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 Perdu entre Ciel et Mer

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Arelos
Ancien
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MessageSujet: Perdu entre Ciel et Mer   Perdu entre Ciel et Mer EmptyMer 7 Mar - 19:26

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Perdu entre Ciel et Mer

Perdu entre Ciel et Mer Abouti10

Etheran enfila sa robe des beaux jours, des rubans d’étoffes ourlés à son épaule et retombant en himation sur ce ventre plus pâle que les monts enneigés. Car l’Astre brillait haut, les rossignols chantaient et berçaient les broussailleuses allées de Rauros. La rivière s’étalait comme un corps nu par delà l’îlot de fort-Maelon, remonté et cascadant vers un jardin parsemé d’iris bleus et roseaux chatoyants. Une rangée de platanes couvrait les sentiers sinueux et vertigineux qu’il avait promis de franchir, car il n’était plus de nature méconnue en ces terres : il allait voir la Mer.




Ses sandales craquaient sur les rocailles, puis un vent arrière tâchait de freiner sa course ; mais il avait choisi, il ne reculerait pas ou plus. Ses bandes collaient au torse comme un nourrisson qui n’aurait pas encore vu le Soleil. Quel grand moment il appréciait, de la voûte aux orteils. Près du ciel d’Ether, le temps s’était figé et des doigts rocheux perçaient les nuages moins houleux que ses songes. Il allait descendre, quand un statuaire couronné de lierre et feuilles de laurier rompit enfin avec l’ordre au profit d’une pente, plutôt hasardeuse.
Mais sa mélodie résonnait encore aux oreilles de l’héritier, comme s’il ne l’avait jamais quitté, se mêlant au lointain ressac et fracas des récifs : creuset du sable, refrain des écumes.
Ses yeux dessinaient une aquarelle à deux faces, plus réelle que cette terrible jonction entre chaînes et plages. Car la sienne, il l’avait trouvée.
Un jardin secret et sans haie – son havre de paix.

Alors il s’allongea près des galets, un coquillages aux couleurs d’opale en main, bercé par le chant des vagues et piaillements des mouettes espiègles. Il dormit longtemps – des minutes – des années.

Et se réveilla lorsqu’une sorte de chien des mers relâcha sur son visage quelque humeur salée. Fait étrange comme son pelage d’un blanc immaculé répondait aux merveilles, ses oreilles frétillaient, pareilles aux nageoires dorsales des épaulards.
Il se redressa amer mais curieux, dénoua ses sandales et suivit la bête qui s’éloignait du rivage, glissant dans le sable jusqu’à une ouverture battue par les flots. Sans comprendre ni souhaiter autre chose, il marchait dans le noir complet, quelques gouttelettes filant sur sa peau de marbre, ses doigts irrités.
Mais tout changea – un éclat de lumière envahit la caverne et son regard azuréen. Puis il se composa comme une antique mosaïque – ce trident qu’il avait vu en rêve. Une hampe d’argent entrelacée de métaux inconnus et brillant plus encore que le jour.

L’Emblème des Ancresoleil.
L’Ire de Pontos.
Le créateur.
Les flots.

Il voulut le saisir de ses doigts, le souvenir du rejet encore vivace. Pourtant il n’en fut rien, et loin de brûler l’arme exerçait sur l’héritier une forte attraction – il l’empoigna. Et des images l’envahirent, un nouveau monde bleu l’accueillait.
Les portes de l’Océan s’ouvrirent enfin au fils.

La Grande Mer:

Des prairies d’algues s’étendaient à perte de vue, saupoudrées de bancs et épines polychromes, d’insondables cratères desquels s’échappaient les bêtes mythiques de ses rêves. Ce moment inspirait l’orgueil au plus profond de son âme. Il nageait, tourbillonnait dans l’infinie étendue, en caressait les fonds – ses pieds devenaient ailes dans un ciel renversé, le guidèrent vers cet étrange temple sous-marin, complexe de colonnes brisées où se tenait un trône unique et riche. Au cœur du péristyle, son père résidait dans une armure d’airain mieux filée que l’or ou l’argent, plus haute que les flèches solaires, plus précieuse qu’un palais impérial.

Perdu.

Lorsqu’il voulut l’aborder, des picotements à sa plante le réveillèrent.
Frottant une palourde contre son flanc, il enfonça ses ongles dans le sable chaud et se redressa. L’horizon vermeil préparait au crépuscule et la marée léchait déjà les parois les plus proches. Attrapant ses sandales par leurs sangles, il interrogea la côte sans qu’elle n’offrît l’ombre d’une grotte ou l’écueil d’une créature mortelle ; et partit cependant que le ciel grisonnait comme une fourrure de loup, succédant au duvet rougeaud des corps engoncés dans la peau.

