Rumeurs de la compagnie

Citation :

Dans la nuit du dimanche au lundi, le druide Thaldrys Ferbois aura rejoint le campement des mercenaires et plus précisément l'infirmerie. Sur les indications des médecins de la compagnie il aura prodigué ses soins à Durobar Saute-Montagne : refermant ses plaies et ravivant sa vigueur.

Il étaient trois à être revenus dans un premier temps. Six après une journée d’attente mais aucune trace de la prêtresse ou du paladin. Dire que la blonde était tendue relevait de l’euphémisme. Exit l’air déluré et le caractère jovial, elle se sera montré d’une distance qui ne la caractérisait que peu ces derniers jours. A dire vrai elle n’aura échangé, outre les quelques politesses habituelles ou réponse aux officiers, qu’avec Gatsi lors de leurs entraînement et autour d’un, ou plusieurs, verres offerts par le Sergent.

Déclinant poliment les volontés d'interaction d’autres personnes elle aura simplement argué, fermement mais pas de façon agressive, ne pas être d’une conversation des plus agréable à l’heure actuelle et avoir besoin de temps. Temps qu’elle aura d’ailleurs mis à profit pour réfléchir, travailler, avec une application presque compulsive. S’étant aménagé un coin près de sa tente, œuvrant tant à la bougie qu’à la lumière du soleil, ne dormant que bien peu et d’un sommeil pas forcément réparateur.

Son air crispé se perdait parfois sur les pages qu’elle rédigeait, se faisant songeur pendant de long moments. Difficile de dire ce qui lui traversait l’esprit à ces instants, mais il n’était pas rare de la voir soudainement se diriger vers la fameuse tente qu’elle occupait, et n’en ressortir qu’une heure ou deux après sans plus d’explication que cela.

"-Tu dois choisir. Ou tu erreras indéfiniment ici.
-Je sais.

Il n'avait pas envie de choisir. L'errance lui semblait plaisante, une option qui, s'il ne l'avait jamais considérée comme envisageable, était la plus séduisante. Mourir et ne pas mourir. Attendre, se faire dévorer lentement, jusqu'à ne plus rien devenir. Ne plus penser, ne plus agir. Se laisser porter et devenir eau noire parmi l'eau noire. S'abandonner, ne plus lutter.

Pourquoi se battait-il ? Pourquoi avait-il fini ici ? Qu'est-ce qui pourrait bien le retenir ? Il l'avait dit à Briséis, quelques heures à peine avant de mourir. Rien ne l'attendait au-dehors.

Elles avaient cessé de le questionner, il devait faire un choix. Et quelques-unes se formèrent en des silhouettes vagues, familières. Hazel, Caleb. Maddie et Magnus. Astrid, Nimentz.
Il les chassa, une à une de son esprit. N'en resta que deux. 
À nouveau, l'écho retentit.

-Ton dessein.
-Mon dessein.

Condamné à choisir, plutôt que de se laisser porter. Dans ces silhouettes, familières, se reflétait un avenir incertain. Une quête, à poursuivre. Un lien.
Et alors que les ombres se dissipèrent, levant le voile noir devant ses yeux, il les ouvrit pour la première fois en une semaine, ses pupilles d'ambres rivées sur la toile tendue de la tente qui l'abritait. Un dernier murmure à ses oreilles, un autre soufflé de ses propres lèvres, pour briser son silence.

-Souffres-tu à présent ?
- Mille morts."

Citation :

Une surprise vint agiter le quotidien des mercenaires au sein du campement de Féralas. Le capitaine, accompagné de l'intendante eurent tôt fait de réquisitionner des bras pour stocker une quantité abondante de vivres en provenance de Dalaran et arrivées par portail au bastion de Pennelune dans la matinée.
Viandes séchées, épices, sucre, farine, produits secs et même quelques morceaux de viande fraîche furent ainsi acheminés dans les réserves du campement.
L'ordinaire des jours suivant se vit grandement amélioré par cette livraison.

Par ailleurs des tonneaux de bière et d'hydromel furent également de la partie. Les rations rapidement limitées à deux chopes par mercenaire et par jour pour éviter les déconvenues.

Alors que l'annonce du départ de Dereck était donnée a toute la compagnie et que la plupart des membres de celle-ci n'en étaient pas affectés, ce ne fût pas le cas d'une certaine moniale, qui considérait le mage comme un ami proche et probablement comme son dernier pilier dans ces contrées dangereuses.

Une fois la petite lettre de son ami lue, la moniale qui était déjà assez renfermée ces derniers temps, et particulièrement songeuse.. Pris la décision de partir de Retribution.

