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| Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar | |
| | Auteur | Message |
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Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Sam 28 Sep - 15:53 | |
| - Citation :
Avant-propos Le phare brûlait le ciel dans un noir d’encre alors que le navire approchait de ses côtes. Ce n’était pas le Brise-Voile, mais un navire commercial dont le trajet nous permettait d’arriver à notre destination : la prison de Tol Vagar. Comme sa célèbre jumelle, elle se trouvait sise au large de Tiragarde, sur un îlot rocheux, dont la majorité de la surface était couverte par le complexe et son phare.
C’était une nouvelle fois Lauren Sloan qui nous avait engagés, mais pas de batailles navales ni d’esprits cette fois-ci. Notre contrat nous amenait à jouer les gardes de prison; la guerre récente poussait les forces de l’Alliance à rameuter tous les soldats valides, et l’Amirauté avait recours à des mercenaires pour garder la prison.
La précédente campagne, si elle fut mouvementée, ne nous coûta pas autant de camarades que la permission qui la suivit. Nous nous sommes trouvés privés de quelques-uns de nos plus anciens membres, en particulier nos soigneurs, comme Colin d’Amara ou Arliden. La suite de nos récits sera donc rédigée de ma plume; et elle commence par Tol Vagar.
Voici donc, en addition aux précédents volumes de nos annales, le vingt-cinquième tome, rédigé par votre serviteur, Isaac A. W. Desair, médecin pour la Rétribution.
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| | | Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Re: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Sam 28 Sep - 23:53 | |
| - Citation :
- L’île était d’un sinistre qui n’avait rien d’accueillant. Nous avons débarqué sur un quai étroit, au bois rongé par l’humidité. Le ciel était noir et bas, menaçant de pluie, et le fort formait devant nous une masse plus sombre encore, et comme percée d’un oeil ardent, dont le faisceau balayait l’horizon sans relâche. C’était là notre nouvelle demeure, pour l’heure en tout cas.
Le lieutenant de la prison nous a accueilli sur le quai. Sans perdre de temps, il nous guida vers la prison pour nous en faire la visite. Il y avait tout d’abord les cachots, où étaient gardés les pires prisonniers, enfermés dans des cellules closes en tout temps; les repas leur parvenaient par des trappes, et l’humidité ambiante était leur lot quotidien.
Puis venait le premier niveau, où demeuraient les malfrats de moindre envergure, les voleurs, les escrocs et les pirates; les conditions y étaient plus décentes pour ceux-là, et formait un intermédiaire avec le niveau du dessus, le deuxième. Les individus classés comme dangereux y résidaient; on y trouvait des traîtres, des meurtriers, et même des membres de la Horde. Il y avait un orc, par exemple, que notre recrue Sombrefer s’amusa à provoquer - pour finir de corvée latrines. Bon nombre nous invectivait. Le lieutenant, lui, semblait si habitué qu’il n’y prêtait plus attention, dans sa routine habituelle.
Le dernier étage sous le toit renfermait nos nouveaux quartiers. S’ils ne payaient pas de mine en apparence, ils étaient spacieux et bien aménagés. Les dortoirs formaient des rangées de lits, une pièce annexe servait d’infirmerie. Un immense coin avait été aménagé en mess, avec un bar courant le long du mur et une cheminée chaleureuse ornée d’une énorme sculpture en forme de poulpe : symbole récurrent de la décoration Kul tirassienne, il se retrouvait partout, particulièrement par cette cheminée imposante mais somme tout peu pratique.
L’un dans l’autre, nos quartiers étaient plutôt agréables. On en oubliait presque les geôles qui jalonnaient les étages.
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| | | Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Re: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Ven 10 Jan - 19:39 | |
| - Citation :
- Une routine pesante avait fini par s’installer, partagée entre les patrouilles, les heures de garde et les promenades des prisonniers; dans cet environnement morne et humide, la seule chose qui nous différenciait foncièrement de nos détenus était la paie.
Certains d’entre nous, comme Brisby ou Trapp, se trouvaient à l’aise ici comme des poissons dans l’eau. J’étais plutôt à l’opposé, comme quelques autres. Je ne doutais pas qu’un tel endroit, aussi déprimant, ne finisse par nous porter sur les nerfs à tous.
