Rétribution

Guilde RP sur Kirin Tor - World of Warcraft
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-14%
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 € 930 €
Voir le deal

 

 Bête et Lumière

Aller en bas 
AuteurMessage
Arelos
Ancien
Arelos


Messages : 724
Date d'inscription : 24/08/2013
Age : 28

Bête et Lumière Empty
MessageSujet: Bête et Lumière   Bête et Lumière EmptyJeu 16 Juil - 22:46

La forêt noire:



Pourvu d'une toge de piètre facture, il méditait sur  les choses du monde, son rapport avec ce dernier et la Lumière. A l'heure du crépuscule, alors que les gouttes d'eau achevaient d'humidifier ses épaules nues, il caressa la surface de son bourdon, un fin sourire se dessinant sur son visage marqué par l'effort. Né humblement et élevé par des parents aimants, Vairo était parmi les plus pieux de son peuple, aussi sa volonté lui avait maintes fois permis de se soustraire aux manques du quotidien.

 Quelques baies et une bouchée d'eau minérale, voilà à quoi se limitait le régime alimentaire de l'ascète.
 Doué d'une grande sensibilité, c'est avec plaisir qu'il conseillait les visiteurs ou civils égarés qui parvenaient jusqu'à cette caverne rendue secrète par l'ombre des pins de la forêt noire.
Mais ce soir là, bien qu'il sentit au loin la chaleur corporelle d'un être doué de conscience, il ne parvint à la comprendre, comme si ce qui approchait des derniers monceaux de rocaille séparant les monts de la terre ferme avait abandonné tout sens commun. Un humain piégé dans un corps de bête, ou l'inverse.
 L'instant suivant, il sentit le souffle de la créature sur son visage. Sans doute le dévisageait-elle, il l'ignorait. Les paupières closes, il avait appris à se connaître, à franchir les limites du corps et de l'esprit. Tant de choses en l'espace des cinq années succédant à son départ de la Capitale.

« Tu me sembles perdu. »
S'exclama-t-il, interrogeant la bête qui lui faisait face sans réel espoir.

La Lumière parcourut chaque parcelle de son corps et des chaînes invisibles vinrent contraindre le visiteur à s'accroupir, celui-ci laissant échapper un couinement, pas de douleur ou même de joie. Non, plutôt d'incompréhension. La créature s'agitait en vain, son regard sanguin foudroyant les prunelles de Vairo, pourtant dissimulées. Deux bonnes heures passèrent bientôt, mais l'ascète tint bon.

« Tu n'es qu'un enfant dangereux. Renonce. »
Entonna le pèlerin d'une voix claire et forte, inflexible.

Finalement épuisé, le souffle court et la gorge sèche, il s'écroula. Vairo se redressa alors pour approcher sa main de ce qui paraissait être au toucher un museau, mais des crocs affaiblis se fichèrent dans son poignet à vif.
La douleur n'avait rien d'insurmontable, il en avait vu d'autres. Mais la bête avait probablement perdu conscience car l'on n'entendait plus ses grognements résonner contre les parois rocheuses.
Jugeant vain de risquer sa vie à nouveau, l'ascète s'éloigna pour exposer sa peau pâle au premier éclat lunaire.

Une émotion le perça comme mille aiguilles.
Quelques minutes s'étaient écoulées et la blessure, nullement résorbée, commençait à le le lancer ne serait-ce qu'un peu. Récitant toutes les prières qui lui venaient à l'esprit, il bénit son corps et stoppa le saignement, mais la douleur demeurait, comme cette voix caverneuse, ce rugissement bestial.
« Il n'est rien en ce monde que la Lumière ne peut réparer », affirma-t-il en exposant la chair meurtrie à ses yeux vairons.
La peau légèrement bleutée lui paraissant nécrosée et l'inquiétude se joignit à la douleur.
Ainsi les heures passèrent encore, sans que les mots guérisseurs ne puissent apaiser ses souffrances.
Enfin, alors que son bras droit se recouvrait d'un épais duvet gris, son esprit devint trouble, sa toge de fortune céda et une nouvelle bête naquit .

« Depuis combien de temps n'avais-je plus tremblé de la sorte ? »



* * * *


Lorsque je suis enfin revenu à moi, que mon cœur cessait de battre follement, je sentis se poser le regard d'une femme. Sa voix suave me rappela le timbre de ces êtres extraordinaires peuplant le nord du continent, bien au delà du mur, ces créatures légendaires douées d'une grande longévité qui peuplaient les forêts enchantées.

Lorsque j'exposais mes yeux à la lumière pour la contempler, l'émotion me submergea. Si son doux regard évoquait la pâle lueur lunaire, sa peau aux teintes exotiques comme sa grande taille paraissaient bien loin de celles des elfes que je rencontrai tantôt.

Quelques minutes s'écoulèrent sans que je parvienne à me redresser. J'étais nu, sale et pire encore, j'avais faim. Ce n'était pas une faim parmi celles que je m'étais exercé à surmonter, non, elle, me tourmentait à un  point tel que si les forces ne m'avaient pas manqué, je me serais sûrement jeté sur cette sublime créature, crocs devant, pour la déchiqueter.
Lorsqu'elle posa sa main sur mon dos, j'implorai Sa Grandeur pour qu'elle m'achève. Mais il n'en fut rien, et c'est de sa voix mélodieuse empreinte d'un léger accent dont j'ignorais tout qu'elle me parla du dieu loup, des maux de son peuple comme de cette cérémonie qui m'apprendrait à contenir ces pulsions carnassières.
Au fond, je n'en espérais pas tant. Peut-être que la mort m'aurait davantage soulagé, mais l'instinct primal me guidait encore et j'acquiesçais (car c'était tout ce dont j'étais capable dans mon état).

J'ai toujours passé le plus clair de mon temps à me questionner. Pourquoi la Lumière m'apporte-t-elle sa force alors même que je ne fais que douter ? Pourquoi continue-t-elle à guider une bête assoiffée de sang, l'un de ces « maudits » ?
Si la Lumière choisit ses fils, quels sont ses critères, qu'en est-il des écarlates de Lordaeron ?
Au fond, qu'est-ce que la foi ?
Revenir en haut Aller en bas
 
Bête et Lumière
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Rapport du 27/12/36 - La Bête
» La lumière qui dansait

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Rétribution :: Campement - RP :: Le feu de camp :: Histoires-
Sauter vers: