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 Le commencement

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Arelos
Ancien
Arelos


Messages : 724
Date d'inscription : 24/08/2013
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MessageSujet: Le commencement   Le commencement EmptyMar 23 Aoû - 11:21

Naissance


C'était un printemps comme en connaissait sans cesse le plus beau royaume. Une subtile odeur de camélia se mêlait aux humeurs de bois et de résine sucrée des hêtres aux feuillages d'or et d'argent. Une brise fraîche et de bon augure vint frapper à la porte du domaine le jour de sa naissance, portant avec elle une lueur nouvelle qui viendrait un jour guider ses gens comme le phare attire les navires égarés.
Un jour qu'on ne vit qu'une fois.

Sa fine toison blanche, quoi que scintillant d'un vif éclat métallique, faisait déjà la fierté de son père et ravissait celle qui l'avait accueilli et chéri au cours des derniers mois.
La venue d'une descendance était toujours saluée par la haute, mais ses deux parents peinaient encore à retenir leurs larmes à la vue ou simple évocation de ce qui les attendait par delà leur chambre.

Tous s'étaient rassemblés aux pieds de la tour ailée pour le voir venir. Telperion Elensar franchit l'estrade sous une pluie des pétales rouges de bougainvilliers affectionnés par son épouse et présenta son premier fils à ses ouailles comme au Soleil éternel. Lorsque ce dernier leva sa petite main potelée pour saisir les rayons de l'astre, les acclamations ponctuèrent ses gazouillements naïfs.
Le vent même s'était interrompu dans sa folle course pour l'entendre, accompagné d'un oiseau du paradis à la queue honteusement décorée, posé sur la rambarde.

A l'enthousiasme s'ajoutèrent bonheur et pure tendresse - Findol, premier Daena (vif-argent en ancien langage) était né.
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Arelos
Ancien
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MessageSujet: Re: Le commencement   Le commencement EmptyMer 24 Aoû - 19:53

Vision


Ses cheveux cascadaient comme l'onde pure d'un ruisseau, encadrant son visage rond au teint de pêche. Son nez aquilin, qu'il tenait de sa mère, pointait sans déranger et ses yeux pétillaient de vigueur et d'imagination.
Du haut de ses dix ans bien comptés, Findol brillait déjà par son esprit et sa capacité de déduction. Curieux de tout, il n'était pas rare de le surprendre, plongé dans un quelconque manuscrit entre deux leçons prodiguées par certains des plus grands érudits et professeurs du Royaume qu'il s'amusait à tourner en bourrique. Un intérêt maladif sans doute poussé par l'envie d'ailleurs des enfants auxquels on aurait raconté trop d'histoires merveilleuses avant de les coucher.

Mais il n'en était pas moins sérieux dans son apprentissage - Bien que le prestige de sa maison se soit estompé au fil des siècles, lui-même savait qu'on attendait de lui bien plus qu'une simple appréciation. Il appartenait à la haute et grandirait entouré en conséquence.
Hélas, comme si le poids d'un grand héritage était encore bien trop lourd pour un garçon de son âge, il lui arrivait encore de s'isoler de tout, éviter d'éventuels compagnons de jeu parmi les fils de certaines des connaissances de son père auxquels il préférait de toute évidence des garçons et filles de plus humble naissance, moins "péteux" et riches de leur liberté.

C'est à cette époque qu'on lui découvrit un don pour le maniement de l'arcane, devenue sa meilleure amie pendant ces moments de solitude. Bien qu'elle fût monnaie courante en Quel'thalas, certains enfants naissaient avec de plus grandes prédispositions, comme les humains, et rejoignaient généralement les meilleures écoles, si tant est que leurs parents avaient les moyens de payer les cours, ou même qu'on ait pu les repérer à temps : le talent s'émoussant comme la meilleure des épées. Mais la chose était prévue par Telperion, chaque seigneur de sa maison ayant préféré cette pratique aux arts forestiers jugés avilissants.

Alors même que l'indifférence de son fils face aux petites choses qui le distrayaient jusqu'alors commençait à l'inquiéter, il accueillit la nouvelle avec un grand soulagement.