Nous nous rendions peu à peu compte de la complexité du milieu dans lequel nous nous retrouvions plongés; quoique clos et limité, il était plein d’interactions, d’accords dont nous ignorions tout et qui se déroulaient pourtant sous notre nez. Nos prédécesseurs nous avaient fourni bien peu d’informations à ce sujet, nous laissant l’obligation d’esquisser la trame de la vie dissimulée de la prison petit à petit, à force de fouilles et d’interrogatoires, et de manoeuvres plus ou moins avouables.
Dès les premiers jours, plusieurs prisonniers du premier niveau s’étaient déclarés malades. Des plaques de boutons, des toux… des symptômes qui auraient pu se révéler d’autant plus grave, étant donné leur provenance - les rats. Si nous avions eu affaire à une épidémie de peste, la situation aurait pu empirer à une vitesse exponentielle. Pour autant, cette maladie moins évidente nous demandait des recherches que nous ne pouvions effectuer sur place. Il fallut envoyer des demandes à Boralus pour obtenir des documents, et de quoi préparer un remède adapté, tâche que je laissai à mes camarades de l’infirmerie.
Il a fallu réagencer le premier niveau pour traiter l’épidémie, ou plutôt pour contrôler sa propagation. Une cellule fut déclarée zone de soin pour y accueillir les malades, et ils furent tous placés dans la même cellule. Les différents caractères ont produit leurs étincelles; Barnes en particulier qui ne tolérait que mal les hommes. Je crois bien que c’est elle qui nous causait le plus de soucis. Presque hystérique, haineuse, virulente, elle hurlait ses insultes à travers le niveau, ce qui ne faisaient qu’attiser les moqueries des autres à notre égard. Enfin, ceux qui n’en avaient pas simplement assez de l’entendre. |
| | | Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Re: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Ven 10 Jan - 22:43 | |
| - Citation :
- Parmi tous nos prisonniers il n’y avait qu’une faction qui m’inquiétait réellement.
Les choses de la justice, les crimes et délits, ne m’avaient jamais vraiment concerné, et pour autant que je connaisse les raisons de détention de nos prisonniers, je ne m’en souciais guère. La Lumière prône le pardon, et la repentance, d’après Erlin, se monnayait pour le salut de l’âme. Il y avait pourtant des voleurs, des tueurs, en cellule, et le crime le moins grave consistait en “pêche illégale”.
Mais il y avait le Ressac et ça m’inquiétait beaucoup plus. C’étaient des fanatiques, une véritable secte, qui tournait autour d’une femme : Hilda Tallenberg. D’après les registres, une eaugure dévoyée de Chantorage. Elle avait un petit groupe de fidèles dans le premier niveau, des profanes qu’elle avait elle-même initiée à ses rites, et dirigeait leur vie comme une abbesse dans son abbaye. Ils étaient souvent affairés à prier leur divinité, la Mère des marées; Triton avait été ravi, en quelque sorte, de découvrir une “collègue” entre ces murs.
D’un aspect calme, posé et réfléchi, elle semblait être d’une grande sagesse, net contraste avec le fait qu’elle se retrouve derrière des barreaux. Ses camarades lui manifestaient une dévotion sans faille, plus qu’à leurs propres dieux; comme si c’était sa parole et ses idées qu’ils suivaient, et non pas une quelconque puissance supérieure, quoi qu’elle en dise. Face à eux, il y avait le gang de la Pince, d’égale influence mais plus étendu. Ils n’avaient rien de religieux, ceux-là, et voyaient même d’un mauvais oeil leur suprématie contestée.
Nous avions interdiction de nous déplacer seuls dans les niveaux, aussi je me proposais d’accompagner Triton pour aller à la rencontre de Soeur Hilda. J’étais curieux de savoir ce qui allait ressortir de la discussion des deux eaugures, et connaissant très peu leur culte, je voulais profiter de l’occasion. La Mère des marées, le Père des profondeurs, tout cela n’avait que bien peu de réalité pour moi. Triton, lui, semblait fasciné. Il n’avait jamais entendu parler du Père des profondeurs et s’y intéressait particulièrement. Il y avait des rituels, des communions. Ses disciples s’entraînaient pour tâcher de le percevoir. Une perspective inquiétante. Les officiers n’aimaient pas beaucoup l’idée de voir notre eaugure se pencher sur ces pratiques et ces entités, à raison sans doute. |
| | | Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Re: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Sam 24 Oct - 12:04 | |
| - Citation :
- Cependant j’encourageai vivement Triton à s’y intéresser plus avant. C’était l’un des seuls à le pouvoir, et nous n’obtiendrons aucune information autrement qu’avec son concours - fut-ce contraire aux ordres.
