Rétribution

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 Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor

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MessageSujet: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptySam 27 Déc - 1:34

Un épais volume aux pages jaunes d'un vélin fin, de très bonne facture. La couverture est reliée d'un cuir solide à l'odeur caractéristique.
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https://retribution.forum-pro.fr
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyLun 29 Déc - 0:20

Note:


La Rétribution existe depuis près de trois années maintenant, et outre les rapports des missions effectuées jusqu'à présent, il n'existe aucune trace écrite relatant de l’activité quotidienne ou même hebdomadaire de la compagnie. C'est pourquoi le Capitaine Assast Aldwyn m'a chargée, moi, la mercenaire Anarya Brynt, de tenir les premières annales de la Rétribution. Premières puisque ce volume initial se limitera à la vie du groupe en cette terre nouvelle qu'est Draenor: dès lors que nous serons rentrés en Azeroth d'autres verront le jour, tenues par moi-même ou par un autre si tant est que mon engagement ait pris fin. Je m'engage en effet à conter notre odyssée jusqu'à ce que la mort m'empêche de tenir la plume, ou bien qu'il en soit décidé autrement par le Capitaine en personne.

                               
A.Brynt


Dernière édition par Anarya / Rahaad le Lun 29 Déc - 1:57, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyLun 29 Déc - 1:47

L'arrivée.

Cela fait maintenant un mois et seize jours que la Rétribution a franchi la Porte des Ténèbres. Un mois et seize jours où nous ne faisons que survivre avec l'espoir de pouvoir un jour retrouver tous ensemble notre monde natal, Azeroth. Il sera difficile pour moi d'exprimer mon point de vue personnel quant à notre passage de la porte, les conditions de ce soir-là ayant fait que je n'ai pas été apte à pleinement vivre les événements. J'ai cependant pu, après mon émergence, écouter les témoignages des survivants de ce que je pourrais appeler "la fuite".


En cette soirée du treize Novembre de l'an 34, nous nous tenions tous à proximité du portail qui avait pris une teinte rouge quelques semaines auparavant, et qui avait vu une marée d'Orcs bruns en sortir pour fouler le sol des Terres Foudroyées afin d'en ravager la plupart des installations établies depuis des années. Par tous, je n'entends pas seulement les quelques mercenaires que comporte la Rétribution : j'entends également les troupes d'élite sélectionnées par le roi Varian Wrynn et les autres dirigeants de l'Alliance et de la Horde, les quelques confréries les plus téméraires ainsi que les aventuriers isolés les plus courageux. De ce qu'on m'en a dit, la plupart des mercenaires ne se doutaient pas de ce qui allait se produire dans les minutes qui allaient suivre les "premiers" affrontements.
En effet, dans le chaos où les sons des coups résonnaient dans la tête de chacun, l'Archimage Khadgar, dirigeant des opérations visant à repousser l'invasion des sauvages, fendit la foule et traversa le portail sans jeter un œil en arrière. De nombreux soldats le suivirent malgré le nombre d'Orcs encore présents sur place, si bien que notre Capitaine Assast Aldwyn, afin de réduire au maximum les pertes, ordonna à l'ensemble des mercenaires de suivre le mouvement. J'ai personnellement été sauvée par l'un de mes camarades qui voulait ne laisser personne de l'autre côté au vu du danger: c'est donc une trentaine d'hommes et de femmes au tabard blanc à la lame noire qui se sont vus franchir la porte obscure.
Nous sommes donc arrivés sur des pavés sombres surplombant un escalier monumental aboutissant lui-même sur une place terreuse, place sur laquelle se pressaient une armée infinie d'Orcs en armures grises et noires. Le reste du décor était constitué d'une jungle luxuriante, indomptée et indomptable, dans laquelle les survivants durent s'enfoncer afin d'échapper à une mort certaine. En effet, à peine avions nous franchi le portail que celui-ci s'est tout simplement fermé, nous condamnant à un véritable bain de sang si nous n'agissions pas. La plupart des mercenaires ont donc suivi les "Héros" de l'Alliance et de la Horde afin d'éviter le massacre.
Des heures durant, les hommes et les femmes ont fui, même si beaucoup ont été avalés par la mer d'Orcs bruns ainsi que par la jungle. Notre course s'est achevée sur des quais de métal où nous attendaient des navires d'aciers que nous avons arrachés aux mains de leurs détenteurs. On ne peut que saluer la bravoure et l'efficacité du Capitaine et de ses officiers, grâce à qui autant d'entre nous sont parvenus jusqu'aux embarcadères. Notre groupe s'est séparé du reste des rescapés pour dérober l'un des navires, et nous nous sommes ainsi éloignés des côtes de la jungle où le portail sombre avait été détruit et où nous avions abandonné nombre de nos alliés.
Pendant des heures nous voguions. Des heures de réflexion durant lesquelles les Hommes tentaient de se rassurer, de se dire que n'importe où ils accosteraient, rien ne pouvait plus être pire que ce qu'ils avaient vécu précédemment. De quoi devenir fou m'ont dit certains. Il y eut des conflits, des pleurs, de l'inquiétude : nombreux sont les mercenaires qui m'ont confié n'avoir pas vécu pire enfer. La course pour la vie constituait déjà une tâche ardue et insoutenable, mais l'attente et les questions sans réponses représentaient la pire des tortures.
Le navire s'est finalement échoué sur une plage aux reflets bleutés. L'endroit était magnifique pour certains et désagréable pour d'autres, mais tous étaient d'accord pour dire que le lieu avait un air de paradis en comparaison à ce qu'ils venaient de vivre.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyMar 30 Déc - 15:24

Nouveau départ.



Nous étions donc pris au piège dans ce monde mystérieux. Impossible de faire demi-tour puisque notre embarcation s'était violemment encastrée dans le sable, contrastant avec la sérénité du lieu. Et quand bien même nos ingénieurs seraient parvenus à le remettre à l'eau, où aller? Il a donc été décidé de s'établir dans un premier temps à proximité de l'épave, l'histoire de quelques heures, afin de faire le compte des pertes et de s'assurer de l'état de chacun. Quelques heures où ceux qui tenaient encore debout se sont aventurés dans cette contrée à l'apparence paisible afin d'y dénicher un endroit où s'établir, par ordre du Capitaine qui malgré les plaintes était parvenu à maintenir l'ordre. Au retour de nos éclaireurs, nous nous sommes empressés de plier bagage avant que des Orcs ne nous repèrent. Les éclaireurs avaient trouvé un endroit en hauteur, à quelques centaines de mètres de la côte. La place était couverte d'une herbe sombre, constellée de fleurs azurées. Des dizaines d'arbres parsemaient le lieu, chaque tronc bleu surplombé d'une multitude de feuilles pourpres et indigos. Plus loin se dressait fièrement une cascade inondant une crevasse naturelle oubliée, et à côté, une caverne mystérieuse s'enfonçait dans les entrailles de ce monde encore lui même inconnu.
C'est donc là que nous avons commencé à nous établir. Les Hommes ont dans un premier temps déforesté en grande partie du secteur, au grand dam de notre Lieutenant Elensar qui comprenait néanmoins la nécessité d'une telle action. D'autres sont partis à la recherche de victuailles afin d'apaiser la faim qui tenaillait la plupart des mercenaires. Une petite tente a rapidement été dressée afin que le capitaine et les autres officiers puissent se rassembler pour élaborer des plans. Une seconde a bientôt fait surface, plus massive et fortifiée à l'aide de rondins de bois, afin d'offrir le repos aux blessés et à ceux qui l'avaient mérité: au fond, tout le monde l'avait mérité, mais il était trop tôt pour envisager une quelconque pause. Les travaux continuèrent donc, des barricades de bois furent dressées et les tours de gardes assignés en un temps record, un espace fut attribué au stockage de nos quelques possessions fraîchement amassées et des tableaux naquirent afin de réinstaurer une organisation stable permettant à chacun de se tenir informé et de contribuer à la vie au camp.

Je dois admettre qu'un travail titanesque a été accompli et ce, en un temps record : j'ai pensé à mon réveil que j'étais restée inconsciente plus d'une semaine au moins, mais non, cela ne faisait que deux ou trois jours que nous avions traversé ce maudit portail. L'aménagement n'était bien entendu pas terminé. Ce campement devait être fortifié et agrandi pour nous offrir confort et sécurité. Les travaux continuèrent donc, et c'est ainsi que le Havre de la Lame Noire vit le jour.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyMar 6 Jan - 19:14

Des réponses.

Nous étions parvenus à survivre et à bâtir un campement robuste et efficacement organisé en un temps réduit. De quoi se réjouir se dira une personne lisant ces lignes. Pourtant, aucun d'entre nous ne témoignait d'un quelconque sentiment de joie, et pour cause : nous ne savions toujours pas où nous étions, si d'autres rescapés de la jungle étaient encore vivants et si nous pouvions espérer rentrer chez nous un jour.

La réponse à la première interrogation vint d'elle-même au bout de quelques temps, sous la forme d'un être massif, vêtu de cuirs et de fourrures. La créature était le premier humanoïde que nous rencontrions sur cette terre, mis à part les Orcs. Elle s'était faite arrêter par les hommes de garde sans témoigner d'une quelconque agressivité, et s'était laissée guider jusqu'au capitaine en piquant la curiosité de la plupart des mercenaires, qui s'étaient joints à celui-ci en abandonnant leurs travaux en cours. L'être ne fût reconnu que lorsqu'il ôta son masque, arrachant des exclamations de joies de certains, des cris de stupéfaction d'autres, et parfois des grognement emplis d'animosité, comme ceux de notre bon sergent Stroganov. Il s'agissait d'un Draeneï, similaire à ceux s’étant écrasés en Azeroth il y a environ six années au moment où sont écrites ces lignes: la logique voulait donc qu'il fut un rescapé au même titre que nous autres. La liesse retomba hélas rapidement puisque l'individu à la peau azurée ne semblait pas nous reconnaître, humains de notre état, et le tumulte général contraint le capitaine à ordonner à la plupart des hommes de regagner leurs postes tandis que le Draeneï, qui sera à l'avenir nommé Rahaad puisqu'il s'agit de son nom, put éclaircir certains points avec le lieutenant.
Ils partirent vers la tente des des officiers mais en revinrent assez vite, le lieutenant confirmant les quelques propos que l'indigène avait émis lors de son arrivée: nous nous trouvions vraisemblablement en Draenor telle qu'elle était avant de devenir l'Outreterre que beaucoup connaissent, et nous avions établi notre campement dans la Vallée d'Ombrelune avant qu'elle ne soit complètement ravagée.

Afin de confirmer ses propos et de chercher quelqu'un pouvant clarifier la situation, Rahaad nous invita à le suivre jusqu'à l'une des villes les plus proches, qu'il nomma Embaari. Malgré les risques et le mécontentement de certains, nous n'avions pas d'autre choix que le suivre afin d'obtenir davantage de réponses. Nous avons donc marché pendant quelques temps tout en questionnant notre nouveau guide pour certains, et en faisant silence pour les autres.
Au loin, la ville se dressait sur la plaine, véritable prouesse architecturale par la beauté de ses installations. La route constituée de magnifiques pavés polis débouchait sur un regroupement de vastes enclos en bois, où des structures voûtées servaient d'abris à des animaux que certains purent reconnaître comme Talbuks et Elekks. Dans la continuité du chemin s'étendait une place marchande où certains autochtones fermaient leurs boutiques colorées, et, plus loin, des marches raffinées composées de matériaux non-identifiés permettaient de gagner l'une des places du village, à flanc de colline, où se dressaient de hauts bâtiments des mêmes composants dont les murs incurvés étaient constellés de gravures ainsi que de verres et de joyaux magnifiquement teintés. Au centre de la place s'élevait une fontaine simple mais gracieuse dans laquelle une eau pure coulait en abondance, et c'est ici que nous nous sommes arrêtés quelques instants afin de nous désaltérer tout en contemplant les lieux, avant que la bête du sergent Stroganov ne vienne souiller la source d'eau. De nombreux Draeneï nous observaient depuis le début, tout aussi curieux que nous, à tel point qu'aucun ne vint vraiment nous importuner. Nous sommes peu après repartis et avons continué à suivre le Draeneï qui ne cessait de s'extasier devant les bâtiments que son peuple était parvenu à bâtir sur ce monde qu'il semblait beaucoup apprécier. Il nous mena à une structure plus imposante encore : un observatoire, symbole de la cité, gardé par d'autres Draeneï ainsi que par des assemblages blindés qui, selon le lieutenant Elensar, n'étaient pas sans rappeler ceux que l'on trouve en Quel'thalas. Malgré la volonté de notre guide, l'accès nous a été refusé, ce qui était logique. C'est à ce moment qu'est venue la réponse à la seconde interrogation : le garde nous informa en effet que d'autres humains étaient déjà passés à Embaari, accompagnés d'un arcaniste visiblement très puissant.


Nous savions donc désormais où nous venions de poser le pied et savions également que nous n'étions pas les seuls à être arrivés à échapper complètement à la Horde de fer: de quoi satisfaire quelque peu les troupes. Toutefois, il restait une interrogation à laquelle nous n'avions pas eu de réponse : allait-on pouvoir rentrer chez nous un jour, en Azeroth?


Dernière édition par Anarya Brynt le Jeu 29 Jan - 17:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyJeu 8 Jan - 20:16

Expansion.




Depuis lors, nous avançons correctement. Le sergent Tucker travaille toujours sur un moyen pour nous faire retourner en Azeroth avec l'aide du lieutenant Elensar, mais bien que je ne remette pas en cause leurs capacités, je doute que leurs recherches puissent aboutir à quelque chose de véritablement viable.

Notre bivouac s'est transformé en un véritable camp fortifié. Les palissades de bois ont été décalées, rehaussées et consolidées avec d'autres troncs et une multitude de pierres taillées. Des mêmes matériaux sont nées des tours de guet conférant aux hommes de garde un champ de vision nettement plus étendu qu'auparavant. Des pierres et des minerais sont extraits en continu de la mine qui a été entièrement sécurisée et qui fonctionne à plein régime de puis lors, ce qui nous a également offert la possibilité de profiter des compétences des ingénieurs Arker et Farell puisque ceux-ci ont achevé la construction d'une forge fonctionnelle avec l'aide des bâtisseurs. Le lac au nord à également été purgé de ses prédateurs, et la caverne se trouvant sous la cascade l'alimentant à été fouillée, nous permettant d'accroître d'avantage la sécurité du mur d'enceinte puisqu'un cristal Draenique y a été découvert, trônant désormais au dessus de la porte principale du havre en protégeant en partie celui-ci d'éventuels assauts ennemis. Assauts probables puisque nous avons appris que les Orcs de la Vallée sont en grande partie représentés par le clan Ombrelune, et suite à quelques missions effectuées contre ceux-ci, il est évident qu'ils tenteront une riposte un jour. Pour en revenir au camp, une parcelle de terre à été réservée à la production de vivres végétales, l'exploitation étant optimisée par l'aide des arcanistes et autres connaisseurs. Je note la tentative désespérée du mercenaire Lotzaski qui souhaitait n'y planter que des bananes, dommage pour lui. Une autre parcelle, plus réduite, vient  d'être aménagée à côté, où y sont plantées les quelques herbes médicinales durement acquises.