Quant à Findol, il n'avait pas réagi quand on lui avait annoncé son départ imminent pour une prestigieuse académie affiliée à la capitale et tenue par l'époux d'une parente. Il avait hoché la tête, terminé son assiette puis s'était levé sans un mot pour préparer ses affaires.
Il n'avait pu faire la moindre remarque, partagé entre l'envie de se débarrasser d'un poids et par la même de faire la fierté de son père, et la peur de quitter le monde qui l'avait vu naître et grandir jusqu'alors.




Lorsque je voulais réfléchir ou simplement oublier les tracas d'une éducation peut-être trop stricte, je regagnais l'affluent de l'Elrendar scindant en deux le domaine et m'allongeais dans l'herbe pour sentir le délicat frottement des iris d'eau, l'air frais sur mon visage.
Ce jour là en particulier, je n'aurais jamais souhaité le quitter, mon petit coin de paradis.
Ce jour là en particulier, ma vie allait prendre un nouveau tournant.

J'allais partir.

Adonis les fils du boulanger était venu me tenir compagnie. Sans doute une requête de ma mère. Puisque nous avions le même âge, c'était avec lui que je faisais les cent coups aux nez et oreilles de la gouvernante. Le domaine étant parsemé de fleurs et arbres aux feuillages si bien cadrés que les roses grimpantes de mon père ne souffraient pas la comparaison, nous avions pris l'habitude de le traverser en long, en large et en travers. Mais cette fois, même nos escapades entre les fourrés, même ces moments où, le visage couvert pour ne rien trahir, nous embêtions le voisinage ou l'élevage d'étalons Lordaeronnais que mon père affectionnait. Rien de tout cela n'aurait pu me changer les idées.
Je le congédiai donc sèchement. Après tout, il ne pouvait certainement pas comprendre ma position et, de toute manière, je serais bientôt contraint de l'oublier, lui et son insouciance, pour me concentrer sur mes études.

L'air penaud, quoi que sa tête fût trop basse pour que je croise son regard, il disparut. A bien y réfléchir, peut-être avais-je été dur avec cet ami qui n'avait souhaité que me faire sourire. Pour autant, ces choses m'importaient peu en cet instant - j'étais seul avec moi-même et les cimes rougeaudes bordant la rivière. Une compagnie nécessaire et suffisante.

Pourtant, aujourd'hui encore je m'en souviens, l'atmosphère des lieux avait quelque chose de différent. On n'entendait plus le glissement des eaux sur les galets couverts de mousse, pas même de simples remous.
Alerté par l'étonnant silence, je me suis redressé et quelle ne fut pas ma surprise en constatant que la rivière s'était immobilisée à l'image d'un étang paisible.

Je m'avançai, me penchai. Sans le moindre trouble, j'avais l'impression de contempler mon reflet dans un miroir tant l'eau était claire, nue de toute impureté.
Puis elle mua doucement. Sans que rien ne change autour de moi, l'air s'y prêta également et un voile vint obscurcir ma vision, ou plutôt ce reflet trop parfait.
De nouvelles formes se dessinèrent à la surface de l'eau, d'autres visages, des murs, tours et donjons.
Un nouveau monde s'offrait à moi, du moins ce que j'étais destiné à devenir un jour. Tous me vouaient une admiration presque maladive. Ma suite, une nation à part entière, et son roi couronné du lys chatoyant, aux robes et parures jalousées.

Puis ils disparurent à leur tour. Le temps reprenait son cours et je relevai la tête, hébété par cette fantasque prémonition.
Un garçon aux cheveux blonds comme les blés et aux oreilles honteusement courtes et rondes, à peine plus vieux que moi, m'observait, perché sur un rocher jouxtant l'autre rive.
Le temps d'un clignement d’œil, sans que j'eusse pu l'interpeler ou même réaliser qu'il s'agissait (ou non) d'une hallucination qui aurait de fait ôté toute crédibilité à ma précédente vision, il s'était évaporé comme une flaque exposée aux grandes chaleurs.

Finalement, j'ai mis tous ces événements sur le compte de mon embarras et quittai le lendemain ces terres, non sans un poids sur le cœur, bien que désormais persuadé qu'un destin extraordinaire m'attendait à l'autre bout du sentier. J'allais briser ces chaînes qui me retenaient.

Aujourd'hui je le réalise, j'avais été floué.
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