Nous sommes donc descendus visiter la fameuse cellule A9 à la tombée du soir. La jeune femme, Margaux, se tenait agenouillée comme une fidèle en pleine prière, tandis que la soeur Hilda nous observait déjà. Elle s’est portée à notre rencontre pour s’arrêter à un mètre des barreaux et nous saluer. Je suis resté en retrait pour laisser Triton engager la discussion, attentif à ses gestes et mimiques. La conversation a tout naturellement porté sur les eaugures et particulièrement la corruption du Sillage. Triton supposait, à raison, que ce n’était pas la cause de l’enfermement de Tallenberg. Elle avait quitté l’ordre bien avant la chute, suivant ses convictions qui lui commandaient de se tourner vers d’autres maîtres, et s’était compromise auprès des Corsandre. N’ayant pas anticipé leur propre chute, elle s’était trouvée piégée, et enfermée pour ce choix. Quant à ses ouailles, elle refusait simplement de douter de leur foi, de leur dévotion concernant cet étrange Père des profondeurs, ou même d’admettre l’adoration qu’ils lui vouaient. Ce n’était pour elle rien de plus que ce qu’obtiennent les figures du culte, la fascination et la passion pour une sage femme qui leur apportait le salut de l’âme.
Triton semblait troublé. La soeur Hilda l’encourageait vivement à méditer sur le toit de la prison, au grand air, pour entendre l’appel du Père. Elle le grondait gentiment comme un enfant qui aurait oublié quelque chose de pourtant évident. Seul le frère Jonas, d’après elle, avait déjà entendu cet appel.
A notre retour, la nouvelle du départ du Capitaine nous attendait, transmise par le Lieutenant Grant; lui était plus inquiet par cette drogue qui circulerait entre les murs de Tol Vagar et que nous retrouvions régulièrement sur nos prisonniers. D’après lui, bien qu’elle soit apparemment revendue par le gang de la Pince, il était plus que probable qu’elle provienne en fait de la soeur Hilda elle-même.
Il fut interrompu au milieu de ses hypothèses par la venue précipitée de quatre de nos camarades, de garde sur le toit, qui amenaient avec eux deux des prisonniers, Nathaniel Butler et Yann Jacobsen; tandis qu’ils les escortaient à leurs cellules, Harold Wilkinson s’est approché. «Lieutenant… J’ai une mauvaise nouvelle. Le prisonnier Aleyn Didrik, de la cellule B4 du second niveau… est décédé. Il a chuté du haut du toit lors de sa première promenade hebdomadaire en compagnie de ses deux camarades.»
La bonne nouvelle, c’était que cette mort nous donnait une excuse tout trouvée pour passer hors les murs, notre première sortie sur l’île depuis des jours, fut-elle pour une raison aussi sinistre. Le ciel était aussi voilé et orageux que de coutume, et les embruns nous fouettaient avec une aigreur qui n’atténuait pas le soulagement de l’air libre.
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| | | Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Re: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Sam 24 Oct - 17:33 | |
| - Citation :
- Le corps était là, bien en vue. Spectacle peu ragoûtant, car son crâne s’était fracassé dans la chute et nombre de ses os s’étaient brisés, donnant au cadavre des proportions grotesques et difformes. Des charognards s’affairaient déjà à s’en nourrir, des rongeurs dont l’agitation a fini par attirer un krolusk, l’un de ces arthropodes énormes qui hantent les côtes de Kul Tiras.
Une fois la créature abattue, l’examen du corps a révélé avant toute chose que la chute n’avait pas été la cause de sa mort, mais plutôt sa gorge tranchée. Nous n’avons trouvé aucune arme jetée avec lui, mais nous avions des suspects plutôt évidents.