Ainsi, elle remit ses marques noires, ses antidotes et ses colifichets à Jean Pelissier, avant de remettre sa démission au Capitaine.

Finalement, à l'aube du lendemain, Terry partira, en compagnie de son gros sac qu'elle avait mis quelques heures à faire dans la nuit.

Le jeune Stromgardien fera savoir à ses camarades, surtout aux plus récents arrivés qu'il a une Bague de vivacité à échanger contre 6 marques noires !

Bague de vivacité:

Citation :

Dans la journée qui suivit le dernier combat de l'arène le campement fut en proie à une certaine agitation. Les rumeurs de départ s'accentuaient et gagnaient les oreilles des mercenaires bien qu'aucune date ne soit encore arrêtée.

Grace Stewart s'entretint quelques minutes avec le capitaine avant d'aller saluer quelques mercenaires et de s'enquérir de l'état du blessé. Elle se montra amicale et compatissante avant d'annoncer qu'elle quittait le bastion pour une expédition de quelques jours et ne reverrait sans doute pas la compagnie.

En fin de journée c'est Thaldrys Ferbois qui se présenta au campement. Il échangea un moment avec le dirigeant de la compagnie puis chercha le lieutenant pour la remercier de ses efforts. Enfin le druide se chargea de prodiguer ses soins surpuissants à Saute-Montagne, avant de se retirer.

L'ordre vint finalement dans la soirée : vendredi serait le jour du départ.

Difficile d’imaginer que le départ du rôdeur allait toucher qui que ce soit. Si ce n’était apporter un léger soulagement aux plus sensibles une fois sa sinistre et nerveuse présence envolée, ses grognements oubliés, ses phrases entières résumées en un seul mot par souci de concision.
Pourtant, avant sa disparition, on l’aura peut-être remarqué se rendre dans les tentes de trois de ses camarades en attendant qu’ils n’y soient pas, pour y déposer quelque chose -et sans doute éviter de devoir leur parler, et surtout leur expliquer.


Alassæ trouvera une bague de vivacité ainsi qu’un bracelet de régénération dans ses affaires, accompagné d’un billet rédigé d’une écriture précise et sans fioritures.
«Votre contrôle et votre maîtrise de vous ont été une bénédiction pour moi dans cette compagnie. Merci d’avoir accepté de m’aider.
J’espère que ceci vous aidera en retour. Et que nous nous reverrons peut-être un jour.»

Chat trouvera dans sa tente un total de six marques laissées dans ses affaires, accompagnées d’un bref mot.
«J’apprécie que vous ayez souhaité être mon ami.»

Taylor ne trouvera qu’un petit billet glissé dans ses effets personnels.
«Je vous tolère. Adieu.»

Citation :

La sorcière rousse s'était montrée plutôt sereine tout au long de la journée.
Ses affaires avaient été empaquetées avec soin, sa tente vidée, son uniforme rendu.
Elle n'emportait de la compagnie qu'un modeste jonc de bois qui ornait un de ses doigts, gage précieux d'une affection naissante et deux arpenteurs des ombres, une vipère qui pouvait mordre de ses crocs empoisonnés et une souris qui n'avait d'inoffensif que le nom, aussi dangereuse qu'imprévisible.
Qu'allait-elle pouvoir faire en compagnie de ces deux là ? Pourtant, elle le sentait, son destin se tournait vers eux. Et cela, malgré sa dernière soirée dans les bras de James, qui essayait à raison de lui faire comprendre que cette idée était stupide.

Elle laissa pourtant dans sa tente comme prévu un petit mot ainsi qu'un sac bien garni.

Spoiler:

Son chemin l'amena ensuite vers la tente de Charlie sur le lit de laquelle elle prit le temps de déposer un onguent, davantage pour le souvenir que par nécessité et un parchemin.

Spoiler:

La liberté à défaut de Justice. A moins que là encore, dans les yeux et les cartes de Tavoriel, les deux eurent été un jour synonymes.
Quoiqu'il en soit, c'est libre, à nouveau que le Maitre des Ombres quitta la compagnie en empruntant un portail après avoir fait le tour du campement, en quêtes de quelques visages familiers.
Et si il avait déjà distribué les effets dont il voulait se séparer avant de quitter le tabard immaculé, il n'avait pas manqué de confier à Debbie, en même temps que ses affaires soigneusement pliées, une lettre et la consigne de la rendre publique, de l'afficher, ou d'en faire lecture a chacun des concernés.

Ainsi, puisque le temps allait probablement lui manquer, elle pris la décision d'afficher à la vue de tous le manifeste soigneusement rédigé et signé de la main d'Adrian Lydon.