A côté de ça, le dortoir à été agrandi, nous permettant d'y voir plus clair en faisant également office de salle de détente. Non loin à été construit un réfectoire pour que nous pussions être nombreux à nous restaurer tous en même temps, aux heures adaptées, et, trônant sur tout cela, la tente des officiers s'est métamorphosée en un bâtiment à part entière, confortable au possible, où le capitaine convoque de temps à autre certains d'entre nous et où les réunions entre gradés ont lieu. Nous avons également fait l'acquisition d'une petite dizaine de loups originaires de la région, que le sergent Trécnant et le vétéran Alsekov ont eu pour ordre de dompter afin qu'ils puissent servir de monture pour nos escapades. En effet, depuis notre arrivée nous ne cessons de nous aventurer de plus en plus loin du campement, en prenant un maximum de précautions. Nous sommes même parvenus à quitter deux ou trois fois la région pour nous aventurer en une région nommée Talador, la première fois avec notre guide Rahaad, les autres sans. Nous avons d'ailleurs pu y prendre contact avec des troupes de l'alliance, et les quelques soldats qui commençaient à s'intégrer à nos rangs ont dû rejoindre la garnison alliée se trouvant là bas.
Plus de bouches à nourrir, mais moins de bras pour nous aider: quoi qu'il en soit, il a fallu faire avec, et nous nous débrouillons très bien pour le moment. Tant que nos stocks de ressources ne s'épuisent pas, nous devrions pouvoir continuer à nous étendre, et à viser plus loin. Nous avons également aidé les Draeneï de Karabor à défaire un camp d'Orcs Rochenoire, en espérant qu'ils nous rendent la pareille. Je ne pense cependant pas qu'ils soient en mesure de le faire actuellement: nous avons en effet tous pu constater la présence mystérieuse d'une forme sombre dans le ciel étoilé, qui s'est rapidement transformée en une lumière incroyable et apaisante. Pourtant, les plus pieux de notre compagnie, à l'image du mercenaire Joahanson ou du médecin Tahrmor, ont dit avoir ressenti comme une perte au plus profond d'eux même. Nous n'avons pas encore pris la peine de nous rendre sur place, mais il est évident qu'une bataille violente y a eu lieu, si toutefois celle-ci est achevée. Peut-être nous y rendrons-nous d'ici quelques jours ou semaines, pour apporter notre soutien et comprendre ce qui s'y est passé.


Il est difficile de résumer le fruit de plusieurs semaines de labeur en quelques lignes seulement. Difficile de se rappeler de tout ce qui a été accompli par les membres de la Rétribution. Nous ne lâchons rien pour le moment, et il est évident que tout ce qui a été fait n'est que le début d'une longue aventure. Je me dois toutefois de mentionner les quelques compagnons qui nous ont quitté. Le mercenaire Anderson et la recrue Fierval se sont faits avoir trop tôt, tout comme ceux que nous avons perdu au portail, et dans la jungle: qu'ils reposent tous en paix.


Dernière édition par Anarya Brynt le Jeu 29 Jan - 17:35, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyJeu 29 Jan - 17:34

Premier voyage, Ombrelune.





Il semblerait que l'encre n'ait pas trempé ces pages depuis quelques temps déjà. Voilà plus d'une vingtaine de jours, si tant est que ma mémoire ne me fasse pas défaut. Deux tiers de mois durant lesquels la Rétribution n'a pas chômée, tant au niveau de l'évolution de son havre que dans sa quête de connaissances et de réponses. Cet écrit ne sera pas là pour conter les quelques nouveautés et embellissements de notre tanière, mais plutôt pour narrer le premier grand périple qui s'est offert à une poignée d'entre nous, sur ce monde dont il nous reste encore tout à découvrir qu'est Draenor.

Le Capitaine avait rassemblé, à la tombée de notre soixantième nuit en ce monde mystérieux, huit de ses Hommes, les conviant à le rejoindre dans le quartier général de notre base afin qu'il puisse expliquer la mission périlleuse qu'il allait leur confier. J'étais malgré moi intégrée à cette équipe de vétérans et de gradés, le choix s'étant porté sur ma personne au vu de mes conditions d'arcaniste et d'annaliste de la compagnie. Il nous expliqua longuement les raisons de notre présence, soit l'importance de la quête que nous allions devoir mener à bien. Pour résumer, l'objectif de l'expédition était de nous rendre dans les terres méridionales d'Arak  afin d'y trouver la base de l'amiral Taylor, personnalité éminente de l'Alliance notamment réputé pour ses victoires dans les profondeurs de Vashj'ir et de Pandarie. Nous n'avions que peu d'informations concernant sa localisation exacte, les quelques infimes données en notre possession résultantes uniquement de la rencontre de l'adjudant Leezan avec les soldats de la base avancée de l'Alliance en Talador : j'ai nommé le Fort Wrynn.
Si nous savions qu'il nous fallait descendre vers le sud et qu'il existait deux bases en Arak situées à quelques kilomètres l'une de l'autre (à priori sur la côte ouest de la contrée) nous ne savions pas réellement où nous allions poser les pieds, ni même si nous allions parvenir jusque là bas. En effet, la quête semblait d'autant plus difficile qu'il nous fallait traverser de part et d'autre Talador, étape dangereuse étant donné sa position de cœur du continent, véritable point de jonction des quelques six autres régions du monde. C'est d'ailleurs précisément en ces lieux que les Draeneï ont décidé à leur arrivée de bâtir certaines de leurs plus grandes cités et lieux de cultes, la place concentrant donc une vaste population de ces êtres millénaires. Si nos relations avec ce peuple sont cordiales, il est à retenir qu'en ce monde, un Draeneï ne va pas sans Orcs. Je veux dire par là que c'est probablement en Talador que s'active, à l'heure où ces lignes sont écrites, la plus grande partie des troupes de la Horde de Fer, complication supplémentaire, donc.
Prendre contact avec l'amiral constituait l'aboutissement de notre quête, dans le but d'attester de notre présence mais également afin de tisser des liens avec l'Alliance en prévision de potentiels contrats et échanges commerciaux à venir. Par le même temps, une telle action représentait l'opportunité idéale pour étendre nos possibilités d'intervention en accroissant nos connaissances sur le monde. En effet, si entretenir nos relations avec les indigènes et les membres de l'Alliance est un plus pour accroître nos chances de survie, nous ne pouvons pas nous contenter de nous reposer uniquement sur ces acquis, et c'est donc par notre propre érudition à propos du monde et de ses dangers que nous mettrons un maximum de chances de notre côté.
Une fois ces notions essentielles gravées dans l'esprit de chacun d'entre nous, notre groupe composé du lieutenant Elensar, de l'adjudant Leezan, du sergent Stroganov, des vétérans Lotzaski et Aleskov, des mercenaires Lee et Têtenclume et de moi même, la mercenaire Brynt, a quitté le poste de commandement, et chacun d'entre nous est allé boucler ses bagages en prévision d'un départ imminent. C'est en effet une demi heure plus tard que nous étions tous en selle, les montures et les sacs bourrés de provisions afin de tenir un maximum de temps, soit quelques jours, au maximum. Plus motivés que jamais, c'est avec le regard ampli de cette même détermination et accompagnés du silence que nous avons quitté le havre, évitant de penser à notre improbable retour causé par les embûches que nous étions certains de rencontrer.
Nous n'avons pas tardé à lancer nos bêtes au galop, du côté des plaines d'Ombrelune, qui nous sont désormais bien familières. Les loups herculéens n'ayant pas témoigné d'une quelconque insatisfaction quant au fardeau qu'ils supportaient, la course ne s'est achevée que bien plus tard, à l'orée de la forêt, lorsque l'obscurité gagnait la voûte céleste en enveloppant partiellement ses lumières étoilées. Nous nous sommes arrêtés un moment, profitant pour ma part du concert offert par le vent battant la cime des arbres et par le chant de la faune nocturne  tandis que certains des hommes s'adonnaient à assouvir des besoins bien moins spirituels, entre autres. Le Lieutenant avait décidé qu'il fallait que les bêtes se reposent un peu afin qu'elles puissent nous faire traverser d'une traite la futaie qui représentait le reste de notre parcours en Ombrelune, et c'est donc plus d'une heure plus tard que les pattes des canidés regagnèrent les pavés s’enfonçant dans les bois, à une allure plus vive que jamais.
Je parviens encore à me souvenir des hurlements des loups et des coassements des crapauds mêlés aux craquements sinistres des arbres endormis. Ces frissons d'excitation et d'appréhension parcourant mon échine, probablement similaires à ceux des autres. On pourrait penser qu'il n'existe aucune distinction entre le jour et la nuit en cette vallée, mais je persiste néanmoins à dire que ce n'est pas le cas, car malgré la présence continue des étoiles et de l'obscurité, l'atmosphère se métamorphose une fois le crépuscule achevé, n'en devenant que plus inquiétante. Je suppose que tout le monde était tendu lors de cette traversée étant donné que nous savions tous quels prédateurs nous était-il possible de rencontrer. Le silence pesant qui régnait depuis trop longtemps déjà fût interrompu par les grognements de l'adjudant qui prétexta que je n'allais pas assez vite: sans doute avait-il dit cela dans le but d'oublier son indubitable frayeur. Il ne reçut aucune réponse de ma part, mais les autres entamèrent une conversation qui apaisa sans doute chacun d'entre nous, et ainsi le temps passa plus rapidement, la frontière de Talador, située entre deux grandes falaises, ne tardant pas à apparaître.


Dernière édition par Anarya Brynt le Jeu 5 Fév - 12:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyJeu 29 Jan - 17:43

Premier voyage, Talador.




C'était la toute première fois que certains d'entre-nous venaient en ces lieux, la majeure partie de notre compagnie n'ayant jamais quitté la vallée depuis notre arrivée. J'étais de ceux qui écarquillèrent les yeux devant la beauté de l'endroit. Au loin, l'éclat orangé du soleil levant allait de paire avec les denses frondaisons parfois carminées d'arbres inconnus, dont les hauts troncs mordorés entortillés s'élevaient parmi les reliefs d'une vaste forêt qui n'était pas sans rappeler la renaissance naturelle de la flore au printemps. Le sol, plus verdoyant que dans la région voisine, était constellé de fleurs et de trèfles dorés, et cette association de couleurs chaleureuses eut pour effet de motiver les troupes. Malgré l'heure, la clarté céleste était incomparable avec le ciel nocturne dans lequel nous évoluions depuis notre arrivée en ce monde. Par la droite, le sentier que nous suivions depuis les plaines azurées descendait, puis serpentait en aboutissant sur un pont draenique d'insérant remarquablement bien dans le paysage. Il débouchait sur l'îlot d'un lac aux eaux cristallines dont les habitants commençaient à sortir de leurs cachettes. En haut, dans les feuillages, le chant magnifique des volatiles s’éveillant ne couvrait qu'en partie les bruits des quelques Draeneï qui reprenaient leurs activités après la mort de leurs assaillants bruns, quelques temps plus tôt. Ça et là, les autochtones gagnaient leurs étals ou achevaient de réparer les dégâts passés. J'aurais aimé continuer d'observer cet assortiment mélodieux de nature et de technologie, sans savoir véritablement ce qui était inné ou acquis, mais l'un des autres m'appela et ma mission oubliée l'espace d'un instant me revint immédiatement en mémoire.

J'élançais à nouveau ma louve, et nous rejoignions le groupe qui arrivait déjà dans le village. Une autre pause méritée pour les bêtes nous attendait, tandis que le lieutenant Elensar allait s'affairer à nous trouver une carte afin de nous guider plus efficacement. L'adjudant Leezan connaissait partiellement les lieux puisqu'il s'y était déjà rendu afin que le Caporal Kaff et ses hommes puissent regagner leur place, dans les rangs de l'armée alliée. Cette connaissance ne nous aurait cependant été utile qu'un moment, étant donné que le retour du lieutenant avec la carte tant convoitée nous indiqua que la direction à prendre était tout autre que celle du Fort Wrynn. Après une pause afin de nous rassasier quelque peu, nous avons repris la route, peu désireux à l'idée de déranger les indigènes qui semblaient pour certains enclins à nous héberger, même si le mercenaire Lotzatski en répugnait visiblement beaucoup.

De l'autre côté de la ville prenait place un autre pont, similaire au premier, qui menait cette fois à un sentier s'enfonçant complètement parmi les splendides végétaux vernaux. C'est par là bas que se poursuivrait notre mission qu'aucun de nous n'était décidé à abandonner. Une fois arrivés sur la terre ferme, j'ai pu constater que la zone était calme, la faune et la flore étant indéniablement encore assoupies. Nous commencions à avancer sur des layons de pierres, passants à deux reprises sur des passerelles dominants des cours d'eau, et bientôt le lieutenant dû jeter un œil au planisphère qui nous avait aimablement été donné par nos nouveaux alliés et pour cause: une intersection s'offrait à nous. L'adjudant déclarait que nous devions prendre à gauche, mais nous ne pouvions pas nous décider selon ses seules motivations, une vérification s'avérant donc nécessaire. Après confirmation de ses propos, nous avons traversé à nouveau un pont qui dominait un fleuve débouchant du lac précédent, disparaissant presque à l'horizon. Il était possible d'observer plus loin une autre cité draenique, similaire à sa sœur par sa position insulaire, bien que plus grande cette fois et visiblement assiégée. Nous ne pouvions cependant pas nous attarder et avons traversé la passerelle sous laquelle les courants aqueux menaçaient d'emporter quiconque chuterait. Le mercenaire Lotzaski à bien entendu été envoyé en éclaireur afin de nous assurer que la voie était libre: pas question de tomber dans une embuscade d'envergure à ce stade de la mission.

Toujours rien. J'avais comme l'impression que l'envie d'en découdre chatouillait certains de mes camarades, mais pas question de perdre de temps. Nous sommes arrivés sur une nouvelle île, et après avoir traversé une splendide structure de pierres, vitres et cristaux colorés, nous nous sommes arrêtés à côté d'une fontaine, sur une colline. Dans l'ordre et la discipline, certains ont monté les tentes, et d'autres sont parti explorer les environs. L'adjudant Leezan ne manqua pas de m'envoyer quelques piques, similairement au sergent Stroganov, et la paire commençant sérieusement à m'agacer -la fatigue accroissant indéniablement mon intolérance- , j'ai décidé de m'éloigner du groupe un moment. A mon retour, les tours de garde avaient été établis, et la plupart d'entre-nous se laissèrent guider par la fatigue, regagnant nos abris de fortune.

