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 Un petit rêve

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Arelos
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MessageSujet: Un petit rêve   Un petit rêve EmptyDim 19 Avr - 2:33

Citation :
Melithas


L’enfant était allongé dans l’herbe, comptant les nuages, les phalènes passant au-dessus de sa tête, le pollen éparpillé virevoltant, au gré de la brise, comme des rubans colorés, de petites étoiles qui s’éparpillent et disparaissent. C’était un ballet, une parade qui embaume, qui flatte les narines. Des portées se dessinaient, là, croissaient et s’étiraient, se croisaient dans une symphonie silencieuse, dissonante. En fermant les yeux, il s’imprégnait des notes parfumées, des jacinthes, des tulipes, d’un discret fumet sortant de l’auberge. Elles vrillaient, éclataient et résonnaient jusque sur ses papilles. Roulant sur son profil, il saisit un coquelicot, l’approcha de ses lèvres pour en tirer un pétale. Il était d’un rouge profond, presque noir, saupoudré d’or, qui avait attiré son attention, rappelant un coucher de Soleil sur la baie. Bien sûr, les fleurs ont toutes des caractéristiques communes, mais aucune n’a la même couleur, aucune n’exhale de la même façon.

Chaque jour, il en cherchait, certaines, qui lui semblaient plus belles, uniques. Parfois il en trouvait qui ressemblaient à des objets du quotidien, des clochettes, des dés à coudre, même des amphores. D’autres scintillaient quand le Soleil se reflétait sur la rivière, plus au Nord, qu’il voyait depuis sa fenêtre. C’était un jeu pour lui : gambader dans la prairie, s’y abandonner complètement, jusqu’à la tombée de la nuit, lorsque ses parents commençaient à s’inquiéter, que sa sœur venait le chercher et le disputer. Ce n’était pas grave, il avait passé une bonne journée, et rien ne la lui ferait oublier, pas plus que les mille saveurs dont il s’était imprégné. Il leur décrivait certaines plantes, la moindre rainure, la découpe de leurs feuilles, la longueur du pistil, et l’odeur toute subtile qu’elle fût. Son père les nommait, une par une, attachait un mot à son herbier. Après tout, il était bien le fils du fleuriste.

Il se redressa en basculant, la fleur en main, balancée par un vent chaud, le même qui traversait le pays toute l’année. Il lui semblait avoir entendu le bourdonnement d’une guêpe, les sauterelles stridulaient plein pot, et cela aurait aussi bien pu être une mouche. Une forme noire tournait en rond, près du ponton. C’était définitivement une mouche. Réalisant son erreur, il aperçut un papillon, posé sur le coquelicot. Ses ailes bleues, tachetées de vert, de jaune, lui donnaient un air de paon, dessiné sur un vase à l’émail tout juste séché. Il voulut le toucher, mais il déploya ses ailes et s’envola, vers le village. Il le suivit, quelques minutes, courant comme un dératé dans les rues, manquant parfois de renverser un passant, ou de s’effondrer contre lui, avant de le perdre de vue. Arrêté devant l’hôtel-de-ville, il regardait autour de lui, à la recherche de son nouvel ami. Rien à faire, il était déjà loin, parti pour de nouveaux horizons, si loin de ce qu’il avait toujours connu.

La place était agitée – ce n’était pas un jour de marché, pourtant. Des badauds s’étaient rassemblés, sur les perrons, à l’ombre des porches, leurs regards rivés sur la même personne. Un homme attendait près des marches, qui portait une longue tunique de soie, brodée, ciselée à sa base et couverte de joyaux aux tons chatoyants, et lui fit oublier sa récente trouvaille. Il n’était pas seulement richement habillé. Les perles, les fils d’or disséminés dans ses cheveux roux, rayonnaient, rehaussaient l’éclat de ses pommettes, à peine tirées. Il était beau. Une aura de confiance émanait du moindre geste, suppurait au moindre coup d’œil. Lorsque son regard s’arrêta sur le garçon, il sourit. C’était inespéré. Un Seigneur se rendait au village et le remarquait, lui, entre tous les enfants, lui accordait la plus maigre attention. C’était suffisant pour le soulever, entier, illuminer sa journée. D’un geste hésitant, il s’approcha et lui tendit son coquelicot. Sans comprendre pourquoi, il tremblait comme une feuille, ses pieds allaient se dérober et son embarras, renforcé par la différence de taille, fit d’autant plus rire l’étranger. Il rougit, voulut s’excuser, mais l’autre le devança :

« Eh, petit ! On dirait que tu as vu un monstre. Tu as l’air d’une tomate trop fraîche, un garçon charmant comme toi.
- Vous êtes un magistère ?


Il acquiesça et finit par accepter le présent, accrochant la fleur à sa boutonnière. Elle lui allait si bien au teint, d’ailleurs, rosé comme à l’aube, lorsque les camélias s’ouvrent autour de l’église, jusqu’au parvis recouvert de pensées, d’iris bleus, éclairant la façade, la glycine, les bougainvilliers. La fierté du garçon était telle qu’au moment où il lui caressa la tête, il n’avait déjà plus l’impression d’être dans son village. Plutôt dans un palais, au sommet d’une flèche solaire, drapé dans de riches étoffes colorées, au milieu des senteurs délicates, l’encens, l’odeur persistante des narguilés, entouré de serviteurs qui ne demandaient qu’à lui rendre la vie meilleure et plus confortable, plus simple au demeurant. Seulement en plongeant dans l’œil du sorcier, il s’était imaginé à sa place, et cette vision confortait son enthousiasme :

- J’aimerais devenir comme vous, plus tard !
- Oh ! N’importe qui peut devenir magistère de nos jours ! »


Il retint du discours ce qui l’intéressait, omettant presque inconsciemment l’ironie du visiteur, son air agacé. Quelque part, dans son cœur, il enfouit cette peur, succédant à l’espérance. Lorsqu’on vint lui ouvrir, le sorcier s’en détourna, l’ignorant, l’oubliant à tout jamais, sans doute, un enfant parmi d’autres, sans talent particulier, sans autre qualité que la ronde de son visage et cette fleur qui fanerait quelques jours plus tard, après qu’il l’ait jetée. Le garçon, lui, rentra tranquillement de sa promenade, guilleret, avec une idée en tête : Devenir un mage, assez puissant pour susciter l’admiration, assez beau, assez riche pour ne plus avoir à chercher ailleurs les parfums, les couleurs les plus belles.
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Arelos
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MessageSujet: Re: Un petit rêve   Un petit rêve EmptyMar 21 Avr - 14:11

Citation :
Désillusion


Le temps reste figé entre les deux, la goutte d'eau suspendue au-dessus de l'étang, l'aiguille d'une horloge décompte les secondes. La foule se tait, attend que l’un d’eux agisse et que l’autre réponde. Personne ne vient les interrompre. Une goutte de sueur perle au front du premier, qui observe son adversaire, plus jeune d’au moins dix ans. Il le dévisage : ses joues creuses, saillantes, et ses maudites oreilles de rat, ses cheveux gras, noués en catogan, bruns comme l’écorce d’un chêne, aussi inébranlable. Lui aussi attend quelque chose. Qu’à cela ne tienne, il agite les mains, le premier. Il tisse, sous les yeux des condisciples, un rideau de flammes qu’il envoie dans sa direction. Le sortilège s’évanouit avant d’atteindre sa cible. Il n’est pas raté, simplement, sa cible l’a stoppé, caressé dans ses ondulations mortelles, capturé et rendu à sa nature, volatile. Son air de chien battu le fait enrager – la moindre de ses mimiques craintives, tout en lui transpire la maladresse, l’insuffisance.

« Faut-il en arriver là, vraiment ? »

Pourquoi, alors, pourquoi n’arrive-t-il pas à l’ébranler ? Il a beau multiplier les prodiges, les attaques, verbales surtout, rien ne le fait sourciller, rien ne parvient à détacher cette angoisse feinte de son visage. C’est un mur qui lui donne l’impression de s’épuiser, de s’époumoner, pour rien. Il n’est pas au niveau, voilà tout. Mais pourquoi ? Alors qu’il est plus âgé, que la nature aurait dû le doter d’un talent supérieur au sien. Pourquoi n’arrive-t-il pas à le faire tomber ? Il regarde autour de lui, les gens qui le jugent, qui l’acclamaient tout à l’heure, avant de réaliser qu’il était plus véhément que doué. Pourquoi est-il là ? Son professeur a déjà détourné le regard, vers la fenêtre, l’extérieur, un oiseau passe, c’est une pie, un goéland.

Un instant il réfléchit, imaginant mille stratagèmes pour vaincre. Mille formules, qu’il n’a jamais pu maîtriser, lui traversent l’esprit comme des rêves éclatant entre ses mains, s’échappant loin, hors de sa vue, hors de sa compréhension. Des petits rubans qui s’enroulent autour de lui sans jamais l’atteindre, des ronces qui l’écorchent sans qu’il puisse en tirer les fleurs : des roses noires, douloureuses à sentir. Il ne peut plus abandonner, sans être la risée de l’académie, il perdrait toute crédibilité, même auprès de ses parents. Il imagine déjà son père jurer « Moi, je t’avais bien dit que tu n’étais pas fait pour ça. » et sa mère tenter de le rassurer, sa sœur jubilant au fond de la pièce. Il est seul, sans repères et sans alternative. L’ennemi fait un pas en avant :

« Renonce, s’il te plaît. Tu vois bien que ça ne sert à rien. »

Ce ton mielleux, maintenant, suppliant, qui aurait le don d’agacer n’importe qui. Aucune fierté dans son regard, aucune combattivité. Horrible ! Jamais il ne s’est cru supérieur, mais il le traite comme un moins que rien, une chose fragile qu’on foule du pied. Le prendrait-il pour un lâche ? C’en est trop : Un éclair le traverse, une boule de feu s’écrase, sur sa garde. C’est un festival de couleurs, mêlant une odeur de soufre persistante aux particules d’arcane laissées en suspension, se noyant dans l’écran protecteur qui entoure la scène de l’affrontement. A chaque sort, il trouve une parade, s’en tirant indemne. Aux insultes, il répond par des compliments, d’autres appels à l’abandon, à la paix, sans jamais contre-attaquer. C’est une situation insupportable, qui ennuie tout le monde.

« Je t’en prie… »

Certes, le petit bâtard est doué. Mais ce n’est encore qu’un gamin. Les gamins font des caprices. S’il refuse de se battre ? Impensable. Il l’y forcerait, quitte à se ridiculiser, quitte à se faire renvoyer. Un flash lumineux l’enveloppe. Il disparaît de leur vue, réapparaît, au nez de l’autre qu’il fait basculer en arrière, au sol, calant ses cuisses de sorte à l’empêcher de se redresser, et le roue de coups. Il n’entend pas les plaintes affligées des spectateurs ni les menaces de leurs instructeurs. Il n’entend pas non plus son ennemi gémir de douleur, lorsqu’il reçoit son poing en plein torse, le souffle coupé, lorsqu’il lui éclate l’arcade, le nez. Un liquide rougeâtre a recouvert ses phalanges, fascinant, qui lui rappelle ce coquelicot, cueilli jadis, ses reflets dorés et ses espérances, gâchées.

Une douleur atroce le prend aux côtes, et son esprit vagabonde.

Deux colonnes maintiennent une large corniche au-dessus de l’estrade, et les ailes du pavillon se déploient de part et d’autre de sa terrasse, jusqu’à la falaise. Quelques embrasures filtrent les rais matinaux, sillonnant sa façade extérieure pour illuminer l’allée sinueuse y menant – au sommet de la montagne, perçant les nuées printanières de ses pics vertigineux. C’est un bâtiment comme on n’en fait plus depuis la chute de l’ancien Empire, grandi par son ombre et gravé dans la pierre comme autant de couronnes et lauriers sur la tête d’un péristyle. Du lierre recouvre ses imperfections : creux et fissures desquels un filet aqueux s’écoule continuellement dans les sillons du jardin.

Les oiseaux batifolent, sous les jets d’eau cristallins d’une fontaine.

D’un massif à l’autre, les bégonias disputent aux asphodèles l’humeur exhalant dès l’aube, exaltant ses derniers soupirs, moins colorées qu’un parterre de lilas suspendus au nez des tamaris, miraillant le pourpre d’un mauve crépusculaire. Mais aucune fleur ne capture mieux les volutes vermeils, filtrées entre les rocs, que la rose de feu, embrasant les haies et cyprès aux spirales alignées, embrassant l’herbe grasse de sa fragrance, aussi palpable qu’un voile écarlate élevé sur cette mer de verdure. Tout y a sa place. L’horizon s’y mue en un parfum irrésistible, et la colère en une passion irrépressible.

L’instant d’après, il se retrouve allongé, presque fiché dans la paroi murale, le regard flou et une horrible migraine qui l’assaille. Tout le monde est parti, sauf lui, qui lui tend la main, le sourire aux lèvres. Il a l’air bien ridicule, avec son pansement au nez, au-dessus des yeux, ses cheveux détachés. L’affaire s’est achevée, comme prévu. Depuis combien de temps attend-il son réveil ? Cette gentillesse l'accable, incompréhensible. Il aurait encore préféré qu'il le raille, comme les autres, qu'il l'insulte à son tour. Au lieu de cela, il le prend en pitié, comme s'il avait besoin de son aide ! Il ne lui laissera pas cette satisfaction.

D’un geste du poignet, il repousse Roland, et se redresse, digne malgré tout. Quoique tenant à peine sur ses jambes, il quitte la Tour, sans un mot.
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Arelos
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MessageSujet: Re: Un petit rêve   Un petit rêve EmptySam 13 Juin - 2:59

Citation :
Cette rose


Il avance dans un bosquet de fleurs, et les racines croissent à son passage, se croisent et s’affaissent pour le faire progresser. Il écarte les bras, ferme les yeux, et le vert envahit tout le paysage en friche, cicatrisant à la morsure infernale du Soleil, des dragons qui l’avaient parcouru jadis, rendant à la nature sa pureté sauvage. Des azalées ont poussé par-dessus les buissons, des bouquets de toutes les couleurs qui éclatent, qui exhalent et s’éparpillent parmi les senteurs plus infimes, des trompettes du diable jonchant ou pendant en clochettes, comme des muguets blancs, des fuchsias agités par le vent, des harpes éoliennes suspendues aux arbres. Un tintement clair se propage, paisible, trop paisible. Il siffle jusque dans les chaumières, sous une chaleur étouffante, loin sur la côte. Un parterre de bruyère se forme, pareil à une traînée pourpre, un tapis qu’on déroulerait à ses pieds jusqu’au centre névralgique de l’île, qui l’appelle.

Là, d’anciennes habitations, des colonnes se sont effondrées avec le sol, fendu en deux, d’où le ruisseau dégringole comme des chutes, et disparaît dans le noir complet des profondeurs. Des fenêtres brisées filtrent les derniers rais de lumière échappant à la pénombre des cimes : des platanes épais aux feuillages touffus des érables, à l’odeur persistante. Pourtant il voit distinctement, le moindre défaut, la moindre parcelle de terre, de mousse qui ne cesse de s’étendre et de l’encercler. Le sens est inversé. Il pensait les maîtriser, jusqu’à aujourd’hui, mais la balance a penché et le mène ici, loin de tout. Il s’arrête, passe la main sur un mur de briques blanches, noircies par le feu, ouvertes par endroits dont les campanules raffolent, s’ouvrant en d’épais massifs violets et bleus. Quelque chose de familier l’interpelle, aussi. Ses jambes se mettent à trembler et ses yeux à rouler le long des gravats, à le perdre dans un creux sans fond, sous ses pieds, le vertige d’une époque à jamais oubliée.

Il entend sa voix, les murmures : « Viens. Viens. » qui l’attirent.

Les mots ricochent sur les parois, bondissent des lianes et des ifs torsadés, vrombissent dans son crâne, des bourdons, des guêpes qui l’assaillent. Il se débat, intérieurement, physiquement, sa démarche perd en légèreté et les feuilles l’écorchent, l’enserrent et le traînent au sol, dans la boue. Son corps n’est bientôt plus qu’un amas de glaise malléable, offerte à cette forêt en pleine digestion. Il se débat encore, ses bras luttent contre le courant, contre la marée verte des lianes, des racines qui lui passent au-dessus. C’est un pont qui le fait avancer, maintenant un sentier de galets, des rochers broyés par le temps et l’odeur ineffable se dégageant de chaque pétale, de chaque herbe, de chaque spore virant dans ses narines et les empoisonnant. Il s’écroule, s’écoule dans une mare de sucs, glisse vers les ténèbres brumeuses, qui l’avalent et le font dégringoler, sans fin. L’air est toxique qui s’infiltre par tous les pores de sa peau, dans son sang, et le rend toxique à son tour.

Une tulipe s’ouvre, au sommet du pic, perché sur l’île, traversée par une rivière, brûlant sous les aurores écarlates tissées par des bras de femmes, des nymphes qu’il voit s’ébattre depuis la colline, dans une fontaine aux jets cristallins, l’eau ruisselant entre leurs seins, brillants, des petites billes au clair de Lune, des notes volubiles qu’il envoie au firmament, coulent, les larmes sur son visage, poussent, le long de la pente, des embrasures, les rochers dégringolent, s’écrasent sur le miroir d’eau, reflétant son visage. Il se voit, laisse ses doigts glisser, sur ses joues, rehausse l’éclat, l’azur de ses yeux, ses cheveux, cascadent jusqu’au ciel et s’arrêtent à hauteur de sa nuque. Sa lyre détonnant au lever du jour, et bouclant comme des mèches. La rosée vient avec le matin, l’aube cette fois, et la fleur apparaît au milieu de l’autel. Une rose sans couleur, sans parfum connu, qu’aucun homme n’a jamais vue, avant lui, est là et le nargue, dans son jardin secret. Il s’évapore avec ses rêves, et les cordes ont cessé de vibrer.

La voix résonne encore un peu. Elle le presse. « Viens. Viens. ».
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