Citation :

A la Retribution,

Nos chemins se séparent ici. Pour le bonheur des uns, pour le malheur des autres. Il va sans dire que le mariage, que dis-je, le contrat, n'a pas été des plus heureux, bien qu'on ne peut toutefois lui reprocher la monotonie. De ma courte carrière au sein de votre compagnie, je n'aurai pas connu l'ennui, en quelque sorte, et mon séjour aura été marqué d’événements plutôt singuliers qu'il ne m'avait jamais été permis de connaitre encore, même après près de trente ans au service de l'Alliance. De main armée efficace à paria, tueur de paladin du dimanche, réprouvé raté, prosélyte mangeur de nourrissons, j'aurai endossé tous les rôles nourrissant l'imagination fertile de chacun d'entre vous. 

C'était un honneur, vraiment.
Et un tel honneur ne peut pas être dispensé d'un petit discours en retour. Aussi, permettez moi, par ces modestes mots, d'offrir à chacun de ceux qui auront marqué durablement ma mémoire, un hommage à ma façon:


Alieg,
Vous êtes la première. La première à avoir perturbé ma tranquillité. Je me souviendrai de nos débuts, de votre entêtement a vouloir toujours me trouver. Vous êtes un parasite. Un de ceux dont on ne se défait pas. Dépourvu peut être même de conscience. Trouvez vous un dos solide sur lequel vous accrocher, du sang patient à pomper, qui soit capable de vous supporter. Un Lothar. Peu importe, en vérité. Parasitez, mais je vous en conjure, allez voir ailleurs qu'ici si les hôtes ne sont pas meilleurs.

Briséis,
J'ai bien du mal a trouver en réalité de quoi m'épancher sur votre cas, tant les détails sont nombreux et indicibles sans que je ne déclenche pas au sein de la Compagnie que j'ai quitté à l'heure où vous lisez ces lignes, un incident diplomatique de taille. 
Un petit rappel toutefois, qui, sous les étoiles d'un paysage nocturne beaucoup trop familier pour vous, devrait vous faire écho, je l'espère : L'Ombre ne s'asservit pas, imprudente que vous êtes.
Mais je gage que nous auront encore l'occasion de débattre, ce n'est pas comme si, grâce au Capitaine (et ses nombreux exploits concernant le Vide, j'y reviendrai plus tard), nos chemins n'iraient plus jamais se recroiser.

Sioraï,
Vous êtes une hypocrite. La plus belle garce qu'il m'ai été de rencontrer. Ou du moins, si vous ne l'êtes pas, je conseillerai à Nimentz de vous offrir l'opportunité de pratiquer une petite exploration de votre cerveau malade: Je n'ai nul besoin que l'on me parle comme a un prince, que l'on soit a mon service - choses que je réprouve au plus haut point. J'ignore a qui vous avez servi ce discours, et de fait, j'ignore quelle vision vous avez eu de moi tout au long de notre cohabitation. Il demeure que je remet en questions a présent chacun de vos jeux d'esprits, qui, d'ailleurs, ne sont visiblement là que pour étaler culture littéraire et musicale, plutôt que tactique militaire et instruction. 
Mais je ne vous en veux pas. Vous êtes ainsi faite.

Yuri Nimentz,
Vous m'avez ramené a la vie, et vous êtes ainsi porté garant de ma troisième en ce bas monde, m'arrachant à la mort et au repos éternel. Un acte qui n'a pas manqué de sonner une mélodie ironique et amère, si je prends en compte notre dernière conversation avant que le Glas n'ai sonné dans cette caverne.
Vous êtes ce qui se rapproche le plus ici d'un ami au sein de cette Compagnie. Et de loin le plus intelligent. Nos discussions me manqueront sincèrement, et puisse un jour nos chemins se recroiser. En attendant, je vous ai promis quelques services ,vous les trouverez dans vos affaires d'infirmerie.

Gatsi,
Je ne vous ai jamais vraiment détesté ni méprisé. En vérité je n'aurai pas grand chose à vous dire. Jaloux, puéril, insupportable. Mais un bon élément, et probablement l'un des meilleurs officiers de cette compagnie.
Je vous souhaite de ne jamais perdre le contrôle sur votre femme, et nous savons tout deux ce dont il s'agit.
P.S: ses lèvres sont d'une douceur exquise.

Landen,
Je vous dédie mon grand Regret. Mon unique regret de n’avoir pas pu glisser le long de votre échine cette lame que j’ai tant retenu à votre égard, pour ainsi illustrer l'image si bien déformée par vos doctrines que vous avez d'un personnage comme moi. 
Puissiez vous donc un jour mourir de la plus atroce des souffrances, ébloui par votre propre Lumière, abattu par votre esprit bien trop étriqué et votre bravoure de jeune enfant pétrifié à l'idée d'avoir à combiner avec l'Ombre comme alliée.
Puissiez vous tomber dans l’Oubli. Oh, mais je crois que c'est chose faite. Bon vent au Cartel.

Hannigan,
Pour vous, l'espoir, la résilience. L'accomplissement mais surtout l'équilibre.
Nous n'avons eu que de rares conversations, mais vous êtes de ces gens d'églises qui plutôt que de s'aveugler de doctrines qui forgent des gens zélés comme votre camarade de cellule -je gage- feraient de très bon prêcheurs de l'Equilibre. La Retribution en a besoin. Merci de n'avoir jamais jugé, et merci de votre pragmatisme évident.
Puissiez vous, au contraire du précédent, trouver la voie de la libération et reprendre votre route.

Chat,
Je fais simple. Concis. Pour vous.
"Faites vous confiance, ne vous fiez pas à de belles promesses."

Dagern,
Vous êtes encore loin de ne plus être méprisable a mes yeux, mais il y a du mieux. Un jour peut être.

Capitaine Aldwyn,
Je vous offre ma compassion. Vous êtes un être faible, pitoyable. Aux nombreuses peurs qui vous mèneront tout droit vers l’oubli. La peur mène à la peur, et avec elle, l’aveuglement. Votre illusion de pouvoir, vos sentiments paternalistes emprunts d’une bonne volonté, ne vous sauveront pas. Puisse l’enfant terrorisé que vous êtes être pardonné pour tout ces sacrifices inutiles.


Whitewater,
Ôtez les pattes de ces objets maudits. Bon sang, vous êtes tellement avide que vous avez même trouvé un humain avec un symbole qui n'évoque rien de bon sur ces terres. 
Le Capitaine sait-il que votre spécialité est de piller des tombes? Une très jolie reconversion, l'intendance.

Ulfarir Poigne- Acier,
Un mot, un: "Pan."

Mischa Tavoriel,
Justice est rendue. Gardez l'oeil, vous disposez d'une acuité sans pareilles.


A tous les autres,
Bon courage dans votre quête. Et surtout, ne songez même pas a cultiver ce grain de différence qui fait de vous un être unique. Aux yeux de la Retribution, vous seriez un problème.

Je vous embrasse, 
Bien qu'avec un peu plus d'ardeur pour l'Ombre du Lieutenant.

Adrian.

Le Sergent s'était levé de plutôt bonne humeur ce jour-là, son habituel sourire aux lèvres. Il avait surveillé et participé l'habituel entraînement du matin avant de poursuivre sa journée de sous-officiers, veiller à la bonne exécution des corvées, attribuer les tours de garde...
Il était rentré d'une patrouille pour découvrir que Lydon avait finalement filé avec ses deux acolytes. Certains mercenaires pouvaient avoir aperçu les deux Maîtres discuter la veille, se quittant sans méchanceté pour les plus observateurs. Néanmoins, il avait perdu son sourire quand le Lieutenant était venu le trouver pour discuter.
En allant ranger son matériel, il passa devant la fameuse lettre et s’arrêta pour la lire, curieux comme n'importe qui. Bien sûr, le Lieutenant l'avait prévenu de ce que cet enfoiré avait fait. Ce qu'il avait volé par pur malice. Juste pour foutre la merde avant de partir. Aussi bien dans son couple que dans la compagnie.
Cet enfoiré s'était senti obligé de l'afficher à la vue de tous pour le faire enrager. Il avait réussi. Le Sergent n'avait pas quitté le terrain de tir du reste de la journée.

Camille Chat fait des allers-retours le long de la plage, visiblement nerveux. Il feule, il renâcle, il s’ébroue comme un cheval de labour. Et pour cause : il réfléchit fort. Les derniers évènements qui ont secoué la compagnie ne manquent pas de l’ébranler malgré son apparent je-m’en-foutisme et le forcent, contre son gré, à se poser des questions importantes. Alors il s’isole pour y voir plus clair et passe des heures à arpenter le sable noir de Féralas et jurant à voix haute, le visage crispé par la concentration et les poings brassant l’air.

Pourquoi que j’me bats ?