Il n'y avait pourtant aucune Mer là-bas.
Seulement les montagnes.
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Arelos
Ancien
Arelos


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MessageSujet: Re: Perdu entre Ciel et Mer   Perdu entre Ciel et Mer EmptyJeu 29 Mar - 0:09

Citation :
« Un nouveau jour. »

Paysage:

Au dehors les roses grimpaient, le cyprès grossissait quelque allée de platanes et sentiers pavés, cependant que les rossignols portaient avec grâce les fragrances printanière en un chant canonique. A ces ébats répondait la brise cristalline caressant les cours d’eau, corps luxurieux d’une contrée luxuriante, plus féconde que l’âme des poètes. Mais le raffinement des jardins et leurs joncs aguicheurs succédèrent bientôt au cœur d’un seul homme, d’un seul elfe.

Des petits cailloux colorés s’amassaient sur son bureau, parfois brisés ou incrustés de joyaux, coquillages et opales vecteurs d’un air marin fantasmé. Le plancher constellé de livres et souvenirs de voyage inspirait un déséquilibre, plutôt paradoxal pour qui connaît son hôte.
Les volets fermés contribuaient aussi à refuser aux babioles et murs blancs un délassement bien étranger à l’homme ; Etheran.
Il n’était de vertige si lourd qu’il l’eût détourné de ses obsessions mémorielles. Il n’était de sentiment plus fort qu’un languir d’ailleurs. Et ses rêves l’avaient guidé vers de nouveaux mondes ; des récifs chatoyants et son père à jamais couronné.
D’une main puis l’autre, il effleurait le pendentif qu’il lui avait offert à son dernier anniversaire, un gage de confiance irremplaçable. Le soleil frappé d’un trident filait comme l’ancre au fond des abysses glacées, lui inspirant une chanson que son mutisme eût préféré taire.
Le froid ne l’avait jamais dérangé.


Je voudrais tant y nager
Encore, sentir le sable glisser
Sur ma peau, blanche ou dorée,
Et saisir le trésor du Premier.


Heureusement il n’y avait personne pour l’entendre, et ses yeux bravaient la pénombre comme un phare mène à lui des flottes idéales ; ses pensées. Il naviguait quelque part, cherchant encore une douleur à purger et sa propre identité – quoiqu’il eût enfin la valeur d’un prince. Une voix le lui dictait encore, et cela n’était plus tolérable. Le vent frappait les battants.
Maintenant il devait être et vivre pour lui-même – plus qu’une flaque sans vigueur.
Pas seulement un héritier – pas seulement son descendant.


Doux ruisseau,
Que la flûte décore tes bords,
Et nos luttes ne causent de torts
A ces eaux.


Dégageant des coraux et cadenas glanés çà-et-là pour révéler son pipeau de roseau percé rendu obsolète par la flûte d’or tout droit sortie des ateliers familiaux, il força un sourire – y tenait encore.
Comme les événements s’enchaînaient, il n’arrivait plus à suivre. De son retour à Hurlevent aux parcours oniriques, tout semblait l’attirer vers un cœur liquide. La surface centripète d’une ruine antique figurant son désir de voir le monde.


En ces heures sans heurts mais de guerre,
Les délices se lisent amers,
Je voudrais, désire voir la Mer,
Car cet arbre d’écume est ma mère.


L’arcane pulsait, courant le long de son bassin comme un manteau d’écume pour embrasser sa collection, nourrir le bois et danser à son aise. Deux miroirs se reflétaient l’un l’autre et d’anciennes statuettes animées par ce souffle saluaient leurs frères et sœurs de grès. Néanmoins, lorsque la mélodie cessa et qu’un silence de mort pesa sur son musée intérieur, il se redressa, glissant jusqu’à sa fenêtre pour s’ouvrir au Soleil. C’était une petite ouverture, trop petite sans doute pour la qualifier de sortie.
Au loin, les chutes et la Flèche d'or brillaient si fort qu’il en fût ébloui.
Alors il entonna d’une voix étouffée par l’étroitesse de son champ.


De sa main droite il façonnait le monde,
Priant les cieux, qu’ils n’en fissent une tombe,
De sa main gauche il agitait les flots
Pourtant de sang, qu’ils en fussent plus beaux.


Créer lui aussi. S'il ne pouvait parler. Il le chanterait.
S'il ne pouvait chanter. Il crierait.


Si simplement, Père m’entendait
Chanter, avec fierté il verrait,
Rien qu’un instant,
Moi seulement,
Et l’Océan.
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