Mannfred Von Drakwald
Mercenaire
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Date d'inscription : 02/07/2014
 | Sujet: La chasse sauvage  Dim 7 Mar - 16:18 | |
| Nord de Zuldazar, an 41. Mannfred est désormais porteur du tabard noir et blanc. Ce nouveau-monde lui apparaît comme un vaste terrain de chasse aux proies de tailles difficilement égalables de là d’où provient la compagnie. Le maudit quadragénaire rejoint l’extrémité du campement, à l’endroit précis qui vient à surplomber la vaste canopée, de là le monde semble lui appartenir. La conquête de nouvelles terres éveille l’excitation, lui réchauffe l’ardeur d’amener la civilisation à une paire de sauvages au culte archaïque. A l’abri des regards, il se meut dans un silence en fixant les ombres fugaces qui zigzaguent entre les grands arbres. L’homme se tend, ses doigts se crispent et son cristallin s’aplatit pour mieux discerner les prédateurs occupés à leur chasse. Il se laisse glisser au ras du sol à l’instant même où son corps se métamorphose au cours de la manœuvre. D’humain, il épouse sa forme bestiale dans un réflexe de chasse naturel. Adieu la silhouette du militaire bien taillé, adieu la mine carrée de gueulard, bienvenue Mannfred Von Drakwald.
S’il a bien appris une chose au cours de son existence, c’est que les chasseurs finissent par être chassés, les prédateurs deviennent les proies d’autres prédateurs plus gros, plus sauvages ou plus vicieux. C’est dans cette optique qu’il devait apprendre à rapidement se placer au plus haut de la chaîne alimentaire dans cette contrée sauvage. La bête demeurait fixe, ses griffes grattaient la terre par intervalle régulier, son corps entier bloqué dans une contraction unanime du moindre de ses muscles. Ses jugulaires pulsaient calmement, son pouls était lent et maîtrisé tandis que son faible souffle s'orientait dans le sens contraire du vent pour ne pas volatiliser ses odeurs de fauve. Et enfin avec sa vue perçante, il venait de capter une traque organisée de ce qui s’apparentait à des raptors.
Il analysait leur tactique en dirigeant sa tête par à-coup vers chacun de ses dinosaures qui encerclait un pauvre herbivore isolé du reste de son groupe. Le traqueur sauvage avait remarqué leur technique d’encerclement, élémentaire pour tout bon chasseur. Mais il fut surpris quand l’un des meneurs se révéla au petit herbivore, s’arrêtant net face à lui en poussant de petits cris gutturaux. Le loup hérissa ses poils, s’investissant pleinement dans la scène comme s’il en était l’acteur principal, il montra les crocs de lui-même, copiant le raptor par mimétisme. La diversion fonctionna alors quand le reste de la meute vint se ruer sur l’herbivore en y enfonçant leurs griffes rétractiles aux endroits fragiles de la carapace du petit-être. La scène fut particulièrement brutale et sanglante, ils le déchiquetèrent bout à bout avant même qu’il ne puisse hurler sa détresse. Sa tête mutilée reposait à un mètre de son corps, le sang encore chaud s’écoulant de la béance créée par les reptiles. Plus étonnant encore, outre la violence de ces dinosaures, ces derniers ne l’avaient pas même dégusté, n’avaient pas emporté un seul cuissot pour se nourrir. Non, ils venaient plutôt d’offrir une scène d’exécution par pur plaisir, tirant satisfaction de la mise-à-mort cruelle dont ils venaient de faire preuve. L’homme-loup fixa la carcasse éventrée, les boyaux sanglotant en dehors de la cavité abdominale. Tel un félin curieux d’un jeu, il n’avait pas bougé d’un pouce, demeurait inerte en surveillant ces raptors qui détalaient dans la jungle à la recherche d’un nouveau terrain de jeu. Ce spectacle l’avait désormais replongé dans de vieux souvenirs issus d’un temps révolu. Un rictus se dessina sur ses babines.  |
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