Plus tard, dans l'après midi de cette même journée qui avait commencé à notre arrivée dans la région, je décidais d'aller faire un tour, pour explorer par moi même afin d'étudier plus en détails les lieux. De cette ballade résultat quelques notes concernant le site et les créatures y résidant. Nous étions à nouveau sur une île, et toutes celles traversées ou aperçues étaient en fait au cœur d'un lac imposant mais toutefois moindre en comparaison au Lac Lordamere, en Lordaeron. Dans l'eau, entre les crustacés et poissons variés se sont distingués deux espèces potentiellement dangereuses: des anguilles tout d'abord, en nombre assez important au Nord de l'île, et à la surface, d'imposants animaux de corpulence pratiquement équivalente à celle d'un Elekk adulte, sans défenses mais avec une queue massive, d'énormes dents et une peau épaisse. L'île était de forme diagonale, et notre campement était situé légèrement au dessus du centre de l'île, à l'Ouest, la partie la plus au  Nord étant occupée par la structure découverte la veille, et le Sud par des ruines de nature inconnue. Des crapauds lacustres prenaient place au bords de l'eau, et en m'enfonçant dans les terres, j'ai pu découvrir que le lieu était l'habitat d'une colonie de phalènes bleus et blancs dont les adultes étaient particulièrement agressifs.

J'ai regagné le bivouac, découvrant que nous comptions rester sur place jusqu'au lendemain afin de pleinement nous reposer et de remplir nos sacs de provisions: en effet, les loups consommaient énormément de nourriture, et si l'eau était présente en abondance via les cours d'eaux et cascades environnantes, les vivres commenceraient rapidement à manquer. Deux options s'offrirent à nous, soit la chasse et cueillette, méthodes primitives mais efficaces sur le court terme. Tandis que quelques-uns se lambinaient dans le campement lors de la seconde et dernière journée sur place, j'ai accompagné la plupart des autres pour aller remplir nos gibecières. Avec l'aide du lieutenant, nous avons pu sécher une grande quantité de viande en un temps réduit, ce qui n'aura pas été de trop au vu du trajet qu'il nous restait à accomplir: nous étions en effet à peine arrivés au centre de la région.

Peu avant de notre départ, au moment de plier bagage, le lieutenant me prit à part et m'avoua qu'il avait appris des clercs du Séjour de l'Anachorète (le premier village) qu'étant donné la place religieuse que constituait Talador, il nous serait possible de croiser les spectres des âmes de certains morts. D'après la carte, nous allions en direction d'Auchindoun, centre religieux et place d'accueil des défunts de la civilisation Draeneï, et de ce fait la probabilité d'en croiser n'irait qu'en s'accroissant. Il ne voulait pas avertir les autres car nous n'étions pas certains d'en rencontrer et que lui et moi serions de toutes manières sans doute plus aptes que les autres à les percevoir. Il ne voulait pas éveiller la panique au sein du groupe, bien qu'ils aient pour la plupart déjà affronté des fantômes du passé, en Lordaeron notamment.

C'est donc en fin d'après midi que nous avons levé le camp, traversants le pont de l'autre côté de l'île, au Nord-Ouest de celle-ci donc, en sachant que nous y étions arrivés par le Nord-Est. Dans l'alignement de la passerelle se dressait une imposante montagne qui nous cachait la vue du complexe mortuaire. Il nous était possible de passer par la droite comme par la gauche contourner l'amas de roche, mais la carte indiquait qu'il serait plus rapide d'adopter la seconde option, ce que nous avons fait. En face de nous, au loin, se démarquait une falaise plus impressionnante encore, d'où chutaient des torrents continus d'eau aboutissants dans le lac, magnifiques cascades démontrant à nouveau la singularité de cet univers nouveau. Le sentier finissait par bifurquer sur la droite, et nous pouvions apercevoir des marches, ouvrages là encore draenique, qui s'élevaient parmi les arbres en direction d'une silhouette indistincte mais néanmoins imposante qui devait sans doute n'être qu'Auchindoun. Nous arrivions pratiquement à ces marches lorsqu'un esprit surgit de nulle part, nous invitant à ne pas nous approcher du sanctuaire. Nous étions tous surpris, les six qui n'étaient pas au courant bien plus encore que la paire d'initiés aux arcanes du groupe. Malgré tout, nous avons continué, bien décidés à passer au plus vite. Nous avons gravi la première série de marches, et avons continué à progresser jusqu'à ce qu'une troupe d'Hommes vêtus de rouge et d'or ne descendent d'une colline, sur notre gauche. Le lieutenant ne perdit pas de temps à les identifier: il s'agissait vraisemblablement de soldats Sin'dorei, qui regagnèrent aussitôt les hauteurs tandis que nous nous mettions à couvert. Après une attente interminable, nous sommes sortis de notre refuge en regagnant la route pavée, une deuxième série de marches à gravir prenant place un peu plus loin. La silhouette en forme de dôme se définissait un peu plus clairement, mais il était encore trop tôt pour la distinguer entièrement, le crépuscule ambré et la végétation dense nous cachant la vue de la présumée somptueuse structure en amplifiant d'avantage encore notre curiosité. Nous sommes passés sous une arche, et le spectre précédent réapparut, plus agressif, nous recommandant à nouveau de rebrousser chemin avant de se volatiliser une seconde fois. D'ici, le lieutenant Elensar et moi même avons pu ressentir les émanations gangrenées lointaines, dont l'origine semblait provenir de la route qui se dirigeait vers la droite. A gauche, nous pouvions vaguement apercevoir le camp des Elfes de sang, et afin de ne pas prendre de risques, il fut décidé de couper à travers la forêt afin de se diriger directement vers Auchindoun, sans prendre réellement en compte les mises en garde de l'âme perdue.

Nous arrivions presque, et mes souvenirs sont confus. Il est possible que l'esprit soit apparu une fois supplémentaire, mais j'étais absorbée par la structure dont les contours se définissaient au fur et à mesure de notre avancée, devant nous. Jamais un Humain n'a bâtit un tel édifice. Un dôme impressionnant s'élevait d'un cratère totalement circulaire et creusé sur près d'une trentaine de mètres, si ce n'est plus. Ce qui aurait donc dû être une falaise giratoire n'en était pas une. Elle était artificiellement modifiée, dénaturée. Ses parois rocailleuses avaient été cachées et fortifiées, à certains endroits par des pans de métaux sombres sur lesquels coulait une eau se jetant continuellement dans le lac en contrebas, et à d'autres par d'imposants blocs de pierre blanche dont les jonctions étaient cachées et renforcées par un métal lui aussi finement sculpté, a moins que ces blocs de pierres ne fussent que la roche terrestre elle même, taillée et lissée sans être arrachée de manière à ce que sa nature en soit imperceptible. Ici et là s'avançaient en forme circulaire ou en coque de navire des jardins et des places, à moitié suspendus au dessus de ce lac impressionnant, coupé en section par des escaliers et des sentiers permettant de joindre la coupole centrale. Nous n'avons pas pu accéder à l'intérieur, mais la diversité externe était déjà suffisante pour combler nos yeux. Le dôme parfait était orné de tonnes d'arches, de tours, de cristaux, de gravures, de vitraux... Là où la "falaise" conservait des formes franches et des couleurs neutres, la structure centrale semblait regrouper toutes les frivolités, et malgré sa magnificence, ne s'intégrait pas, comme tous les autres ouvrages, au paysage. Sans doute était-ce bien entendu là la volonté des architectes: affirmer la puissance et la richesse de leur peuple en offrant le meilleur aux défunts et aux savoirs. Au sommet du dôme, un cristal blanc particulier attira mon attention. Il était taillé en pointe et s'élevait plus haut que les autres dans le ciel, en produisant un faisceau coloré similaire à ceux créés par les tours placées en cercle tout autour du cratère, gerbes verticales qui semblaient avoir leur importance à l'image de la sphère magique qui protégeait en grande partie le complexe et notamment sa structure principale, au cœur de tout.

Il faut véritablement le voir pour y croire, et même sur place, difficile de se fier à nos yeux tant le tout semble irréel. Je n'ai pas pû prendre de notes supplémentaire, les autres guettant un monstre de pierres vertes enflammées qui se tenait à une cinquantaine de mètres et qui massacrait un groupe de gardiens Draeneï, souillant par sa simple présence la pureté du lieu. Un infernal, démon destructeur, se tenait là, et nous étions ses prochaines cibles. Tout est allé assez vite. Nous avons été projetés de nos montures, le fracas des pas de la monstruosité résonnait dans chacun de nos membres tandis que nous nous relevions. Il se tenait désormais à quelques mètres de notre groupe, dominant chacun de plusieurs têtes. Les montures avaient également chu et nous étions tous victimes des gangreflammes de l'immondice. Nous ne pouvions cependant pas attendre: il fallait détruire la chose au plus vite, sous peine d'être tous exterminés. Les armes de corps à corps et fusils étant inefficaces, c'est le lieutenant Elensar  et moi même qui avons dû nous débarrasser de l'abomination, travaillant de paire puisque j'empêchais le démon d'attaquer tandis qu'il brisait sa carapace rocailleuse, afin que je sois en mesure de l'achever.

Nous avons passé une journée supplémentaire en Talador, et ce à cause d'un accrochage désormais connu de tous opposant le sergent Stroganov et moi même. A mon retour où j'étais accompagnée du mercenaire Aleskov, nous avons repris la route, l'inéluctable sanction m'attendant déjà à notre base. Le lieutenant désirait arriver à Arak avant d'envisager un quelconque repos, et c'est donc dans un silence presque parfait que nous avons poursuivi notre épopée, la merveille architecturale disparaissant progressivement dans notre dos, mais pas dans nos mémoires.

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Lucerius
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyJeu 5 Fév - 16:51

Premier voyage, Arak.




C'est quelques heures plus tard que nous avancions sur un chemin sinueux nous permettant de gravir une colline abrupte. Malgré l'obscurité, il était possible de remarquer que la végétation se faisait moins dense, plus clairsemée. Les ténèbres nous offraient vraisemblablement une fraîcheur que nous n'aurions pas eu de jour, et nous étions désormais certains que nous arrivions à la frontière, idée accentuée par l'arche insérée dans un mur se dessinant au loin, entre deux montagnes. Au fur et à mesure de notre ascension, nous nous rendions compte que la construction était brisée, de sombres morceaux jonchant le sol, et les chétifs remparts craquelés encadrants l'embrasure étant visiblement prêts à s'effondrer car les poutres supposées les maintenir n'étaient plus que colonnes fracturées. Les contours des ruines étaient plus tranchants que les édifices lisses des Draeneï, et bien trop sophistiqués pour êtres d'origine Orque. Une autre civilisation siégeait donc ici, peuple que nous n'allions pas tarder à découvrir.
Arrivés au sommet, nous n'avons pas perdu de temps et avons passé la porte délabrée. De l'autre côté, l'endroit était encore plus désolé. Tout autour de notre groupe s'élevaient des monts basanés, vidés de toute végétation. Le paysage au sol n'était pas plus enviable: seules quelques touffes d'herbes jaunies par le soleil s'immisçaient parmi les crevasses du sol stérile, sans doute encore là du fait de leur proximité avec les terres verdoyantes de Talador. Du reste de la flore, quelques troncs poussiéreux, les seules plantes semblant s'être adaptées à cet environnement aride n'étant autre que d'épaisses ronces brunes qui par leur présence préservaient le sentier d'éboulements certains. Bien piètre spectacle donc, à tel point que j'en suis venue l'espace d'un instant à me demander si la vie pouvait exister en un tel lieu. Après la courte pause octroyée par le lieutenant ayant fait suite à notre ascension, il a été décidé de continuer sur le chemin. En descendant, nous étions d'avantage à l'abris des vents et de ce fait, les nuages de poussière commençaient à arrêter d'entraver notre vision. C'est à ce moment là que nous les avons vu. De gigantesques montagnes, semblables à de fins stalagmites, se dressaient fièrement dans les cieux. Certains étaient ceints de plateformes circulaires de pierres, de bois et d'or, et des toiles pourpres triangulaires étaient tendues vers le haut, octroyant sans doute aux habitants une couverture contre le vent. quelques passerelles reliaient les terrasses entre elles, et le tout formait comme un regroupement de nids d'oiseaux, en bien plus développés, évidemment. Le sommet de la concrétion centrale, la plus imposante, était surplombé d'un anneau déstructuré au milieu duquel une pierre dorée prenait place, défiant les lois de la physique en se maintenant d'elle même dans les cieux. Nous pouvions de ce fait espérer que la vie ait pu prendre forme en ces lieux, idée accentuée par la dense forêt occupant le contrebas. En effet, le sentier se détournait assez brusquement vers la gauche en longeant la falaise, et outre les pics qui se dressaient ça et là parmi les feuillages sombres, les lieux semblaient adaptés à la subsistance,  j'en ai donc déduit que seules les montagnes de la frontière constituaient un secteur aride dans cette région à priori si singulière.
Notre position nous offrait un champ de vision assez étendu, mais complètement à découvert et de ce fait, nous ne pouvions pas nous attarder en ces lieux trop longtemps. La logique aurait voulu que ce fusse vers la gauche, dans la continuité du sentier, que se prolonge notre parcours. Toutefois, il était possible d'apercevoir dans cette même direction des remparts semblables à ceux de la frontière, et nous ne voulions pas prendre le risque de tomber dans un lieu habité par une espèce inconnue. De plus, étant donné que nous descendions vers le sud, prendre vers la gauche aurait signifié nous diriger vers l'Est, or cela n'aurait fait que prolonger notre mission étant donné que les camps alliés étaient supposés se trouver à l'Ouest. Le versant étant de surcroît inabordable de part son inclinaison, impossible de descendre de la falaise, notre groupe n'ayant pas prévu de matériel d'escalade. Je ne sais plus qui a eu l'idée ridicule de nous faire léviter jusqu'en bas, mais là était notre seule option, ma foi tout aussi risquée que de passer devant la ville puisque nous étions supposés planer dans les airs, juste en face des "nids" cités plus haut.
C'est quelques secondes plus tard que nous nous sommes retrouvés en contrebas, perdus sur un sentier en plein cœur de la forêt, mais néanmoins à l'abri sous les denses frondaisons d'arbres qui étaient bien différents de ceux rencontrés jusque là. Les troncs sombres de ceux-ci s'élevaient en effet  bien moins haut que ceux de leurs cousins de Talador et d'Ombrelune, mais leurs houppiers étaient beaucoup plus étendus, à tel point que les branchages s'entrelaçaient et formaient une sorte de plafond naturel d'obscurité à cause de laquelle nous étions plongés dans des ténèbres d'où surgirent rapidement une troupe d'Orcs à la peau grisâtre, et ce alors que nous venions tout juste de reprendre la route: ils firent choir plusieurs d'entre nous de nos montures mais furent rapidement défaits par notre violente riposte. Les monstres étaient vraisemblablement issus du clan de la main brisée au vu de leur teint pâle, mais surtout de leur moignons ornés de lames d'acier. Ils étaient arrivés par les frondaisons qui s'étendaient partout au dessus de nos têtes, et sans doute que d'autres groupes des leurs se trouvaient dans les parages: c'est pourquoi il a été décidé de quitter le quitter la route, évidemment propice aux embuscades, pour nous enfoncer dans les bois lugubres.
La progression n'était pas évidente, sans compter que nous ne sachions pas réellement ce que nous cherchions. L'ombrage et les multiples racines qui s'efforçaient de nous faire tomber nous firent perdre du temps, et la fatigue commençait à se ressentir, c'est pourquoi nous nous sommes établis non loin de la route, près d'une colline, pour la nuit, afin quitter la forêt au lendemain soir, préférants sortir avec l'obscurité puisque nous supposions que nous aurions ainsi moins de chance de nous faire repérer, une fois la forêt dépassée. En effet, au second soir dans ces bois, peu après avoir retrouvé le sentier et pris la route vers l'Ouest, la lisière de celle-ci apparut, nous dévoilant une fois de plus aux perchoirs nichés sur les hauts pics de la région. C'est donc complètement à découvert qu'il nous fallait progresser et comme nous n'avions pas vraiment le choix, c'est ce que nous avons fait.
D'en bas, les plates formes étaient bien plus impressionnantes, et nous avons pu constater la présence de volatiles étranges, humanoïdes, dans le ciel au dessus de nos têtes. Il volaient par groupes et certains reconnurent aussitôt des Arakkoas bien différents de ceux de l'Outreterre: ils étaient en effet encore capable de voler puisque leurs membres n'étaient pas atrophiés. Visiblement, les restes brisés de Draenor ne regroupent que des vestiges ravagés, reliquats du passé, les Arakkoas en étant la preuve. Nous allions d'ailleurs pouvoir attester de leurs pleines capacités, peu de temps après, car s'ils ne nous remarquèrent pas d'eux-même même une fois arrivés de l'autre côté de la montagne, une bête volante à deux têtes surgit pour s'attaquer à notre groupe, et en dépit du fait que ses cris stridents furent réduits à néants assez rapidement, le monstre eut le temps d'attirer l'attention des volatiles, qui commencèrent à venir dans notre direction alors qu'au loin dans la forêt, nous pouvions apercevoir des remparts alliés, synonymes de l'aboutissement de notre quête. Malgré l'approche imminente, nous avons élancé nos montures au galop dans l'espoir de franchir les murs avant le combat: nous nous trompions quant à nos chances puisqu'à peine arrivés dans une seconde partie de forêt qui se trouvait non-loin, un groupe d'Arakkoas nous barra la route, l'un d'eux projetant un étrange appareil qui pulvérisa instantanément le mercenaire Lee. Il fût vengé, mais moindrement en comparaison à la valeur de sa vie. Ses cendres ont été récupérées par le lieutenant afin qu'il puisse avoir une sépulture digne de ce nom, puis nous avons continué, préférant laisser notre endeuillement de côté jusqu'à ce que l'on soit rentrés.
Nous avons bien fait de ralentir le pas en approchant des remparts, puisque sinon nous nous serions probablement jetés dans un piège fatal. En effet, dans l'air planait l'odeur fétide de la putréfaction, mais également les effluves émanant de chairs humaines brûlées. Aucun garde ne surveillait l'entrée, et de l'intérieur s'échappaient des fumées probablement engendrées par des incendies. Le mercenaire Lotzaski à été envoyé en éclaireur afin de prendre le moins de risques possibles, et celui-ci est revenu peu après, nous conviant à partir au plus vite sans vraiment nous expliquer ce dont il avait été témoin. Il était évident qu'il s'était passé quelque chose, mais le lieutenant Elensar a décidé de ne pas chercher à savoir s'il y avait des survivants, ce que je ne cautionne véritablement pas, bien que son opinion eut été respectable.
Le premier camp, vraisemblablement celui de l'Amiral Taylor, était donc tombé. Nous ne pouvions plus qu'espérer que celui-ci, en plus d'un maximum de personnes, aient pu rejoindre le second. C'est donc vers là bas que nous nous sommes dirigés, à quelques kilomètres encore plus au sud. Déjà, l'endroit paraissait plus accueillant. Pas de morts, mais des gardiens à leurs postes et des ouvriers qui terminaient, malgré l'heure tardive, de travailler: nous avons rapidement été identifiés comme alliés et ainsi le chemin ne nous a pas été barré. Le lieutenant s'en est allé trouver les dirigeants du campement dont la taille était moindre en comparaison avec le précédent. Pendant ce temps, nous pansions nos blessures en tâchant par de futiles plaisanteries d'oublier temporairement la perte de notre camarade.
Le lieutenant revint plus tard, nous informant que le fief de l'amiral Taylor était tombé, mais pas à cause du camp de la Horde que nous avions aperçu en face de celui-ci: une trahison interne, organisée par un nécromancien infiltré, avait décimé la totalité de la population, qu'ils fussent gradés, militaires ou villageois. Bien triste nouvelle donc, et de quoi nous rappeler que la chute du Roi liche ne signifie pas la fin des nécromanciens. Il n'y avait eu aucun survivant et les âmes torturées continuaient à garder les lieux, hostiles à toute approche, alliée comme ennemie.
Nous avons décidé de rester deux journées supplémentaires afin de nous ressourcer et de laisser au lieutenant le temps de récolter un maximum d'informations, puis, au surlendemain de notre arrivée, après une brève explication sur le fonctionnement de la téléportation pour les non-initiés, le lieutenant créa un portail supposé nous ramener au havre. En théorie, cela aurait dû marcher puisqu'il était stable, et jamais je ne remettrais en cause ses capacités. Toutefois, notre trajectoire à été détournée par l'action d'un puissant sorcier orc, qui immobilisa l'ensemble de notre groupe dès notre arrivée avant de se diriger vers le mercenaire Lotzaski. Lorsque je suis parvenue à me libérer et à faire de même pour les autres, il était trop tard. Dépossédé de toute volonté, il ôta la vie du mercenaire Têtenclume avant d'aller servir de rempart vivant à notre nouvel ennemi, qui avait déjà invoqué deux créatures du vide que le lieutenant et moi même combattions. Le sergent Stroganov, qui contrairement à l'adjudant Leezan s'était enfin rendu utile, parvint à passer outre le mercenaire Lotzaski et ôta la vie de l'Orc. le mercenaire Lotzaski fût immobilisé et désarmé une fois les deux créatures vaincues, et nous avons rapidement pris la fuite une fois le corps de notre compagnon récupéré, car déjà, une imposante troupe d'Orcs venait vers nous en quittant la forteresse devant laquelle on nous avait amené.


Nous sommes par la suite rentrés sans rencontrer d'autres difficultés. Le mercenaire Lotzaski a été libéré plus loin, mais nous avions laissé ses armes qui avaient déjà disparues à l'horizon. Nous étions tous plus ou moins épuisés par cette expédition qui s'était avérée bien trop coûteuse. Deux de nos compagnons, le mercenaire Saul Lee et le mercenaire Alaf Têtenclume, avaient perdu la vie de manière imprévisible, injuste. Pour certains, ils étaient plus que des camarades. Que leurs noms restent gravés sur ces pages, mais surtout dans nos cœurs. Nous ne vous oublierons pas.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptySam 14 Mar - 12:51

Du sang et des larmes.

Depuis notre retour d'Arak, de nombreux d’événements sont venus bouleverser la routine qui commençait à s'installer dans le havre. En l'espace d'une semaine, nous avons connu la joie, la tristesse et la haine, pas comme de simples émotions individuelles mais comme sentiments communs permanents. Nous avons pris des coups, nous en avons rendu. Certains de nos proches sont tombés, mais ensemble nous nous sommes relevés. Il est de mon devoir de conter les derniers instants de nos frères, et je souhaite de tout cœur que mes mots puissent permettre à chacun de ne pas oublier les jours douloureux que nous avons connu, afin que peut-être puissions nous tous en tirer des leçons si l'avenir nous le permet.


Il y a tout d'abord eu la joie.

Un soir de la mi-janvier, les mercenaires de garde appelèrent à un rassemblement à proximité de la herse principale. Partout, les hommes et les femmes abandonnèrent leurs occupations pour se joindre au groupe qui déjà se formait sur le chemin, au pied des remparts. l'adjudant Leezan ordonna  rapidement d'ouvrir la porte du havre, ce que certains se chargèrent de faire aussitôt. Mêlée à l'attroupement, je n'ai pas pu voir et comprendre tout de suite ce qui se passait. Les chuchotements soucieux qui s'insinuaient dans mes tympans laissèrent bientôt place à des exclamations de stupéfaction elles-même rapidement suivies d'effusions de joie. Derrière la porte, des fantômes du passé, anciens camarades que nous n'espérions plus retrouver, attendaient. Ils étaient accompagnés de personnes inconnues jusqu'à lors, mais la plupart portaient le tabard à la lame noire, symbole sacré de notre ordre.

Tous. Ils incarnaient tous bien plus que de simples renforts. Revoir certains visages représentait une renaissance, un nouvel espoir, de quoi raviver la flamme de notre détermination. Le capitaine Aldwyn arriva peu après et salua les arrivants, non sans surprise. Il entreprit de rassembler tout le monde sur la place centrale, près du puits, et c'est plus ou moins dans le calme et la discipline que les mercenaires déjà sur place ainsi que les arrivants s'alignèrent devant les officiers et sous-officiers. Il demanda ensuite à chacun de nos nouveaux compagnons de s'avancer afin de se présenter.

Nous connaissions certains visages, mais beaucoup nous étaient inconnus. Ainsi avons nous  pu faire la connaissance d'une certaine Malena Rowend et d'une Naine prénommée Dorine Targe-acier qui portaient toute deux un uniforme de plaque. Il y avait également un Zarod et un Gabriel Rhovan qui paraissent déjà très complices, et à côté de ça nous avons pu retrouver Archibald Dermal et Etienne Dalreed, tous deux en pleine forme, ainsi que Tayes Dernahk dont les soins nous faisaient bien évidemment défaut depuis trop longtemps. Il y avait enfin le Sergent  Elzen et notre ex-lieutenant, Annshalee Brêz'ham, coiffée d'un sombre chapeau. Ils portaient tous un uniforme en excellent état en comparaison avec les chiffons que nous utilisions comme combinaison, à l'exception de l'un d'eux, un haut-elfe prénommé Citerio Brumaurore, qui avait plutôt l'air dans va-nu-pied dans sa tenue et ses cheveux ébouriffés. Il était d'ailleurs le seul à ne pas porter de tabard, mais puisqu'il connaissait le lieutenant Elensar et qu'il avait accompagné nos nouveaux alliés, sa place en était assurée.

En plus des présentation, le capitaine profita du rassemblement pour rétrograder l'ensemble des officiers et des sous officiers, exceptés le lieutenant Elensar et le sergent Elzen dont le courage et les efforts demandés pour nous retrouver méritaient amplement d'être récompensés. Ce sont donc les sergents Tucker, Stroganov et Trécnant qui regagnèrent les rangs des vétérans. L'adjudant Leezan, quant à lui, eut plus de mal à accepter cette décision à en juger par sa mine dépitée d'incompréhension, et une fois ces quelques détails réglés, il fallait bien que quelqu'un se dévoue à guider ceux qui venaient d'arriver afin de les familiariser avec le havre, mais comme on pouvait s'y attendre, personne ne s'est porté volontaire et c'est donc à moi même qu'est revenue la tâche de présenter les lieux. Après un court passage à la caserne où chacun à pu se décharger quelque peu, nous nous sommes dirigés vers les lieux essentiels de notre base, à savoir le quartier général, l'infirmerie, et surtout, la cantine, où ils purent se repaître de quelques-unes de nos provisions durement amassées, occasion d'ailleurs pour en apprendre davantage sur leur arrivée.


Ils étaient parvenus en Talador après avoir emprunté portails et routes, et avaient marché jusqu'à Ombrelune sans véritablement connaître les lieux. Une chance qu'ils aient pu parvenir à nous, donc. Rapport très enrichissant puisqu'il nous permettait d'avoir du nouveau sur la situation de Talador, et plus globalement de l'Alliance, mais surtout de savoir que Khadgar et d'autres étaient parvenus à créer et à maintenir des portails stables offrants une liaison avec Azeroth. Une double satisfaction en un sens, puisqu'en plus du contentement offert par le retour de certains de nos amis et l'arrivée de nouveaux compagnons, nous apprenions avec certitude qu'enfin nous pourrions retourner en Azeroth, un jour futur.

_____________________


La soirée s'est terminée peu après. Ils étaient tous exténués et regagnèrent rapidement les couchettes. Cet événement inattendu, l'arrivée de nos compagnons perdus, conféra dès les jours suivants une certaine satisfaction, un apaisement et peut-être même une once supplémentaire de confiance à un certain nombre d'entre nous. Il est possible que cet élan d'assurance n'eut pas été nécessaire, car peut-être nous a t'il poussé à vouloir trop en faire...


En effet, quelques jours plus tard, le capitaine rassembla un certain nombre d'entre nous dans le quartier général. Une nouvelle mission, et non des moindres. le groupe constitué, aussi vaste eut-il été par rapport au nombre total de mercenaire, s'avérait déjà, au vu des propos employés, on ne peut plus dérisoire pour la mission qui allait nous être confiée. En effet, nous avions beau être pratiquement un dizaine, le capitaine nous demandait d'aller attaquer un village entier peuplé d'Orcs du clan Ombrelune, l'un des points de rassemblement des derniers survivants du clan.

Après réflexion et conclusion de cette attaque, il s'agissait véritablement d'une mission extrêmement risquée, voire quasiment suicide. Nous devions avoir l'avantage du terrain puisque que le village était cerné d'une part par une grande montagne d'où nous étions supposés bombarder l'ensemble des installations des Orcs afin de leur infliger un maximum de pertes, matérielles comme humaines. Le problème ayant été qu'ils étaient eux aussi équipés d'armes de siège et de combattants dont la supériorité numérique ne pouvait aller qu'en notre défaveur, et de plus, aucun officier ne pouvait nous diriger, c'est pourquoi ce sont l'ex-sergent Stroganov et moi même qui malgré nos différents récents avons dû prendre la tête du groupe, pour cette mission seulement.

Evidemment, nous n'allions pas nous mettre à nous disputer pour de futiles banalités passées au vu de la complexité de la tâche qui nous était confiée. Je le remercie d'ailleurs d'avoir d'une certaine façon pris ma défense lorsque certains mercenaires exprimaient leur haine vis à vis de ma personne. J'estime que notre paire à plutôt bien fonctionné, même si notre plan bien qu'audacieux, n'était pas vraiment judicieux. En effet, une fois arrivés sur place et après une réflexion quant à notre plan d'action, il a été décidé de scinder notre groupe en deux. Il commandait la première moitié qui allait provoquer une diversion de l'autre côté du camp tandis que la seconde partie était supposée monter les canons sans se faire repérer. Je me suis donc retrouvée à rester sur les hauteurs afin d'armer l'artillerie et a assurer la pose des pièges aux côtés des vétérans Trécnant, Brêz'ham, Arker et de la recrue Zarod, tandis que les vétérans Stroganov, Lozatski, Konsky et la recrue Rowend s'en étaient aller provoquer un incendie et interpeller les gardiens, au loin.