Nous sommes donc descendus fouiller le deuxième niveau avec la plus grande exhaustivité, sans résultat bien probants, quoi que nous ayons trouvé quelques armes improvisées ainsi qu’un couteau caché par le gobelin partageant la cellule de l’orc.
Pendant ce temps, la maladie se répandait et nous en ignorions toujours le vecteur principal. Nous suspections cependant les rats qui proliféraient sur l’île, et comptions sur Freyburg pour créer un piège afin d’en capturer. L’infirmerie travaillait assidûment à la réorganisation du premier niveau pour enrayer l’épidémie, déplaçant les prisonniers et renforçant l’hygiène -une vraie bénédiction dans ce lieu- auprès des non-infectés.
Au jour suivant, la voix de Wilkinson a de nouveau tonné des hauteurs de la prison. «Navire de la marine de Kul Tiras en approche !»
Un groupe très hétéroclite en a débarqué. Un officier de l’Alliance s’est présenté, accompagné d’une escouade de la Horde, mené par un orc nommé Ghar. Un elfe de sang venait avec lui, paré des impressionnantes robes de leurs arcanistes. «Lieutenant Grant, je suis Hector Samuel, officier de l’Alliance dépêché par sa majesté le roi Wrynn sur les terres de nos alliés pour faire respecter nos nouveaux traités.» Isolés sur notre île, nous n’avions pas eu vent de ces traités. Pourtant, il semblait que l’Alliance et la Horde soient parvenus à un traité de paix, ou tout du moins une trêve. Les envoyés de la Horde étaient venus rapatrier les prisonniers de guerre de Tol Vagar. Ker’zani, la trollesse, ainsi que l’orc Magor et son compagnon gobelin; ainsi que le réprouvé cannibal entravé au rez-de-chaussée. Mais alors que nous les raccompagnions vers la grande porte, l’officier orc a marqué un arrêt et Magor Pointe-d’Acier a pris la parole, exigeant un duel de Mak’gora contre Allen Brisby, prétextant son honneur bafoué. Lequel aurait volontiers répondu au défi, mais nos propres officiers se sont prononcés contre. Les émissaires de la Horde ayant ce pourquoi ils étaient venus, nous étions tous plutôt pressés de les voir quitter la prison, tout particulièrement avec l’inquiétant réprouvé.
Les autres prisonniers libérés manifestèrent à grands cris leur joie de retrouver la liberté, alors qu’ils étaient reconduits au navire après des salutations formelles quoique tendues.
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| | | Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Re: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Sam 24 Oct - 19:01 | |
| - Citation :
- Arriva une missive frappée du sceau de l’amirauté Portvaillant, annonçant sans ambage l’exécution prochaine de la détenue Anne Cormac, que nous devions remettre aux autorités venant la chercher bientôt.
Alors que la maladie poursuivait son chemin parmi les prisonniers, la nouvelle annoncée dans la liesse générée par l’annonce de la fin de la guerre jeta un froid.
Du reste, les jeux politiques continuaient de se tisser dans la prison; nous avions passé un marché avec le chef du gang de la Pince, Barton Kuchak, pour obtenir des informations sur la secte d’Hilda. Il accepta d’infiltrer l’un de ses hommes dans le culte en échange de quelques privilèges. Dans le même temps, Triton avait accepté de communier avec les mers en quête du Père des profondeurs. N’entendant rien à ces échanges rituels et mystiques, je me contentais de l’observer marmonner et répondre à une entité insondable et lointaine.
Le sergent Syllar, avec le concours de Freyburg, se chargeait des interrogatoires de Butcher et Jacobsen. Il fallut user d’une bonne dose de persuasion magique pour obtenir d’eux des réponses, l’aveu du meurtre de Didrik; leur motif n’était que vengeance, celui-ci étant responsable de leur emprisonnement à tous les trois, et eux préférant la potence plutôt que la vie en prison si cela leur permettait d’éliminer la cause de leur déchéance.