C’est pour l’or ? C’est vrai qu’on est drôlement bien payés ici, assez pour pouvoir s’faire un p’tit pécule avant la retraite. Comparés à ces troufions d’la régulière qui se font trouer le cuir pour des clopinettes j’avoue on est pas mal lotis. Pis moi j’en ai jamais eu beaucoup, d’la thune. Ce pédé de colonel à la Pénitentiaire il disait « vous vous faites du volontariat forcé ». C’que ce connard voulait dire, c’est qu’on allait s’faire buter juste pour un bol de soupe et une tente au-dessus d’la tête, et encore. Si ça c’est pas d’l’esclavage … Alors comme qu’on avait rien, bah on prenait c’qu’on pouvait. On détroussait les cadavres quand l’capo regardait ailleurs, on pillait un peu dans les camps ou dans les villages, on cachait tout ça pour plus tard. J’ai voulu faire pareil ici, dans la mission du temple avec le Lieutenant. Ramasser deux trois babioles. Faut voir c’que ça a donné … Et pis de l’or, bah pourquoi en fait ? Avec la mésange on avait dit qu’on allait s’barrer, qu’on allait s’installer à Hurlevent et qu’j’allais ouvrir une boutique de tatoueur. Que le blé qu’on se fait ici il allait servir à ça. Puis p’têt’ à retaper la baraque à l’Asticot, aux Carmines. Alors pour de l’or ouais, peut-être. Même si que la retraite, j’compte pas vraiment la prendre. En vrai, j’crois que j’aime mieux caner avant. Et pis la mésange, dans tout ça putain, j’en fais quoi ? Si j’pars, elle doit partir avec moi, mais si j’reste …

Alors pourquoi que j’me bats, bordel ?

Pour l’Capitaine ? A la Pénitentiaire j’tapais parce que j’avais pas l’choix, c’était ça ou la corde. La Rétribution, j’ai choisi. J’ai même signé un contrat. Ca ça a du sens. P’t’êt’ que ça fait une bonne raison d’se battre, pour quelqu’un. Pour l’Capitaine, pour les potes. P’t’êt’ que c’est comme ça qu’on est un héros. Moi j’suis qu’une raclure mais j’me dis que être un héros ça c’est une raison de cogner, une bonne. Bervann, même si c’est qu’un enculé, c’est un héros. Et Bervann il fait quoi : il fonce devant, il prend les coups pour les autres, il couvre la retraite. Il fait ça pour la thune ? En vrai j’crois pas. Moi j’crois qu’il fait ça pour des trucs comme la loyauté, l’honneur. Des trucs comme ça. Qui valent le coup d’se prendre des coups.

Mais en même temps regarde : la Vipère, la Souris, la Mado. Eux ils s’en branlent, ils trouvaient que tout ça c’était des conneries et ils se sont barrés. La Vipère il m’a dit quoi, il m’a dit : « crois pas aux belles promesses, fais toi confiance. » Quand j’lui ai dit que je voulais m’battre pour le Capitaine il m’a dit « le Capitaine c’est un petit enculé, il s’en branle de ses hommes, t’es juste là pour qu’il s’en foute plein les fouilles. Ca vaut pas l’coup qu’tu crèves pour ça, tu vaux mieux qu’ça » qu’il a dit, la Vipère. Il m’a dit de pas écouter les mots doux, les encouragements, que c’est que du vent, qu’il faut pas y croire. Il m’a dit que ce qu’elle disait Alieg c’était d’la merde.

Et pourtant Alieg elle m’a dit quoi ? Elle m’a dit « Chat si t’es encore là c’est qu’le Capitaine il pense qu’tu vaux quelque chose. Il te donne une autre chance. Celle d’être meilleur. » Elle a dit « tu peux faire mieux, tu peux t’améliorer. » Et même le Bleu il a dit que j’devais mériter ça, la confiance. Le Capitaine il m’a dit qu’il venait de la rue lui aussi, qu’il avait connu la misère. Quand j’suis devenu Champion il m’a dit : « Chat ma couille j’suis fier de toi. » qu’il a dit.

Mais bordel, le Capitaine il a fait quoi aussi ce merdeux ? Il m’a pointé un flingue sur la gueule, il m’a dit « tu me fais chier j’vais te buter si tu mouftes. » Il m’a pris mon couteau, il m’a interdit les marques noires, il m’a dit « t’es plus Champion » et derrière ces connards de Farey et Brisby, et pis même le Lieutenant qui sait être une grande pétasse aussi, bah ils étaient bien contents. Si c’est pas pour l’or, c’est pour ça que j’dois m’battre ? Pour qu’ils me chient dessus, qu’ils attendent juste que j’crève pour dire « bien fait pour sa gueule on est bien tranquilles putain ». La Vipère il dit que tout ça ça vaut pas l’coup, que j’dois mieux m’barrer. P’t’êt’ bien qu’il a raison. Même que p’têt’ que être loyal et un héros et tout ça sert à rien.

Alors pourquoi que j’me bats ?
J’peux juste arrêter ces conneries et me barrer, suivre les autres et trouver du boulot ailleurs.
J’peux me battre pour moi, continuer un peu, pas crever, rester jusqu’à la prochaine perm à Hurlevent, puis plus m’repointer du tout.
Ou j’peux rester, pis dire que j’me bats pour les copaings, pour l’Capitaine, et pis j’peux devenir un héros. Lieutenant même, ouais.

Les réflexions du matou continuèrent jusqu’à tard dans l’après-midi. Puis il prit enfin sa décision, son visage buriné retrouvant son inexpressivité habituelle, et il retourna vers le camp la mort dans l’âme.

"La panique ! La panique !"

Les mercenaires auront pu voir Zariel sortir de sa tente en courant, le feu au cul littéralement. La main sur le chapeau, l'autre en train de taper sur ses fesses meurtries, l'homme se sera jeté dans l'eau pour éteindre l'incendie anal.

"Oh bordel de Lumière. J'ai encore foiré mon coup."

Tremblant, jetant des regards gênés à ceux l'observant, il aura finalement prit la direction de sa tente, d'un pas certain. Si un mercenaire l'avait arrêté pour lui demander ce qu'il s'était passé, il aurait juste répondu:

"Qu'est-ce que ça peut te foutre ?! T'es du Syndicat c'est ça ?! Hein ?!"

Après une bonne dizaine de minutes et un long soupire d'aise, il aura repointé le bout de son nez, un grand sourire aux lèvres, complètement excité comme à son habitude. Il aura finalement montré à ceux s'interrogeant sa nouvelle création. Une sorte de moteur à main bas de gamme qui ne sert visiblement qu'à faire du bruit.

Un ultime regard à la mer. Le souvenir de Féralas déjà s'estompait, alors même qu'ils n'avaient pas levé le camp.
Ces derniers mois avaient été comme un rêve fiévreux dont il se réveillait à peine.
Trop d'événements et d'émotions se bousculaient encore dans le fond de sa caboche.
Des visages, des situations, des mots lui parvenaient encore parfois, car les plaies s'étaient refermées : mais les cicatrices persisteraient longtemps.
Il avait souri au mot de Caleb, haussé un sourcil à celui de Lydon. Les gens allaient et venaient dans une ronde perpétuelle à laquelle il s'était habitué. Enfin.

Le futur semblait s'ouvrir à lui, la route devenait moins sinueuse, plus paisible et familière. Il ne marcherait plus seul. L'avenir lui appartenait.

Citation :

Une nouvelle fois, un imposant tas de bois dressé ornait la plage de galets de Pennelune. Surmonté de deux corps. Oswald James Walker dit "Ozzy" et Danelia Elsington, étendus là, prêts à affronter leur dernier voyage.

Le capitaine s'était alors avancé, face à ses hommes rassemblés et avait pris la parole. Evoquant pour Walker l'acharnement de son combat en Lordaeron et la détermination dont le traqueur faisait preuve dans ses combats, quels qu'ils soient.
L'homme n'était peut-être pas sympathique, mais il n'en restait pas moins un grand guerrier, féroce jusque dans son dernier souffle.
Pour Elsington, il décida de ne pas parler et de se tourner vers quelqu'un qui l'avait connu bien mieux que lui : le sergent d'Erdeval Farey.

Gatsi aura parlé de Danelia, son ancien Caporal pendant la guerre avec les Réprouvés. Une femme forte et digne qui n'avait pas à mourir en inconnue sur les terres d'une arène. Après la cérémonie, le Sergent aura récupéré, dans un petit pot, un peu de cendre du bûcher de la mercenaire. Si on lui avait demandé, le chasseur voulait les rapporter en Gilnéas quand leurs terres seraient reprises. Il lui devait bien ça.

Le bûcher fut embrasé après ces mots, et les corps se consumèrent dans d'épais panaches de fumée, achevant ici la campagne de Hache-tripes.

(HRP : Écrit avec Gatsi ! )

"Au moins, ici, il fait quand même moins moite." pense le grand mercenaire à la hache, dos sur sa couche, ne trouvant pas vraiment le sommeil. Rita ne semble pas avoir ce problème, l'homme l'entend doucement respirer de l'autre côte de la bâche séparant leur tente. Tapotant ses doigts sur son torse, il soupire, enfilant son tabard pour prendre un peu l'air : sert à rien de rester à l'intérieur et de se tourner les pouces comme un grand dadais !