La diversion n'eut hélas pas l'effet parfait escompté. Si certains gardiens quittèrent leurs postes afin de poursuivre le second groupe, nos tirs en rappelèrent d'autres qui s'élancèrent directement vers notre position. Faute de temps, les seuls pièges placés avaient été d'imposants rochers sphériques, placés en bordure de falaise, que la recrue Zarod et le vétéran Trécnant eurent pour mission de faire chuter sur les défenseurs tandis que les vétérans Arker et Brêz'ham bombardaient la cité par le biais des canons.

Les roches ne nous défendirent que peu contre la progression rapide de l'avant garde Orque, et déjà gravissaient-ils les collines tandis qu'au loin, du village, venaient à nous les projectiles des armes de siège ennemies. Le second groupe revint rapidement et repoussa les Orcs qui nous assaillaient, aidés du vétéran Trécnant qui s'était joint à eux pour les défaire. Le sorcier Orc, probablement chef de leur première escouade, nous causa plus de fil à retordre que la plupart des autres, et bientôt une deuxième vague arriva tel une armée qui déjà chargeait nos compagnons, en contrebas. Le chaman leur bloqua la retraite mais par miracle suis-je parvenue à les extirper de là avant qu'il n'eut été trop tard.

Les catapultes continuaient à bombarder notre position, et malgré la téléportation, un certain nombre de ceux qui étaient en bas avaient essuyé les premiers coups des Orcs. Il y avait donc plusieurs blessés et surtout deux mourants, à savoir les vétérans Konsky et Lozatski: si ce dernier a pu être évacué, déjà les roches pleuvaient et c'est pourquoi nous avons dû céder la place, en abandonnant l'un de nos deux camarades à son triste sort.



Pour ma part, cette mission a été un échec puisque nous avons abandonné là bas un camarade mourant et que la ville n'a pas essuyé les dégâts escomptés. Notre détermination en avait hélas pris un coup, mais ce n'était rien en comparaison à ce qui allait nous arriver quelques jours après.

_____________________


Ce soir là, chacun se remettait progressivement de ses blessures et de l'abandon tragique de notre ami. Le repos n'allait hélas pas durer car bien vite ont commencé à résonner les pas lourds d'une armée marchant sur le havre: Les trop nombreux soldats survivants du village précédemment bombardé par nous autres revenaient à la charge, et bien vite l'ensemble des mercenaires fut dispersés sur les remparts, les tours et au dessus de la porte afin d'être en mesure de riposter à l'assaut ennemi éminent.

Il ne s'agissait pas de simples éclaireurs. L'armée qui nous faisait face était constituée de plusieurs sorciers du vide, de dizaines de grunts, d'assez d'ouvriers pour pouvoir manipuler les trois catapultes qu'ils commençaient déjà à armer et, d'un cavalier qui était probablement leur chef au vu des sombres armes du vétéran Lozatski qu'il arborait fièrement en hurlant ses ordres.

La quantité d'adversaires était impressionnante en comparaison aux forces dont nous disposions, à savoir deux ou trois dizaines de mercenaires tout au plus dont certains encore blessés et tous épuisés par les travaux et épreuves affrontées jusque là: de quoi être rapidement submergés si nous n'étions pas restés unis, car si une chose était bien claire, c'était que nous n'allions pas tomber sans nous battre.

Les assauts vinrent rapidement en commençant par une marée de troupiers qui cherchaient à envahir le mur d'enceinte par le biais d'échelles qu'ils portaient, tandis que dans le même temps les sorciers du vide débutaient l'invocation de leurs sinistres sbires tout en protégeant les catapultes que nous autres arcanistes tentions de détruire, sans succès en effet car malgré nos tentatives, les défenses du vide restaient quasiment impénétrables, et bientôt avons nous été contraints de soutenir les tireurs dans leur effort d'élimination de l'infanterie qui s'approchait dangereusement, tâche ardue car nos rangs se clairsemaient au fur et à mesure que les pointes des flèches adverses perçaient les défenses dressées par nous autres mages, suivies des armures de chacun.

Malgré nos flèches, nos carreaux et nos balles, un certain nombre d'Orcs parvinrent aux remparts en s'y issant par les échelles que d'autres avaient posé avant de tomber, tandis que dans le même temps notre corps de garde principal ne cessait de s'effriter sous la puissance des projectiles rocailleux et des abominations du vide qui avaient rejoint la bataille, à tel point que bientôt la herse et la porte tombèrent, ouvrant ainsi une brèche dans notre forteresse.  Nous avions à ce moment là déjà perdu Casse-tempête et Dalreed, l'un atteint de plein fouet par une flèche et le second mis à bas par un orc qui était parvenu à se hisser sur les remparts avant d'y mourir en emportant notre ami.

Je n'étais plus en état d'assister à cette partie de la bataille, le manque de ressources m'aillant trop rapidement fait défaut. On m'a toutefois conté la suite, à savoir l'arrêt du combat par les Orcs de l'extérieur qui se riaient de nous en laissant leurs abominations ravager l'ensemble de nos installations.

Le premier a réagir mais également à tomber fût le vétéran Aleskov, plus communément appelé Fedor, et ce sous le regard impuissant de la plupart des siens. Perdre un camarade est une chose que l'on oublie pas, mais on ne peut nier que Fedor représentait bien plus pour chacun de nous, toujours prêt à plaisanter ou à offrir à quiconque une épaule sur laquelle se reposer. Un nouveau coup dur que nous allions devoir surmonter malgré l'impuissance que nous possédions face aux griffes dévastatrices des créatures, impuissance que certains m'ont raconté n'avoir surmonté que grâce aux encouragements émis par les quelques hommes restés sur les remparts afin de surveiller les mouvements des survivants extérieurs qui nous observaient toujours, et ce depuis de longues minutes déjà. La situation interne était désespérait mais c'est l'intervention du Vétéran Arker qui retourna la situation à notre avantage en nous sauvant probablement tous ce soir là, et ce grâce au  lanceur de flammes qu'il sortit de son atelier afin de dévaster rapidement la plupart des ombres tandis que les dernières survivantes se faisaient miraculeusement tailler en pièce par les autres mercenaires.

Le havre était déchiré, à tel point que partout où le regard de chacun se posait, cadavres et blessés à l'agonie jonchaient le sol, partiellement ou totalement ensevelis sous la masse des dizaines de pierres chutées du mur qui menaçait lui même désormais de s'effondrer en provoquant des pertes irrécupérables. Il toutefois hélas des adversaires à l'extérieur qui auraient été notre priorité si ceux-ci n'avaient pas été happés par l'un des sorciers du vide venant de prendre sa véritable forme avant de drainer l'énergie des quelques grunts, ouvriers et "chamans" restants, jusqu'à même consumer leurs enveloppes corporelles et ce, avant de disparaître sous le regard incrédule de la plupart des mercenaires et l'inquiétude de quelques anciens qui reconnaissaient là une signature proche de celle d'un de leurs anciens ennemis, un sorcier extrêmement puissant qui pourtant avait été terrassé il y a longtemps de cela.

L'heure était toutefois venue à la reconstruction et au sauvetage des survivants aux portes de la mort, certains même piégés par les roches qui constituaient pourtant un bouclier à peine quelques heures plus tôt. Les morts ennemis furent rapidement empilés et consumés tandis que nos propres défunts eurent le droit à une brève cérémonie clôturée par une minute de silence. Le havre peinait à ce moment là à tenir debout, et déjà le souffle glacé de la défaite s’immisçait dans le cœur de chacun, dévorant le peu d'espoir qu'il nous restait en substituant celui-ci par une volonté de vengeance indiscutable.


A nos camarades et amis, à nos frères tombés en ce jour pour offrir à d'autres un peu de temps supplémentaire, sachez que même si vous n'êtes plus de ce monde, jamais vous ne serez oubliés.

_____________________


J'en viens enfin à la dernière phase de ces jours sombres, celle de la vengeance.

Le havre s'est rapidement rétabli grâce à la force du travail de groupe, le brasier de notre colère se ravivant à chaque pierre reposée à tel point que certains ne voulurent bientôt plus attendre pour porter le coup de grâce au village Orc désormais présumé sans aucune défense: le capitaine n'a heureusement pas perdu de temps à préparer un plan qui allait satisfaire chacun tout en remplissant notre objectif, en plus de venger nos frères et amis trop vite partis.

Rassemblant une fois de plus les mercenaires qu'il avait volontairement assigné à cette expédition tandis que les autres gardaient le camp, il prononça un discours concis mais complet nous invitant à prendre les armes et à remplir nos sacoches de grenades incendiaires conçues par nos ingénieurs qui, prometa-t-il, ne laisseraient que cendres de nos adversaires en nous assurant une victoire totale.

Inutile de tergiverser sur les préparatifs et trajet emprunté pour retrouver les responsables de nos morts : intéressons nous plutôt à la dévastation rapide du campement et des quelques animaux qui s'y terraient encore, qui constituera le fragment final de ces jours laborieux.

Une fois sur place, nous avons tous pu constater le manque d'activité flagrant qui témoignait de la volonté du village de se faire discret tandis qu'il se remettait de ses pertes : nous ne leur avons pas laissé ce répit et seule une arrivée manquée aurait pu nous mettre en péril à cause d'une illusion trop vite démasquée, chance de retourner la situation manquée car les quelques gardiens de la porte principale tombèrent bien heureusement aussi rapidement qu'il ne faut pour le dire.

Les portes ne résistèrent pas, et bientôt vint l'heure de l'hécatombe. Aucun civil n'a été épargné et les porcheries dans lesquelles ils logeaient ont toutes été saccagées et pillées avant d'être incendiées par sortilèges et explosifs. Quelques gardiens cachés survinrent à quelques reprises, mais tous ont été balayés par notre supériorité numérique et nos actions d'une incontestable efficacité en cette soirée: De petits groupes ont été formés pour étendre notre activité, et lorsque seul le silence et la puanteur des cadavres subsistait, nous avons tous pu constater la présence d'un Ogre dans le camp qui suivait le lieutenant Elensar et qui s'exprimait dans notre langue : quelques explications suffirent de notre officier et chef de mission pour nous rassurer et nous déclarer que ce nouveau compagnon, Gor'bak, avait été fait prisonnier par les Ombrelunes et qu'il avait du promettre, en échange de la liberté, de nous accompagner en nous jurant fidélité.


Dernière édition par Anarya Brynt le Lun 11 Mai - 15:53, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyLun 16 Mar - 11:22

Second voyage, Gorgrond.


Nous étions cette après-midi là onze membres de la Rétribution à être appelés à gagner la place centrale du camp afin de recevoir les instructions du Capitaine. Onze personnes présentant des profils extrêmement variés, ce qui pouvait sous-entendre un entraînement ou une mission axée sur notre complémentarité. Parmis ces mercenaires, Le Sergent Lozatski,  les Vétérans Stroganov, Leezan, Trécnant et Dernahk, les Mercenaires Rowend, Targe-Acier, Gor'bak et moi même, ainsi que la récente recrue Zarod. Onze figures distinctes qui formaient un groupe des plus hétéroclites dont certains présentaient une notoriété bien supérieure à celle des plus récemment arrivés : Ainsi n'y a-t-il pas eu de réelle surprise lorsque le Sergent Lozatski et le Vétéran Stroganov ont été appelés à prendre le commandement de ce qui allait être présenté comme la seconde expédition de la Rétribution en Draenor. La destination était bien entendu différente de la précédente puisque nous nous dirigions cette fois vers le Nord, en un territoire appelé Gorgrond dont nous savions qu'il était bien plus hostile que la plupart des autres régions : hostile, un faible mot pour décrire le calvaire dans lequel nous allions évoluer là bas.

Cette fois, pas de promenade sous les étoiles d'Ombrelune : Un portail allait nous être préparé jusqu'à l'une des bases avancée de l'Alliance en Talador, située à quelques dizaines de kilomètres à peine de la frontière de Gorgrond. Nous emportions évidemment les loups qui devaient nous servir de monture et le temps de nous équiper, Citerio, le haut-elfe rencontré quelques jours plus tôt, rejoint le groupe composé de ce fait de douze membres : Le départ donné, nous avons tous franchi le portail qui nous a comme convenu mené en Talador, dans un camp que nous avons quitté après avoir vérifié la route à emprunter : les premières difficultés se sont dévoilées assez rapidement puisque nous devions impérativement passer devant une forteresse de la Horde de Fer si nous souhaitions continuer notre expédition et de plus, le pont permettant d'emprunter la route avait été détruit, c'est pourquoi nous devions trouver un moyen de franchir une rivière sans nous faire remarquer : Les compétences de Citerio nous ont permis de nous camoufler tandis que nous passions tous sans réelle difficulté, mais les choses se sont corsées un peu plus loin, alors que nous étions repérés et qu'il nous fallait prendre la fuite en laissant Gor'bak plus en arrière, celui-ci n'ayant évidemment pas pu trouver de monture à sa taille parmi les bêtes de la compagnie.

C'en est de ce fait suivie une course effrénée dans une vallée ensablée jusqu'à ce que la nuit ait commencé à tomber, moment où enfin les falaises se sont espacées pour nous laisser le champs libre, nous dévoilant ainsi un canyon des plus désertiques qui soit dans lequel se dessinait au loin une dense forêt tandis qu'une oasis prenait place à quelques pas seulement : bien que la poursuite se soit achevée bien longtemps auparavant, il a été décidé de continuer à avancer afin de trouver un endroit plus abrité où nous pourrions passer la nuit sans nous faire repérer : la marche a donc reprise jusqu'à ce que nous nous rendions compte qu'outre la jungle qui prenait place au Nord, une des falaises contrastait avec les autres de part ses gravures et ses contours qui ne laissaient que peu de place au doute quant à la présence en son sein d'une forteresse construite par des Nains.

Allions nous-y trouver des alliés? Le doute était déjà partagé par chacun des membres de l'expédition. Pas de lumière, pas de bruit autre que celui du vent sur la roche. En approchant, nous avons pu constater la présence   de fougères et autres lianes qui semblaient avoir pris possession du lieu bien que celui-ci ne pouvait avoir été construit que récemment. Plus près encore, une poignée de formes inertes étaient couchées devant la forteresse, et à la surprise générale, toutes aussi envahies par les herbes que ne l'était la structure de pierre et d'acier. Divers sentiments proches du dégoût se firent ressentir, mais l'incompréhension était plus présente encore : Des Orcs et des Nains avaient vu leurs chairs virer au vert tandis que leurs yeux laiteux et exorbités ne pouvaient pas voir les feuilles et autres malformations répugnantes qui semblaient ronger jusqu'au plus profond de leurs entrailles : nous nous demandions alors s'il était prudent de nous installer ici ou si au contraire nous devions reprendre à nouveau la route, vers la jungle cette fois : la réponse est venue d'elle même sous la forme d'une volée de flèches venue des hauteurs, qui nous contraint à nous précipiter dans les tunnels sombres et inconnus alors qu'un flot de formes brunes dévalait les monts pour en découdre : nous n'étions clairement pas en supériorité numérique et les projectiles tranchants avaient été dévastateurs dans nos rangs, c'est pourquoi avons nous préféré continuer dans les tunnels, jusqu'à l'inévitable cul-de-sac.

Pris au piège, les ombres des orcs se dessinaient déjà dans le couloir dont ils ne tarderaient pas à arriver, en nombre. J'ai alors pris une initiative, celle de condamner l'accès à la pièce dans laquelle nous nous trouvions sans prévoir les invectives dont j’eus été la cible suite à ce geste. L'éboulement nous laissa dans un noir complet, isolés mais préservés pour l'heure d'un massacre dont nous n'aurions pas réchappé, ce que les autres n'ont pas su comprendre malgré mes tentatives d'explication. Une discussion houleuse s'en est suivie alors que je proposais d'attendre quelques heures que les peau-vertes n'abandonnent leur traque en nous croyant morts, période qui m'aurait permis de préparer une téléportation en surface avec l'aide de Citerio. Le calme est finalement retombé et le groupe s'est séparé dans cet espace vide de tout matériel pour trouver le sommeil, chacun méditant sur les solutions qui s'offriraient à nous pour nous sortir de ce tombeau.

Nous ne savions pas combien d'heures s'étaient écoulées depuis l'éboulement, mais lorsque chacun fut réveillé, Stroganov ordonna un rassemblement. La solution de la téléportation n'avait pas été retenue, considérée comme trop dangereuse par la majeure partie des membres de l'expédition. Nous allions donc nous épuiser en dégageant les gravats sans être certains que l'effondrement s'était limité à la jointure du couloir et de la pièce dans laquelle nous nous trouvions. Fort heureusement, j'avais correctement calculé la puissance et la trajectoire de mon sortilège, et seule une petite partie du couloir s'était effondrée. Dégager les gravats prit du temps mais nous y sommes parvenus, certains mercenaires déjà en nage. Le silence régnait comme convenu dans les couloirs à l'exception de gargouillements, plus en haut. Nous nous sommes donc avancés avec prudence, constatant que les Orcs avaient également été pris par surprise par des créatures que nous n'allions pas tarder à rencontrer. Seul leur chef en avait réchappé, mais sa vie ne tenait qu'à un fil et Stroganov a donc décidé de l'exécuter alors que ses propos se faisaient incohérents.

Nous quittions finalement l'ombre de la forteresse pour subir de plein fouet le climat aride de la région, mais il fallait continuer. Notre mission nous menait vers le Nord, là où se dessinait une jungle vraisemblablement plus dense encore que celle de Strangleronce. Les loups nous accompagnaient toujours, mais les réserves d'eau commençaient déjà à se raréfier. Nous pensions que la jungle nous offrirait facilement de quoi se désaltérer et remplir nos gourdes, ce pourquoi nous nous sommes précipités à sa rencontre, prudents, mais pas suffisamment. En effet, à peine nous étions-nous lancés sur cette route boueuse que de petites créatures -vraisemblablement celles mentionnées par le chef des orcs avant qu'il ne trépasse- nous barrèrent la route. Semblables à de petits bulbes dotés de membres, la tête couronnée d'une corolle, le visage marqué par de grands yeux et un air innocent. Je dis air, car tous étaient armés de petites lances, et leurs sourires dévoilèrent rapidement des rangées de crocs plus acérés que ceux de nos worgs. Un seul temps d'hésitation de notre part et nous étions déjà encerclés par ces créatures qui n'inspiraient alors plus que méfiance.

Des pas lourds approchaient. Une créature cette fois bien plus imposante que nous autres humains s'arrachait aux profondeurs de la jungle pour nous bloquer davantage encore l'accès au Nord. Imposante, végétale, dotée de plusieurs têtes, celle-ci s'approchait rapidement alors que la foule de créatures autour de nous grandissait à vue d'oeil. Nos chefs ont décidé de briser la formation des plantes vivantes et de se séparer pour passer de l'autre côté de cette hydre végétale, sans quoi nous leur aurions servi de festin. La charge fonctionna, nous étions bien plus rapides sur nos worgs que ces choses. Annysha néanmoins essuya une morsure de la part de l'hydre que nous appellerons mandragore à son passage, et tomba inconsciente peu après, alors que nous nous pensions en sécurité.

En effet, alors que les créatures avaient arrêté de nous suivre et que nous étions complètement perdus dans la jungle, un spectacle incroyable s'offrit à nous. Deux géants, l'un de roche, l'autre de plantes, plus grands encore que trois ogres, se battaient sans se préoccuper de nous. Une aubaine ? Oui et non, puisque alors que nous nous arrêtions pour contempler la jungle luxuriante qui s'étendait autour de nous, un groupe d'orc s'approcha. Nous l'avions remarqué et Brumaurore à tenté de nous cacher à leur vue par ses compétences en illusion, sans succès. L'un des peaux-brunes, un sorcier, avait identifié le stratagème et dissipa l'illusion à peine celle-ci mise en place. Nous n'avions plus le choix. Annysha était supportée par l'un des autres mercenaires et il fallait passer outre les géants pour espérer, encore une fois, échapper à nos ennemis. Combattre n'était en effet pas une option. Ils étaient aussi voire plus nombreux, mieux préparés à affronter la jungle, mieux organisés et menés par un sorcier dont les compétences dépassaient certainement les miennes et celles de Citerio, qui ne parvint pas à diriger sa monture à temps. Il se retrouva seul alors que nus continuions vers le Nord, à toute allure. Lozatski abandonna alors la fuite pour venir le soutenir et un temps d'hésitation de ma part me récompensa par un sortilège du chef ennemi. Le sort de nos deux camarades ne reposait plus entre nos mains.

Difficile de dire quelle chaleur était la plus insoutenable. Celle de la jungle, humide à souhait, ou celle du désert dans lequel nous nous plongions et où il était impossible de se cacher du soleil. Une courte pause permit à Dernahk de soigner Annysha, mais nous ne pouvions pas nous attarder. Il fallait trouver un point d'eau, ou au moins un abri. Partir à la recherche de nos deux camarades était impensable à ce moment. Nous avons alors traversé le canyon aride, la déshydratation se faisant vite sentir, tant pour nous que pour nos worgs. Au bout d'un moment, alors que la lune commençait à poindre, Stroganov à décidé de nous faire faire une halte, pour la nuit, précisant que nous redescendrions le lendemain pour chercher les disparus, et trouver de l'eau, qui manqua à tout le monde ce soir là.

Je ne sais comment nos montures nous portèrent, mais tôt le lendemain, alors que tout le monde se remettait de la journée mémorable que nous venions de vivre, nous nous retrouvions à la lisière de la jungle, à des heures au Sud. La route empruntée avait été la même qu'à l'aller car nous n'étions pas disposés à nous aventurer plus loin, d'autant que celle-ci avait sans doute déjà été toute tracée par ces maudits orcs. Les recherches débutèrent donc, bien que notre priorité était de trouver une source d'eau potable, la déshydratation commençant à avoir raison de nos esprits. J'ai d'ailleurs entrepris d'évoquer de l'eau en désespoir de cause, le résultat ayant hélas été loin des attentes, mais c'était toujours ça de gagné. Une marre attira néanmoins notre attention, un peu plus tard, mais un genre de guêpe géante à la carapace verte nous donna du fil à retordre avant de pouvoir l'atteindre. Nous nous sommes empressés de boire l'eau, qui semblait potable, avant de se rassembler pour faire le point.

C'était sans compter sur les sons qui parvinrent à nos oreilles. De toute évidence, des orcs approchaient de nouveau. Mais ne semblaient pas nous avoir repérés. Nous nous sommes alors préparés à une embuscade, espérant que le sorcier ne serait pas parmi eux. Par chance, aucun mystique ne se trouvait dans leur troupe, seulement un sabot-fourchu dressé qui transportait leurs vivres. Le combat s'est avéré compliqué néanmoins, à cause de l'état de fatigue de chaque mercenaire. Les orcs défaits et l'un d'eux interrogé -Il nous informa que nos camarades avaient peut-être été conduits à l'extrême Nord de la Région, aux Quais de fer, proche du bastion rochenoire-, nous avons entrepris de faire une fois encore route vers le Nord, l'espoir de revoir nos camarades vivants s'amenuisant moins vite que celui de pouvoir les récupérer entiers.

La forteresse était impressionnante, à tel point qu'elle dépassait ici et là les montagnes brunies par le soleil. Nous cherchions à la contourner quand un petit groupe orc nous repéra. Celui-ci, principalement composé de péons, ne parvint pas à nous défaire. Un des orcs nous expliqua avant d'être exécuté comme il le méritait que nos camarades ne se trouvaient pas ici, ou que si c'était le cas, nous n'avions aucune chance de les en libérer, et il avait raison. Les peau-verte grouillaient par milliers et il fallait être réaliste. Nous avons donc fait demi-tour après que certains les aient détroussés, pour regagner le creux d'une montagne, empruntant une fois encore cette route de terre séchée afin d'y passer la nuit.
Le lendemain s'annonça plus compliqué encore. Les nerfs des mercenaires commençaient à lâcher. Nous étions perdus, contraints d'errer sur cette même route que nous commencions à trop bien connaître. Nous repartions vers le Sud quand l'ordre de quitter le sentier fût donné. L'Est demeurait un mystère, et nous espérions au moins parvenir à cartographier la région, faute de pouvoir retrouver nos camarades. Nous sommes finalement parvenus à identifier une fumée qui s'élevait par delà les monts, fruit des usines de ces sauvages qui avaient décidément bien trop évolué dans cet univers alternatif. C'était là notre dernière chance, le bastion s'avérant de loin bien moins grand et dangereux que la forteresse qui prenait place au Nord, et pourtant...

Pourtant, à peine arrivés à ses abords, nous fûmes interceptés par des soldats ennemis de la Région. Nous étions descendus de nos montures, et le combat s'engagea à notre défaveur. Les uns et les autres, roués de coups, furent contraindre de se rendre. Je n'envisageais pas cette option, ce pourquoi j'ai tenté une téléportation pour permettre à ceux encore libres de s'échapper, c'est à dire Malena et moi-même. Nous nous sommes retrouvées à deux, désarmées, sans ressources, un peu plus loin, cachées des yeux des porcs gris. Une petite ascension nous a permis de trouver un point où il nous était possible d'observer nos camarades, faits prisonniers dans un campement grouillant d'orcs et d'Ogres. Après un temps d'hésitation où nous pesions le pour et le contre sous la chaleur accablante du soleil, une... Forme spectrale, sans doute un genre d'hallucination, nous est apparu. Elle n'avait aucune aura arcanique et prenait la forme d'un petit animal qui semblait vouloir que nous la suivions. Épuisées et sans autre option, nous avons opté pour cette route qui aurait très bien pu nous mener à un piège.

Nous avons traversé une portion de jungle différente de la première, bien moins dense, jusqu'à nous échouer aux abords d'une caverne ombragée où le spectre s'était arrêté avant de disparaître. A bout de forces et sans montures, nous avons donc décidé d'entrer, encore une fois faute de choix. A notre grande surprise gisait un peu plus loin Lozatski, seul, les plaies bandées. Nous nous approchions de lui pour constater son état alors que la lumière de l'entrée disparut. Un genre d'humanoïde aux traits félins nous bloquait l'accès, mais ne se montra pas hostile. Une intelligence des arcanes nous permit de communiquer avec lui, ce « Sabron » nommé Ahraj. Il avait retrouvé notre camarade et l'avait emmené à l'écart, lui sauvant au passage la vie. Lozatski se réveilla au bout d'un moment, nous informant que les prisonniers allaient-être menés à l'Ouest, dans un bastion Ogre, pour y mener des combats. Nous avons profité de cette relative sécurité pour nous reposer un peu, ne sachant que trop peu ce à quoi nous allions être confrontés le lendemain.




[Suite à venir]


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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyLun 16 Mar - 11:23

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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyLun 16 Mar - 11:23

Le retour.


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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyLun 16 Mar - 11:24

Hurlevent.


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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptyLun 16 Mar - 11:25

Les plaines de Nagrand.



Nous voilà de retour au front, plus préparés, reposés et nombreux que jamais. Le capitaine nous avait évidemment prévenu d'un départ éminent et c'est pourquoi je me rendais au Brise-voiles lorsque j'eu la bonne surprise de constater que tout le monde était déjà sur place, équipé dans l'optique de partir,  le Capitaine invitant tout le monde à se mettre en rang sur les quais afin qu'il puisse nous fournir les informations tant attendues et pourtant gardées secrètes jusqu'à lors.

Si dans l'ensemble nous savions que la prochaine destination nous reconduirait en Draenor, monde encore trop inconnu et inexploité potentiellement apte à nous offrir d'intéressants contrats,  le lieu précis restait indéterminé et c'est dans une confusion de sentiments  partagés que fût accueillie Nagrand, place en laquelle aucun d'entre nous n'avait posé le pied dans ce passé altéré et dont la situation pouvait donc être bien pire que celle connue d'Outreterre, deux contrats nous invitant à nous y rendre ayant été retenus par le Capitaine du fait des bénéfices qu'ils étaient en mesure de nous octroyer avec d'une part un soutien physique conséquent offert à l'alliance qui découlerait sur l'installation d'une véritable base avancée de celle-ci dans la région, et d'autre part une recherche d'artefacts ogres en faveur d'un riche commanditaire inconnu de nous autres simples mercenaires.

L'appel de l'or en a, comme je le pensais, remotivé certains, et tandis que le capitaine achevait ses explications, deux personnes se joignirent a notre assemblée, rapidement envoyées discuter avec le lieutenant dans la frégate afin d'intégrer notre compagnie malgré le départ imminent. Deux nouvelles recrues donc, un peu particulières par l'origine de leur présence en nos rangs, mais deux paires de bras supplémentaires qui s'annonçaient malgré tout déjà nécessaires, ne serait-ce que pour remplacer les mercenaires chargés de traîner les mules transportant une partie de notre matériel.

Cette réunion regroupant tout le monde a d'ailleurs été l'occasion de célébrer un nouveau sergent, Malena Rowend qui par sa promotion rejoignait les rangs des sous-officiers, brièvement félicitée et dont la charge immédiate de former les rangs pour le départ fut confiée par le capitaine qui devait aller discuter avec les deux nouvelles recrues, toujours dans le navire au même titre que le lieutenant.

