Puis le visage de Jean au-dessus du sien, en train en lui sauver la mise : pour la première mais pas la dernière fois de la soirée.

Alors il se redressa, voyant le regard que lui adressait le lieutenant. Il chercha à faire bonne figure avec un succès qu’il savait lui-même inexistant, son propre sang lui maculant la vue à l’occasion. Mais il resta debout, suivant simplement Landen et Gulliver comme un automate, la réflexion lui étant trop difficile pour le moment. Ils avancèrent, s’arrêtèrent, repartirent et puis finalement chargèrent. Bouclier levé et se croyant à l’abri des archers, Lothar manqua de nouveau de mordre la poussière tandis que tout tanguait autour de lui. Sans trop comprendre, il avisa le tabard se consumant encore et en lambeau, ainsi que l’impact sur le flanc de sa cuirasses. Ses yeux fiévreux ne tardèrent pas à tomber sur le quatuor démoniaque de diablotins , les étincelles encore en mains.

Assourdit, commençant à perdre espoir et ne sachant quoi faire à part se terrer dans un coin en tremblant et d’attendre que ça se passe, le jeune mercenaire continua avec sa stratégie déjà bien éprouvée : voyant Landen, Gulliver et Camille charger les animaux corrompus, il leur emboîta le pas en chancelant, redressant son bouclier en arrivant au contact pour espérer retarder quelques secondes de plus l’inévitable moment où il se retrouverait au sol, à moitié mort. Sauf que ces secondes se transformèrent en minute, et bien qu’encerclé, il tenait. Et non seulement il tenait, mais ses camarades venaient de purifier par la Lumière, l’acier et quelques traits la zone.

Ragaillardi et la tête toujours amochée surtout, le blondinet se jeta sur un des satyres archers et se décida qu’il allait se passer les nerfs dessus, et accessoirement tenter d’égaler l’efficacité de ses compagnons. Le satyre ne s’y attendait visiblement pas, et avec un coup de pouce des sentinelles, il acheva sa cible. Il retint alors son repas du soir qui se rappelait de manière un peu trop pressante au bord de ses lèvres et profita d’un pilier proche pour s’appuyer dessus. Ce n’est qu’à ce moment qu’il comprit à quel point il tremblait, à quel point il se sentait faible. Il eu a peine le temps de relever le nez pour voir le feu émeraude se préparant à s’écraser à ses pieds. Cherchant à se planquer avant l’impact, c’est sa main gauche surtout qui prit cette fois, plus exposée.

Il eu l’impression que des centaines, des milliers d’aiguilles à tricoter étaient enfoncées dans sa main tandis qu’il hurlait de douleur comme jamais il ne l’avait fait, les larmes aux yeux. Là encore les soins du médecins furent salutaires, lui permettant de ne pas sombrer dans l’inconscience ou plus dangereux encore, la folie. Le regard trouble, les sens fracassés, Lothar vu juste le méchagnome lui passer sous le nez et le suivi. Il en avait tout sauf envie, il voulait retourner au camp se rouler en boule et attendre que le lendemain arrive, espérant le futur prédit par Mischa.

Mais non, il se flanqua en ligne aux côtés de Landen et de Gulliver, redressant péniblement son bouclier au bois noirci cerclé de fer, observant le dernier satyre. Le problème étant que, bien qu’il soit seul, il s’agissait du même qui avait manqué de carboniser sa main une seconde plus tôt et il était bien décidé à finir le travail. Volant en arrière sous la puissance du choc provoqué par le nouveau sort gangrenné qu’il recevait et s’écrasant sur le dos le souffle coupé, il inspira de nouveau avant de hurler de douleur en se tortillant dans l’herbe. Cette fois, les aiguilles étaient partout dans sa chair, son armure fondant et le brûlant, l’empêchant de bouger correctement ou le faisant souffrir s’il essayait de le faire.

Il espéra mourir, que tout s’arrête, qu’il ne sente plus rien. Puis il voulu se donner une claque monumentale pour y avoir songé et se contenta de chercher la vague fraîcheur du sol pour refroidir son armure. Il peinait à voir, mais la silhouette de Pelissier et du Lieutenant le surplombant se dessinaient au coin de ses yeux, vaguement. Les soins encore, l’injection apaisant le feu dans ses veines et la radiance de la Lumière l’enveloppant, calmant autant ses chairs que son esprit perdant pied. Il était toujours là.

Plus difficilement qu’un peu plus tôt, il se releva encore. Il manqua de tomber, pris de vertiges puis avisa le cadavre du corrupteur de loin, et Adrian penché au-dessus. Il espéra secrètement qu’il avait fait en sorte de le faire souffrir le plus possible, lui retournant ses dagues dans le genou ou quelque chose comme ça avant de suivre mollement la troupe, reprenant un peu d’air. Il ne se souvenait que d’avoir remonté une pente, suivant à l’oreille les cliquetis métalliques produits par le méchagnome et du regard le bâton si singulier du lieutenant.

C’est a peine s’il fit attention aux satyres sur les ruines, ou aux elfes les encerclant. Tout ce qu’il vit c’est l’autre groupe et il chercha du regard certains de ses membres, un peu réveillé par leur apparition soudaine. Son soulagement ne tarda pas cependant à tourner à l’angoisse en voyant leurs visages fermés et soucieux, presque déchirés pour certains. Le chef des satyres ne lui laissa cela dit pas le temps de s’y attarder, étant à présent seul face à eux après la mort de ses acolytes sous les coups des sentinelles. Sa main tremblait en fixant la silhouette corrompue et déformée de celui qui naguère se faisait appeler kal’dorei. Pas de peur non, mais bel et bien parce qu’il avait envie de se venger. Il se protégea de la fiole de poison avec son bouclier et il s’avança avec Durobar et Landen qui semblaient avoir la même idée que lui.