Alors que nous pataugions dans les platitudes religieuses d’Hilda, un nouveau navire a percé l’horizon de ses mâts. Des uniformes de Boralus usés, guidés par le Lieutenant Torandal, ils venaient chercher Jacobsen et Butcher pour les mener à leur exécution. Mais alors que nous revenions à la prison après les avoir escortés à l’extérieur, nous avons trouvé la grille fermée et les cellules ouvertes. Par chance le reste de la compagnie intervenait déjà, et moyennant un brin de force, nous avons réussi à rétablir l’ordre dans le niveau.
Malgré tout nous parvenions à glaner quelques éléments ci et là. Nous apprenions que la drogue s’échangeait dans les promenades, et que les membres du culte du Ressac en était les principaux possesseurs, notamment Seamus Garfinn. Celui-ci présentait de curieux changements de comportement, comme si tout à coup il devenait une autre personne; un instant timide et effrayé, l’autre sûr de lui et arrogant. Il nous en fallait peu pour suspecter une influence mentale de la part d’Hilda. Et ce ne fut pas le seul cas. Dès que l’épidémie fut endiguée, une promenade générale fut offerte au premier niveau, que le Ressac mis à profit pour organiser une prière groupée. Dès que leurs murmures commencèrent à porter, le détenu Bishop Stew s’en pris à une autre prisonnière, alors qu’Hilda demeurait en transe. Dès qu’il fut maîtrisé, il a donné l’impression de reprendre conscience, sans souvenir de l’altercation.
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| | | Isaac Desair Ancien
Messages : 62 Date d'inscription : 06/01/2018
| Sujet: Re: Annales de la compagnie, volume XXV : Livre de Tol Vagar Sam 24 Oct - 19:23 | |
| - Citation :
- La soeur Hilda devint vite notre priorité. Nous avons attendu l’occasion d’une promenade du Ressac pour investir sa cellule et la fouiller de fond en comble, à la recherche de la drogue, d’armes, de passages secrets.
Ce que nous avons trouvé, c’est une fresque sur le mur de sa cellule, figurant un arbre à quatre branches. Au bout de chacune se trouvait une pierre déchaussée, peinte de couleurs plus ou moins claires; à l’activation, le mur entier a légèrement pivoté, ouvrant un maigre passage dans lequel nous avons pu nous faufiler.
La cache renfermait des caisses pleines de divers objets rituels, des dagues sacrificielles, des poudres en flacons. Nous en faisions l’inventaire quand nous avons été pris d’assauts par des créatures difformes, des aberrations autrefois humaines mais si touchées par la corruption qu’elles n’en étaient plus que des monstres tentaculaires, qu’Elimen et Alieg ont dû abattre. Pour les autres, nous avons saisi les caisses et sous l’ordre du capitaine, placé Hilda, Crutozki et Bramdon, ses deux premiers suivants, à l’isolement.
La disparition des têtes du Ressac a mené à davantage d’audace envers le reste de ses membres, qui n’étaient pas privés de bousculades et de coups. Une étude plus approfondie des effectifs de la prison nous a permis de découvrir que trois prisonniers avaient disparus depuis l’arrivée de la soeur à Tol Vagar, que nous identifions comme les créatures corrompues trouvées dans les souterrains que dissimulaient sa cellule.
Le reste des ouailles d’Hilda, maintenant débarrassés de leur meneuse, se montrait bien plus prolixes. La plupart craignaient des représailles s’ils parlaient; mais désormais prenaient un malin plaisir à la condamner. Il y avait ainsi des tunnels menant tous au même souterrain, où se réunissait le Ressac en secret. Il y avait encore beaucoup à apprendre, beaucoup à éclaircir et beaucoup à régler. Mais notre temps dans la prison, tout comme la durée de notre contrat, touchait à son terme. La guerre était finie, et les troupes revenaient au bercail. Kul Tiras n’avait plus besoin de mercenaires pour garder sa prison, et nous allions reprendre la mer. Il y avait tant de choses que nous aurions voulu voir aboutir. Le gang de la Pince demeurait tout puissant, l’une des créatures d’Hilda était encore en liberté dans les murs; mais le temps était venu de partir, de laisser à nos successeurs la tâche de purifier ce qu’il restait, tout comme nos prédécesseurs avant nous nous avaient laissé un véritable nid de corruption et d’intrigues emmêlées.
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