En soit, c'est un véritable exploit qui a été accompli par notre nouveau sergent puisqu'elle est parvenue à former un semblant de rang basé, certes, sur des critères gastrique, mais pourtant maintenu jusqu'à notre destination, c'est à dire pendant un certain temps à traverser les rues sous les yeux ébahis des civils qui devaient rarement avoir pour habitude de voir passer autant de membres d'un unique ordre en des rangs si disciplinés, jusqu'à l'arrivée à la tour des mages où le capitaine nous a reconfirmé qu'il n'allait pas nous rejoindre immédiatement et que la direction était de ce fait confiée au lieutenant Elensar et aux sergents Elzen, Lozatski et Rowend, puis, une fois arrivés à A'shran, au travers même de la base de l'alliance, jusqu'à une plage où nous attendait un nouveau portail duquel apparaissaient déjà les bribes d'un paysage verdoyant que chacun reconnaissait comme issu de Nagrand.

Quelques mots et échanges de documents avec les arcanistes en charge de maintenir le portail permirent au lieutenant de donner l'autorisation de traverser celui-ci, ce que chacun fit avec plus ou moins d'entrain, la téléportation nous ayant fait atterrir dans un frêle campement de l'alliance constitué uniquement de quelques bâtiments et de palissades de bois mais où une grande place à proximité d'un lac était toute disposée à accueillir les tentes où nous logerons pendant quelques temps, emplacement approuvé par le lieutenant après qu'il ait pu discuter avec les responsables de l'avant poste, les informant, entre-autres, qu'un Ogre allié et sous contrôle allait reprendre sa véritable forme et allait loger avec nous, ce qui n'a, semblerait-il, pas posé de problème.

Les tentes ont donc rapidement été montées par chacun sous les regards des officiers et sous-officiers, et, par la suite, différentes tâches ont été confiées à certains mercenaires, comme la recherche d'une carte de la région, mais également deux patrouilles, la préparation du repas et le transport de celui-ci, tout cela avant que quartier libre ne soit donné à chacun, quartier libre lors duquel j'inscris ces premiers mots relatant de notre retour en ce monde.



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Il est agréable de pouvoir dire que la vie en Nagrand est rythmée par la course du soleil qui défile quotidiennement dans les cieux avant de disparaître dans le dos de la singulière silhouette d'Oshu'gun qui s’élève dans sa blanche magnificence en tranchant avec les vastes plaines qui composent la région, dépassant de loin les quelques arbres et monts hâlés  qui se dressent ici et là sur l'herbe grasse et verdoyante qui tapisse l'ensemble du terroir.
Nous sommes tous impatients de redécouvrir en profondeur cette région dont nous pensons déjà pour certains connaître les dangers : seules quelques patrouilles ont dors et déjà été menées dans les environs, nous libérant des contraintes imposées par les officiers de l'alliance en occupation puisque ce sont eux, nos commanditaires principaux et de ce fait, nos dirigeants, d'une certaine manière.
La région est probablement l'une des plus favorables à abriter une vie paisible, par son climat et sa disposition. Les Talbuks, Elekks et Sabots-Fourchus vivent en harmonie sur ces plaines regorgeant de richesses permettant à chaque espèce de se nourrir et de s'abreuver en abondance sans nullement déranger les autres races. La flore est peu variée mais semble plus vivante que partout ailleurs, et ce même malgré l'absence de la plus légère des bruines provenant des cieux. Il n'y a que verdure et soleil, un temps favorable à notre repos qui s'achèvera très bientôt.



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L'activité semble reprendre peu à peu, et il en était temps car certains des plus brutaux commençaient à présenter des signes de mécontentement : qui pourrait toutefois leur en vouloir, puisque la majorité d'entre-nous ont signé, certes pour le salaire, mais aussi pour l'action.
Le Capitaine n'est toujours pas revenu, mais les patrouilles sont de plus en plus fréquentes et sont menée par l'un ou l'autre de nos sous-officiers -parfois même par le lieutenant-  et ce à des distances de plus en plus éloignées de l'unique campement de l'alliance de Nagrand où nous sommes établis. Nous agissons évidemment avec grande prudence car la région invite chacun à baisser sa garde par sa beauté à la fois incomparable et imparable, alors que les Chanteguerre -qui constituent la menace la plus active et dangereuse ici- mènent leurs opérations pour maintenir leur domination à travers toute la zone : nous ne voulons pas tomber dans une embuscade de grande envergure ou même être surpris par une troupe de chevaucheurs de loups alors que nous n'avons nous même pas de monture.
En effet, outre celles perdues en Gorgrond, les quelques canidés encore en notre possession sont restés en Ombrelune, dans notre havre désormais occupé par une garnison de l'alliance. Nos officiers en reçoivent sans doute des nouvelles mais aucun d'entre-eux ne nous en parle : il faut avouer que personne ne semble avoir envie de penser à Ombrelune alors que nous retrouvons enfin un soleil qui nous avait manqué pendant des mois.
Ces montures nous auraient probablement été utiles lors de l'une de nos principales mission de reconnaissance qui nous invitait à nous diriger vers un port de la Horde de Fer situé au Sud-Ouest de la région,  au delà du mont cristallin, car même si la traversée des plaines s'est correctement déroulée -nous les maîtrisons de plus en plus-, les bois enlaçant Oshu'gun, point de passage obligatoire pour rejoindre notre objectif, auraient bien pu servir de tombeau à un certain nombre d'entre nous et pour cause, des tireurs embusqués et une discrétion à revoir de nos officiers qui rameuta une partie des troupes du port situé non loin, en plus d'un Rylak qui faillit bien provoquer la perte du vétéran Brêz'ham.
Notre groupe était de plus scindé en deux lors de l'arrivée de nos ennemis, et c'est seulement par l'effet de surprise que la seconde moitié est parvenu à libérer la première alors que la situation était très mal engagée : Nous sommes rapidement repartis avant que d'autres n'arrivent, et c'est près d'un lac, sur la rive, que nous avons monté notre bivouac en vu de repartir dès le lendemain.
Une première réelle mission, un premier échec dans cette région.



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Le capitaine est revenu il y a deux soirs, alors que les étoiles pointaient leur nez après une autre journée ensoleillée. Les retrouvailles n'ont été que brèves, car déjà celui-ci nous présentait de nouveaux membres, une équipe constituée de quatre hommes que je me dois de nommer, à savoir Hans Zekronn, Dimitri Sarnov, Azov ou Silence comme il s'est rapidement fait de coutume de l'appeler, et d'un certain Kuran Draxler: puissent-ils trouver leur place dans nos rangs.

A peine les présentations terminées, nous nous retrouvions déjà en direction pour une mission d'exploration qui  faillit tourner au cauchemar puisqu’elle symbolisa un second retour, celui de notre plus grand ennemi, le sorcier que l'on nomme Veille-ombres.

En effet, nous ne devions explorer qu'un défilé dans lequel étaient disparus une poignée de soldats quelques jours plus tôt, mais le calvaire à rapidement commencé par des images dérangeantes et autres illusions malfaisantes dans lesquelles nous avons été forcés de progresser pour être certains d'en sortir.

Le rapport témoignera plus complètement des faits, mais nombre d'entre-nous auraient bien pû laisser la vie en cette nuit qui risque de rester graver dans les mémoires de chacun pendant quelques temps : Veille-ombres est toujours là, ne n'oublions pas et ne l'ignorons pas.



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Je ne saurais placer de mots sur cette situation qui frise le ridicule.

Sont-ce ces nombreuses journées au soleil qui ont eu raison du respect éprouvé envers les officiers? L'absence pourtant peu prolongée du Capitaine aurait-elle eu raison des compétences de la hiérarchie? Peut-être faut-il remettre en cause les semaines passées à fouler les pavés de Hurlevent? Je n'ai aucune réponse, mais je sais ce qu'il en est et puisqu'il est de ma tâche de graver les instants de la Rétribution, je ne me dérangerais pas à faire appel à tous ceux qui liront ses lignes pour qu'ils se ressaisissent, car nous ne viendront jamais à bout des contrats que nous avons promis d'honorer si nous continuons comme nous le faisons actuellement.

Très sincèrement, je ne sais si ces mots marqueront qui que ce soit, mais même si ce n'est pas le cas et qu'il m'est difficile de mettre en avant les situations ridicules auxquelles nous avons du faire face en à peine deux semaines, je me dois de le faire afin que jamais, ô grand jamais, nous ne revivions une période comme celle-ci, pour la bien de la compagnie.
Par où commencer tant il est facile de composer sur le ridicule de la bande que nous formons.

Le commencement, tout simplement : une soirée, une mission. Le résultat? Une disparition, et plus de dommages collatéraux que de coups portés à la fois par et envers l'ennemi. Des grenades, un manque de compétence des gradés et un problème de réactivité de l'ensemble du groupe. Je ne m'étalerais pas sur cette soirée du vingt-quatre mars qui marque le prélude de près d'une dizaine de jours d'échecs à répétition.

Parlons ensuite d'un assaut suicidaire mené contre une forteresse Ogre de la région duquel j'en viens encore à me poser la question du comment nous a-t-il été possible d'en ressortir sains et saufs. Un manque d'indications des informateurs, une inégalité numérique flagrante, une incompétence à la fois de nos officiers mais également de beaucoup d'entre-nous, des contestations futiles de la part de certains mercenaires qui auraient bien pu provoquer des morts, et jusqu'à la toute fin, un problème d'évacuation des lieux après ce semi-échec, si bien que nous nous sommes scindés en plusieurs groupes et avons pris des directions différentes à tel point que certains ne sont parvenus à rentrer au camp que deux jours après la mission, livrés à eux-même dans les plaines évidemment tout de suite bien moins agréables de Nagrand.

Heureusement, je ne peux passer outre l'unique réussite de ce tiers de mois, une mission menée à bien à chemin égal entre les deux précédentes, menée par le lieutenant Elensar lui même, qui nous permis de nous débarrasser d'un des acolytes de Veille-ombres, un Ogre qui se faisait appeler Brise-Ombre et dont la mort signifiait un allié de moins pour notre Némésis actuel, Veille-ombre.
J'emploie bien en effet "signifiait", étant donné qu'une seconde mission organisée par le lieutenant en personne nous ramena à un point de départ sinon pire, puisque son manque de sang-froid et d'instructions couplé à l'acharnement de certains mercenaires qui se reconnaîtrons à semer la zizanie dans le groupe nous a permis de vraisemblablement laisser Veille-ombres retrouver un allié, et même un allié bien plus puissant que le précédent.

Pour conclure, un enchaînement d'échecs. Que ces mots servent de leçon aux futures recrues de la compagnie, où permettent au moins aux concernés de se remettre en question, car il est évident que nous ne pourrons triompher ainsi avec un adversaire aussi puissant sur notre dos. Je ne sais ce que nous réservent les jours à venir, mais je dois avouer que je crains le pire.



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C'est une catastrophe. Tout ce que j'ai pu raconter lors de mon précédent écrit sur ce volume n'est rien en comparaison au coup dur auquel nous devons actuellement faire face : l'avant dernière mission marquait un second assaut sur la forteresse Ogre, et même si nous en sommes revenus victorieux, le chef, un puissant magi Ogre, était parvenu à s'enfuir en direction d'un secteur dans lequel des éclaireurs ont rapidement été envoyés le temps que les blessés soient remis sur pieds.

Les éclaireurs ont su remarquer la présence d'ombres vraisemblablement caractéristiques de Veille-ombres, là où le groupe d'Ogre en fuite s'était alors rendu deux jours auparavant : Nous devions alors, à l'occasion d'une mission, rechercher ces survivants qui ne pouvaient-être allés bien loin, pour empêcher leur accession à une alliance avec le sorcier félon en les trouvant et en les achevant.

Hélas, il semble que nous sommes arrivés trop tard, puisque nous avons dû faire face à des ombres en possession des corps d'une poignée d'Ogres, qui présageaient ainsi un renforcement évident de Veille-ombres qui avait alors gagné de nouveaux alliés : cela aurait encore pu passer, si nous nous étions arrêtés à cet instant en rebroussant chemin, mais non. Passer près d'une rivière en bordure de falaise à porté un coup majeur à la compagnie -je ne sais d'ailleurs combien de temps celle-ci tiendra- puisqu'une véritable vague géante à emporté en quelques secondes le lieutenant Elensar et le sergent Lozatski, ce qui signifie que le corps officier se retrouve scindé en deux alors que les agitateurs continuent de semer le trouble de la compagnie, même si les choses se légèrement calmées.

Des recherches sont d'ores et déjà menées pour les retrouver, mais nous n'avons aucune trace d'eux, ni de Veille-ombres, ni de l'archimage, pour le moment : la seule chose en mesure de nous réconforter légèrement serait la mort d'un orc manipulant lui aussi les ombres malgré qu'il fusse un maître-lames : un duel avec le vétéran Stroganov nous permis de le vaincre, bien que nous ayons été forcés de fuir et d'emprunter un portail pour nous sortir de cette soirée infernale.



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Je n'interviens que pour signaler qu'après des jours et des jours de recherche, le sergent Lozatski est réapparu de manière spectaculaire puisqu'il est parvenu à se défaire de ses geôliers Ogres en nous rapportant la tête de ce qu'on peut considérer comme un archimage Ogre, et ce seul. Couvert de sang,nous allions rentrer alors qu'une illusion de Veille-ombre vint une fois de plus se rier de nous en nous proposant une énigme à laquelle nous ne devions avoir que trois jours pour trouver la réponse, sans quoi le cadavre du lieutenant serait déposé auprès du campement.

Nous ne sommes pas restés très longtemps, préférant avoir l'avis du capitaine et des autres membres de la compagnie pour trouver la réponse à l'énigme et envoyer une équipe à l'endroit indiqué : le "trône des éléments", siège des élémentaires du monde. Je ne sais précisément ce qu'ils ont trouvé là bas, mais je peux affirmer que le Capitaine est pratiquement certain de savoir où trouver le lieutenant puisque plus de trois journées se sont à présent écoulées et qu'aucun corps n'a été retrouvé : je n'ai pas plus d'informations pour le moment, mais des rumeurs de départ se font sentir, aussi est-ce sans doute la dernière fois que j'écris sous le soleil couchant de Nagrand.


Dernière édition par Ariald Varner le Sam 1 Aoû - 3:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor   Annales de la compagnie, volume I : Livre de Draenor EmptySam 1 Aoû - 3:19

Les Ombres de Givrefeu.

Je ne m'étais pas fourvoyée : c'était bien la dernière fois que nous séjournions dans les plaines hospitalières (du moins en apparence) de Nagrand. Pourquoi ? Parce que nous nous sommes tous rendus en Givrefeu, région glaciale et tout sauf accueillante située à l’extrême Nord du continent, au-delà de la mer que la plupart connaissaient sous le triste nom de Marécage de Zangar, mais trêve de bavardages inutiles : je souhaite en venir au plus vite à la décision importante qui a été prise ce soir, quelques heures à peine avant que je ne commence à écrire ces quelques mots : le Vétéran Leezan, à la suite d'un accrochage plutôt virulent avec certains membres de la compagnie et du corps officier, a été, par décision du Capitaine en personne, expulsé de la compagnie après avoir semblerait-il subi divers châtiments dans la cabane où logera la hiérarchie, en privé et par le Capitaine en personne accompagné uniquement de Silence et des mercenaires Zekronn et Sarnov.