Et ils s’y donnèrent à cœur joie pour le massacrer, Lothar lui-même frappant à plusieurs reprises comme pour autant de fois où il avait souffert, où le satyre avait pu s’en prendre à ses compagnons. Aussi il ne comprit qu’après coup ce qui était arrivé au druide captif, pendant la dispute avec le lieutenant Marcheplume et au travers la détresse de ses camarades. Ils avaient réussi… Mais pas vraiment non plus. Et ils n’était que vingt-deux à rentrer vivant au lieu de vingt-trois.

Le reste de la soirée était beaucoup plus clair dans son esprit. Maintenant mercenaire et visiblement le cuisinier de la compagnie, il observa le puits de Lune au loin dans le Bastion, amer. Mais c’est en particulier l’horrible opération de dessouder le gant fondu de sa chair qui resterait gravée dans sa mémoire, le faisant geindre et trépigner sur place aussi longtemps que durèrent les soins. L’important était qu’elle était « intacte » : il lui faudrait guérir, mais il n’en avait pas perdu l’usage. Après cela, il erra jusqu’à son belvédère contre lequel il reposait à présent.

Perdu, tout simplement.

Il redressa légèrement le nez en entendant les pas qui s’approchaient, sans savoir depuis combien de temps son regard errait dans le vague. Ses yeux se posèrent finalement sur le visage familier et ô combien bienvenu de son instructrice, et il senti un poids quitter sa poitrine ; le premier d’une longue série.
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Rebecca Wyatt
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MessageSujet: Re: Équilibre    Équilibre    EmptyMer 29 Avr - 2:15

Lothar fixait obstinément le plafond de toile de sa tente, un bras passé derrière sa nuque en guise de coussin et l’autre reposant contre son buste, accompagnant le soulèvement et l’abaissement de ce dernier au rythme de ses respirations saccadées. Il avait beau y faire tout ce qu’il pouvait il n’arrivait tout simplement pas à fermer l’œil, une pensée venant toujours le tarauder et se rappeler à lui au moment où, enfin, il sentait ses paupières s’alourdir et se refermer.

Certaines nuits, il revoyait Vaillance. Il se revoyait monter les escaliers de la taverne dont il gardait le cellier aménagé en cellule temporaire pour Carlsen et Eldanil. Il se souvenait précisément du nombre de marches qu’il avait gravit avant de voir le corps inconscient de Taylor puis les larrons d’Ilnessa Valstrof le bousculer et le renverser, le laissant proprement assommé. Il ne se blâmait même pas pour l’échec tout relatif de la garde car après tout, il n’aurait pas pu y faire grand-chose. Il avait juste eu de la chance d’être épargné, au final. Mais à la manière d’un refrain entêtant, le souvenir repassait encore et encore comme pour tenter de lui montrer quelque chose.

D’autres encore, il s’agissait simplement du bruit des canons du Brise-Voiles martelant les positions de la place-forte gobeline que visait l’Enclave alors qu’il aidait Gulliver et James à recharger et replacer l’engin. Cette nuit cela dit, c’était les cadavres des caravaniers gilnéens dégringolant des ruines qui se rappelait à son esprit, ainsi que l’énorme singe les ayant dévoré. Il revoyait les corps démembrés, les bras esseulés auxquels il manquait ma moitié de la main et surtout, le bruit des mouches et autre parasites bourdonnant autour de ce spectacle macabre.

Un peu trop frais, le souvenir le força à se redresser et vider son repas du soir dans le seau savamment placé à proximité de sa couche. Il sentit les couleurs quitter son visage, son corps se rebeller alors que son estomac se comprimait dans une crampe toute particulière, avant de lentement revenir à la normale. Il se débarbouilla sommairement avec un mouchoir avant de se redresser et d’aller prendre l’air sur la grève, vidant son seau et lavant son dernier dans l’océan avant d’aller s’asseoir contre le belvédère elfique qui lui était devenu familier ces derniers jours.

Il avait déjà vu des cadavres, ce n’était pas vraiment le problème en soit. Mais la peur de finir dévoré comme ces pauvres hères était quelque chose qui ne lui avait pas traversé l’esprit jusque-là. Et si mourir était déjà une perspective peu reluisante à laquelle il essayait de ne pas trop penser, celle de finir dévoré vivant par une créature gargantuesque était bien plus terrifiante encore.

Il ferma les yeux en reposant sa tête contre la pierre froide, laissant le roulis des vagues et l’air iodé l’apaiser par leur régularité. Il inspira longuement avant de laisser son souffle s’échapper de ses lèvres, calquant le rythme sur le flux et reflux de l’océan sur le rivage de Féralas.

Une fois apaisé, Lothar pris le chemin le ramenant à sa tente, puis s’arrêta en voyant ses compagnons au loin. Tant pis pour les tentatives de se coucher tôt et essayer de reprendre un rythme normal. Il n’était pas encore trop tard et les autres s’amusaient toujours autour des pierres, à se battre amicalement.

Il tourna donc vers le champs de tir en espérant avoir un peu plus de chances de se changer les idées, cette fois.
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