Sortant sans trop faire de bruits, il observe les ruines où la compagnie vient tout juste de finir de déballer tout leur barda : c'était peut-être plus petit que Féralas ... ou bien une simple impression ? Après tout, avant, ils avaient la plage et le vaste océan. Là, ils sont "coincés" entre des murs antique. Leurs tentes installées les les unes à côté des autres, on dirait que la troupe ressemble à une bande de saltimbanques, prête à donner des prospectus pour la foire de Sombrelune.
"L'avantage, c'est que le vent et le mauvais temps ne risquent pas d'être un problème." marmonne Druss, hache en main, sortant hors de leur petit camp pour se poser sur un rocher non loin, saluant les quelques rare mercenaires encore debout ET les gardes de la Combe qui font leurs rondes.
Gardes qui semblent moins antipathique que les elfes d'ailleurs ...

Comme chaque jours - enfin, quasiment - le presque quadragénaire se perd dans l'habitude d'entretenir sa vieille hache : polir le manche, nettoyer le thorium avec un chiffon d'huile, faire en sorte que le fil de l'arme soit toujours aussi tranchant ... bref, son petit rituel à lui.
En même temps, ses pensées se perdent dans les paroles du druide, quelques heures avant : se sentait-il concerné ? Pas vraiment. Entrer dans les pages de l'histoire ne l'intéresse pas vraiment ... certes, c'était toujours agréable de se sentir utile et de savoir qu'on vient de changer la vie de certaines personnes pour le mieux, mais bon il est mercenaire, pas un héro. Si c'était un héro, il ne vendrait pas sa hache pour de l'argent.
"Pourtant, tu as bien sortis Collins du pétrin et tu te la coltines dans les jambes gratuitement depuis un bail, crétin." pense la petite voix dans sa tête, qu'il chasse rapidement : certes. Peut-être qu'il devenait plus sympathique avec l'âge ... l'adolescent en colère, passant ses nerfs sur des arbres à abattre et des gueules d'ivrognes à casser dans les caves des bars était une époque biiien lointaine maintenant. Tout comme partager ses routes avec d'autres mercenaires assez douteux, tout simplement pour se payer des nuits dans des auberges miteuse et dans les bras de putains triste. Pas la meilleure des vies.

Et maintenant, sa vie était-elle meilleure ? Peut-être. Plus intéressante ? Sans le moindre doutes : il est entouré de camarades assez colorés et c'est un changement de vie fortement appréciable. Même si sa jeune camarade semble juste vouloir rester tranquillement dans son coin...
Passant son pouce sous le fil de sa hache, jusqu'à ce qu'une goutte de sang coule le long de sa main, le guerrier hoche la tête, satisfait, se remettant sur ses pieds pour peut-être enfin profiter d'une bonne nuit de sommeil...

Épanoui,

C'est probablement l'adjectif qui définira le mieux Jean au cours de ces dernières heures. Il faut dire qu'il n'est pas nécessaire d'en faire des tonnes pour rendre l'homme heureux, la découverte des locaux de l'infirmerie aura été une véritable bénédiction pour le médecin. Un endroit sain, a l'abri du vent, des lits, des rangements et un cadre offrant une intimité relative aux éventuels patients.

Une infirmerie qui lui rappellera probablement le confort révolu de ses anciens cabinets. Ainsi Il aura passé la majeure partie de la matinée a ordonné au mieux les espaces et le stockage qui était mis a leurs dispositions, suivant rigoureusement les consignes d'Alieg en la matière.
Il aura fait savoir a quiconque veut bien l'entendre que "L'infirmerie est ouverte pour consultation", le voila donc, prêt a recevoir qui voudra bien de ses services, une vigueur retrouvée, une motivation gonflée a bloc.

Épanoui, c'est le mot, oui.

Maintenant que Primerose avait récupéré Appât, elle mettait un point d'honneur à guérir autant que possible ses blessures et a essayé d'adoucir le chien ainsi qu'à déconditionner de ses anciens traitements, cependant, c'était difficile, compliqué. Souvent, elle manquait de se faire croquer par Appât qui lui grognait dessus, aboyait comme un molosse enragé.

Malgré cela, la maîtresse des bêtes faisait toujours attention à ne pas avoir de réaction excessive et à montrer une grande tendresse envers ce pauvre chien maltraité. Elle ne se décourageait pas et, petit à petit, elle savait qu'il finirait par se calmer.

D'un autre côté, elle donnait volontiers des cours de dressage à Thesryn ou à Ulfarir, s'ils venaient le lui demander.

Et de manière plus générale, Prim' se montrait, finalement, assez sympathique avec ceux qui lui accordaient une certaine gentillesse, bien que parfois, il lui arrivait d'être de mauvaise humeur sans raison apparente et d'envoyer boulet ceux qui lui adressaient la parole, exception faite des officiers ou des vétérans, avec qui elles ne pouvaient pas se le permettre, bien que son vocabulaire se réduisait alors à des "Oui, non, c'est compris".

Puis, finalement, encore à d'autres moments, il lui arrivait de poser son regard sur Taylor Dagern, alors ses yeux se perdaient dans le vide, et elle donnait l'impression de fixer l'homme avec nostalgie, pourtant ce n'était dû qu'à une conversation avec celui-ci, où elle avait du évoquer brièvement son passé, sans rentrer dans les détails. Conversation qui avait visiblement fait remonter certains flots de souvenirs d'une époque presque oubliée.

Le changement de cap en direction de Désolace et leur toute récente installation aura valu a l'Intendante de découvrir que quelques courriers s'étaient visiblement perdus en cours de route. Et parmi eux, une lettre qu'elle se hâta d'épingler au tableau d'affichage:


C'est avec soin, et une tendresse bien palpable qu'elle acheva son oeuvre en l'assortissant d'un petit ruban blanc noué pour l'égayer et lui donner une touche plus heureuse, avant de contempler le tout d'un air songeur pendant quelques instants.


"Debbie Desair, ce ne serait pas si mal, au fond."
Prise de court par une pensée fugace, qu'elle chassa d'un geste de la main, elle s'éloigna a nouveau vaquer a son installation, non sans jeter un coup d’œil inquiet en direction de l'infirmerie.

"Ce petit con !"
On avait pu entendre des jurons jaillir de la tente du capitaine à l'affichage de la lettre des mariés.
L'officier en était sorti en trombe, l'air furieusement agacé, prenant la direction du maître des griffons.
Il n'était revenu que le lendemain matin.

Dans la quiétude de la nouvelle infirmerie, la petite figurine tournait et tournait entre ses doigts, inlassablement. Le bois était clair, presque rouge, d’un grain fin et lissé par l’oeuvre; chaque détail, chaque noeud torturé de l’écorce figurée avait été sculpté avec un soin précis et recherché, sans qu’aucune courbe n’ait été laissée au hasard. Il le sentait.
Asrion savait ce qu’il faisait.

Pourtant, à fixer la statuette, ce n’était plus ce visage qui apparaissait. Il s’affinait, s’adoucissait. Se parait de boucles d’un or pur et ardent. De ciel au fond des yeux, plutôt que de glace. Pourquoi maintenant ? Pourquoi ces souvenirs devaient-ils encore le hanter ?
Ces iris qui l’hypnotisaient encore y étaient-ils, même aujourd’hui, pour quelque chose ?
Ca aussi n’avait pas été laissé au hasard. L’éclat d’une lumière flamboyante habitait ses rêves, dont la radiance ne faisait que rendre plus noires encore les ombres qu’elle projetait.

Laisse-moi, soufflait-il. Il conjurait le calme visage de Debbie comme une panacée. Viens, lui répondait alors une voix échappée de sa mémoire. Viens, je te montrerais le Jardin.
Il se souvenait du Jardin, un peu. Comme un rêve auquel on s’attache de peur de l’oublier. Mais les détails s’étaient déjà effacés, volés par le temps et le désarroi; seule restait la lumière d’un après-midi d’été, seule restait la brise douce portée par la mer. Des milliers de fleurs. La dentelle des ombres du feuillage sur son visage.

Mais le Jardin était loin, le Jardin était presque oublié. Il serrait la figurine entre ses doigts.
Précieusement.

Sous les doigts de Jean, ma peau se fait tricot ; ses aiguilles me piquent la chair, la tirent, et recommencent après un nœud. La douleur n’est plus là. Je flotte sur un nuage. En est-ce un ? Tout bouge tout autour. Le Sergent m’avait ordonné de rejoindre l’infirmerie. Où est-elle ? Où suis-je ? Me redresser est impossible, alors je sombre… sombre dans le sommeil, sombre dans la nuit, sombre sous les éclats métalliques d’aiguilles.

Il passait la plupart de son temps aux côtés de Croque, essayant de s'habituer à être accompagné, d'apprendre, et aussi s'entraîner ensemble. Il y avait du travail, mais le chien a bien été dressé on dirait, pas très câlin. Tant pis ce n'est pas ce que recherche Ulfarir.  Il fronce les sourcils pensant au plan d'attaque foireux de la dernière mission, et les risques en conséquences. La petite Charlie qui se fait planter la flanc, il s'inquiétait sachant que les satyres utilisent toutes sortes de poisons. Apparemment elle est hors de danger, mais il ne veut plus que cela arrive, on ne laisse personne derrière, et encore moins les copains.
Il sera partit vers l'infirmerie pour voir comment elle va, puis retourner proche de sa tente et de son chien.