Il est évident que cette expulsion n'a pas eu lieu au moment le plus adapté puisque malgré la soi-disant chance laissée, le principal concerné n'a, ici, que peu de chances de s'en sortir. Toutefois, je me sens dans le devoir de dire à chacun que la décision n'a, en réalité, pas lieu d'être remise en cause puisque prononcée par notre chef à tous, qui a jugé bon de se séparer de l'un de nos membres au profit de la cohésion qui signera la survie ou non de l'ensemble de notre groupe.

Les temps sont graves, et nous ne sommes plus en mesure de plaisanter ou de mettre en péril la vie de tout le monde au profit de celle de tout un chacun : c'est ensemble que nous parviendrons à vaincre, et pas en restant isolés ou en remettant en cause les décisions prises pour l'ensemble du groupe : je sais à quel point certains sont affectés par ce renvoi, mais, même si cela est triste à dire, il était peut-être temps de prendre des mesures drastiques afin de faire réagir tout le monde : car même si l'agitation était fréquemment provoquée par celui-ci, Dorn Leezan n'est pas le seul à devoir se remettre en cause; chacun d'entre-nous fait des erreurs, c'est pourquoi nous devons tous nous interroger pour les trouver et les effacer, sans quoi nous ne parviendrons jamais à retrouver le lieutenant et en finir avec Veille-ombres.


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Quelques jours ont passé et il est temps de faire un point sur la situation en plus d'ajouter quelques détails qui n'avaient pas lieu d'être racontés alors que je réservais mon écrit à cet événement marquant sur lequel je ne reviendrais que brièvement en disant que les tensions ne se sont, comme je le craignais, toujours pas apaisées au sein de la compagnie : certains remettent toujours en cause le Capitaine et la majorité semble avoir été choquée par cette décision; cela est compréhensible puisqu'il s'agissait d'une première et que personne ne pensait pouvoir voir cela arriver un jour. Je ne vais cette fois pas m'éterniser là dessus puisque je me dois de nous faire part de l'avancée de la Rétribution, et étant donné que cette tâche m'incombe, j'ose dire que ce n'est pas en regardant derrière que nous nous sortirons de ce calvaire.

Que dire, sinon que la situation matérielle de la compagnie s'améliore : Nous qui n'avions que peu de vivres et qui mourrions de froid sommes désormais bien mieux équipés pour faire face à nos ennemis que nous savons nombreux. Les Orcs isolés de la région sont évidemment bien plus préparés que nous à ce genre de conditions climatiques mais il est aisé d'aller chercher chez ces monstres ce que nous convoitons : ainsi, nous avons sécurisé quelques huttes situées non loin du campement (campement surveillé et protégé par de nombreux enchantements) et désormais tout semble mieux se dérouler qu'à notre arrivée. Je profite de cet instant pour noter qu'au soir de notre arrivée et bien que je n'ai pas souhaité le mentionner à ce moment, le sergent Lozatski a été promu au grade d'adjudant et j'ai moi même été invitée à prendre une place en tant que sergent : un honneur que je m'efforcerais de ne pas bafouer en tentant de faire au mieux afin de stabiliser les conflits et de continuer dans notre avancée.


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Contrairement à ce que nous pensions, l'ex-Vétéran Leezan, précédemment abandonné à son sort dans ces contrées meurtrières, semble avoir survécu : Ses conditions actuelles nous restent néanmoins inconnues bien que de nombreuses preuves indiquent qu'il ait pu être capturé par Veille-ombres que nous savons être, en plus d'un manipulateur de magies occultes, un brillant arcaniste. C'est une simple mission de reconnaissance qui nous a mené sur cette piste puisque les restes d'un bivouac et les traces de la présence d'un unique homme ont été retrouvées dans une grotte qui, après vérification, a bel et bien été le lieu cible de la création d'un portail.Cela dit, rien n'indique que le portail a été ficelé par Veille-ombres, mais la probabilité qu'un groupe allié ait pu tomber sur notre ex-camarade est extrêmement dérisoire : celle en revanche que de membres de la horde l'aient trouvé est bien plus probable, et j'imagine qu'il est préférable que cela soit le cas plutôt qu'il n'ait été capturé par Veille-ombres. Ces quelques sombres nouvelles ne présagent en tous cas rien de bon pour notre avenir car certains commencent d'ores et déjà à penser qu'il ait pu nous trahir et dévoiler à l'ennemi nos points faibles : voilà qui ravive les tensions car si cela venait à être le cas nous serions faits comme des rats.


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Troublés, voilà tout ce que nous sommes. Il est difficile de mettre des mots sur ce que nous avons vécu avant-hier : j'ai d'ailleurs préféré laisser ces annales de côté afin de ne pas y inscrire de réactions à chaud et bien trop peu réfléchies. J'invite quiconque n'ayant pas participé à cette soirée à se reporter au rapport du Sergent Rowend rédigé il y a peu; ces événements, bien que fictifs, resterons gravés dans les mémoires de ceux qui les ont vécu, mais le choc passé, il faut bien se rendre à l'évidence : nous avons une fois de plus été dupés, aisément, de là à nous faire vivre une véritable boucherie dans laquelle chacun à lui même crû y perdre la vie. Je reconnais ainsi encore une fois les prouesses de Veille-ombres dans la tromperie d'autrui, et je sais que beaucoup d'entre-nous commencent à croire que nous ne rentrerons jamais chez nous; à cela, je répondrais à chacun de tenir bon, car l'espoir est tout ce que Veille-ombres s'acharne à nous arracher : nous ne devons pas céder à ses illusions sans quoi tout sera perdu.


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Je ne sais que dire. En ce soir du deuxième jour du cinquième mois de l'an trente-cinq, deux de nos frères ont perdu la vie dans ce qui ne devait être qu'une mission d'observation à proximité d'une forteresse Ogre. Ces frères, nous les connaissons tous : les vétérans Dernahk et Tucker, anciens de la compagnie et dont personne n'aurait pu prédire la disparition en cette soirée à laquelle je regrette de ne pas avoir participé. C'est un véritable coup dur, pour tout le monde, car voir les plus anciens démoralisés ne permettra sûrement pas aux jeunes arrivants de garder foi en notre quête. Je suis toute aussi troublée par cela à tel point que j'en viens à me demander qui seront les prochains : heureusement, certains au moins sont parvenus à survivre à ce qu'ils ont qualifié d'embuscade. Nous pensons à vous *Une tâche d'encre signe la page, comme si l'auteur avait gardé sa plume appuyée contre le parchemin, de haine ou de déception, peut-être les deux mêlés à un soupçon de tristesse*.


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Les missions de reconnaissance s'enchaînent et nous en apprenons chaque jour davantage sur le lieu présumé où notre adversaire s'adonne à ses sombres projets : une bien maigre compensation lorsque l'on pense à tous nos camarades tombés en ce monde qui ne sera jamais le notre. Nous avons pu rencontrer certains sbires de Veille-ombres et même en défaire une poignée : l'un d'eux a survécu à la dernière mission, celui qui se fait déjà connaître sous le nom de l'esclavagiste et qui n'a pas été sans rappeler à certains la personne de Dorn Leezan dont nous n'avions plus aucune nouvelle depuis les indices laissés à la grotte mentionnée précédemment : J'envisage de plus en plus la possibilité qu'il nous ait trahi, même si cela me peine d'y croire : Nos rapports n'ont jamais été très conviviaux, et peut-être est-il trop tard pour le regretter.


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Stevens Sanders, Mathieu Segnac, deux nouveaux noms qui s'ajoutent aux pertes de la compagnie : Il a suffit de quelques erreurs pour perdre en une autre soirée deux camarades, l'un récemment intégré à la compagnie, l'autre aussi ancien que nos deux derniers frères perdus, et deux de la poignée de médecins dont est composée la compagnie. Je n'ai plus de mots pour décrire ma frustration quant à ses disparitions. Il y a trop de morts. Quand cela s'arrêtera-t-il ?
Impossible de positiver pour l'instant : Nous ne faisons que reculer, impuissants.


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Quoi que l'on fasse, j'ai l'impression que nous ne serons jamais en sécurité : un sentiment que je crois être partagé par plusieurs de mes camarades, et renforcé par cette soirée lors de laquelle nous avons été pris par surprise alors que la plupart des mercenaires s'étaient rassemblés au coin du feu : Une discussion houleuse entre le Capitaine et l'adjudant Lozatski éveilla l'attention de tout le monde alors que le premier portait des accusations dont nous ne pouvions réellement saisir l'origine sur le second : Les propos tenus relataient de la soirée lors de laquelle les vétérans Dernahk et Tucker nous ont quitté, et je n'ai moi-même pas pu saisir ce que souhaitait montrer le Capitaine jusqu'à ce que l'adjudant vienne à refuser d'être approché par le père Tarhmor afin que celui-ci vienne psychiquement vérifier la réalité de ses propos : une contestation qui vint à prouver sa culpabilité, d'autant plus qu'il disparut dans les ombres alors que le Capitaine demandait aux hommes les plus proches de le saisir : Tout aurait alors pu basculer puisque l'adjudant vint attraper le capitaine par l'arrière, lame sur la gorge, tandis qu'alors que chacun était paralysé de stupeur, d'autres se joignirent à lui, agissant comme un seul homme tandis qu'ils s'en prenaient aux plus proches d'eux, agissant de la même manière que leur supérieur dont nous commencions à comprendre qu'il avait été contrôlé : La situation a heureusement  pu être maîtrisée et je ne souhaite pas noter ici les noms des principaux concernés qui de toute évidence n'ont nullement choisi d'être la cible d'un tel maléfice, mais cela prouve une fois encore que nous sommes toujours loin d'être prêts à affronter Veille-ombres, à mon grand regret : Le père Tarhmor a par la suite effectué des contrôles sur chacun d'entre-nous, et réitérera cette opération à chaque fois qu'un groupe s'en ira en mission.


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Une nouvelle fois, je ne sais que dire : Une autre recrue nous a quitté, Allan Thomas. Devoir embraser nos morts commence à m'épuiser, et je sais que les voir disparaître dans les cieux enneigés n'arrange en rien le moral déjà au plus bas des troupes : la plupart préfèrent s'isoler alors qu'un groupe restreint se maintient auprès du feu, souvent muré dans le silence. Il n'y a pourtant cette fois pas eu d'erreurs, si ce n'est peut-être un acharnement trop prononcé de ma part à vouloir supprimer un des apprentis de notre ennemi, acolyte qui nous a permis d'en apprendre davantage sur la condition du Vétéran Tucker, que nous savions en vie après le témoignage des précédents "possédés" une fois ceux-ci revenu à leur état normal : Il aurait commencé à travailler pour notre ennemi pour des raisons qui nous sont inconnues, bien que beaucoup avaient déjà des doutes quant à sa réelle affiliation.


_____________________



Nous aurions pu en tuer un autre. Nous aurions dû le faire. L'idée avait été de le capturer, mais même ça, nous n'y sommes pas parvenus, ou plutôt, des ordres ont été donnés et nous n'avons pas fait ce que nous aurions dû faire. Supprimer un autre proche de Veille-ombres n'aurait été qu'une mince compensation pour la mort du mercenaire Mineroche, perdu à cause de nouvelles erreurs. Mais même ça, nous n'avons pas pu le lui rendre. Nous le tenions et nous l'avons laissé filé, pour au final ne ramener au campement que des blessés et un mort. Gadurr, je regrette qu'il en ait été ainsi et je salue ta décision de privilégier la vie de Milla. Que dire sinon que je ferais de mon possible pour que ce genre de sacrifice n'arrive plus en vain.


_____________________



Le vent semble, enfin, tourner à notre avantage : Le chaman et maître des bûchers Orc que nous avions rencontré à Nagrand et que les disparités au sein de notre groupe avaient dirigé vers les bras ouverts de Veille-ombres à été défait, en ce soir : Un des sbires les plus puissants de notre ennemi est donc tombé, et cet événement n'est pas la seule chose grâce à laquelle nous pouvons nous réjouir : Le lieutenant est parvenu à s'enfuir et à nous retrouver : deux choses inconcevables et que nous n'espérions plus : L'un de nos objectifs s'est donc réalisé, mais l'heure en est maintenant au questionnement : L'état du lieutenant étant pour le moment critique, il a été décidé que nous allions attendre une ou deux journées avant de lui demander des explications : chacun y va donc de ses propres suppositions pour le moment, mais ce qui est, à mon sens, quasiment sûr, c'est qu'il n'a pas pu s'échapper seul : La première partie de notre mission est donc achevée, mais nous devons maintenant sauver le vétéran Dernahk, vraisemblablement enfermé dans les cavernes situées sous la forteresse, et découvrir les agissements réels du vétéran Tucker : Pour cela, ce ne seront pas uniquement des sbires qui vont périr.


_____________________



L'heure de l'assaut a sonné. Nous sommes tous conscient de ce que nous avons à perdre, mais nous savons aussi ce que nous pouvons gagner. Vengeance, délivrance, compensation et sauvetage de nos camarades, car j'ose dire et croire que le Vétéran Tucker n'a pas pleinement soutenu Veille-ombres. Peut-être est-ce donc la dernière fois que j'écris dans ce volume, et peut-être même que celui-ci restera là, dans cette hutte, jusqu'à ce que le temps vienne en emporter les pages. Nous tâchons tous de rester forts et soudés car c'est bien la seule chose sur laquelle nous pouvons espérer compter pour l'emporter.


_____________________



Nous y sommes arrivés. Veille-ombres, à défaut d'être vaincu, a tout perdu et est en fuite, trahi et blessé. Je ne m'attarderais pas sur cette soirée lors de laquelle d'autres de nos camarades ont péri et à laquelle plus personne n'a envie de repenser pour le moment. Il est temps pour chacun d'entre-nous de panser ses plaies avant de passer à autre chose, c'est pourquoi nous n'allons pas tarder à rentrer en Hurlevent, sur notre monde, afin d'y passer un peu de temps avant de repartir sur d'autres contrats. Il est très peu probable que nous revenions en ce monde qui n'est pas le notre, c'est pourquoi je clôture ici ce volume qui je l'espère sera le premier d'une longue lignée. Nous n'oublierons pas tous nos frères tombés loin de chez-eux, Anderson, Fierval, Lee, Têtenclume, Aleskov, Sanders, Segnac, Thomas, Mineroche, et tous ceux que je ne peux citer, vous resterez gravés dans l'histoire de cette compagnie, à l'image de Sarah Arss, Hans Zekronn et Lara Allen qui regagnent cette triste liste de nos morts lors de cette campagne. Aucun d'entre-vous ne sera oublié.
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