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 Rumeurs de la compagnie

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Durobar Saute-Montagne
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Durobar Saute-Montagne
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MessageSujet: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 13:09

Un de plus, un de moins, quelle différence ? Les morts s'enchainaient dans cette compagnie et il était habitué à voir des bon gars partir du jour au lendemain, partir pour un monde meilleur. Tout du moins, c'est ce qu'il s'imaginait lorsqu'on rejoignait la Lumière. Finalement, c'était le lot commun à tous ces gens : vivre par l'épée, mourir par l'épée. Quoi de mieux qu'une mort sur le champs d'honneur ? Lui-même ne se voyait pas mourir à un âge avancé, baveux sur une chaise à bascule à radoter ses histoires à des jeunots en quête de gloire. Car la gloire n'existe pas dans ce milieu.

Encore la même ambiance douce amère dans le campement. Des gens qui ne montrent rien mais qui sont impactés et des gens qui montrent beaucoup trop leurs émotions. Encore un jour à éviter de croiser les uns et de rester avec ceux ayant une mentalité d'acier pour faire fi de ces problèmes là.

Parce que c'était rien de plus qu'un problème. Un obstacle à surmonter. Deux de morts, deux gars de la première ligne. Cela fait donc deux personnes en moins pour sauver les miches des gens derrière. Des gens qui ne seraient à peine capable de résister sans leur soutien. Telles étaient les pensées du Barbe-de-Bronze.

C'était ennuyant, se disait-il lorsqu'il avait appris la mort de Lothar. Ennuyant, car il aimait bien ce petit gars. Toujours volontaire, toujours apte au service. Ne rechignant sur rien, ni sur les tâches quotidiennes, ni sur les entraînements à répétition. Jamais grossier, toujours sincère. Il n'en fallait pas plus pour être apprécié par le vétéran des guerres précédentes. Il suffisait de montrer sa volonté d’abnégation de soi au profit d'un tout commun. Montrer sa combattivité et sa bravoure lorsqu'il le fallait, au bon endroit, au bon moment. Broche réunissait tout ceci. Hélas, un nom de plus à se souvenir. Puissait-il encore avoir une place pour ce dernier dans sa mémoire comptant déjà beaucoup trop de camarades décédés.

Pour ce qu'il est du Chaton, il avait appris la nouvelle lorsque l'un des médecins la lui annonça tout en changeant ses bandages. Il n'avait rien dit, se gardant de tout commentaire mais au fond de lui, ce n'était que justice. Oh, il l'avait apprécié, fut un temps puis le fait d'avoir été son élément catalyseur concernant la mort de Mardrun, lui avait donné plusieurs fois l'envie d'abréger sa faible vie de couard. Trop jeune, trop inexpérimenté, il avait commis une faute grave aux yeux du Nain : celle d'abandonner un camarade à une mort certaine. Ce n'était clairement pas une vie adéquate pour le jeune Chat mais il avait voulu suivre les pas de son idiot de grand frère. Quelle déchéance !

Les faibles meurent, les forts survivent. La vie était ainsi faite. Aussi regretta-t-il la mort de l'un, mais de l'autre, il n'en avait que faire.
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Maelyne Tewen
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 13:53

Première mission, premiers échecs.

La "nouvelle" avait été complètement dépassée lors de ce baptême du feu, choquée par la violence du premier coup qui lui fut porté. Elle avait suivit les ordres, machinalement, levant parfois son bouclier, soignant les blessés lorsqu'on le lui demandait.

Tout se déroulaient trop rapidement devant son regard perdu : les attaques, les blessures, la chute de ceux qui se tenaient debout près d'elle la seconde antérieure.

Elle avait, malgré tout, donné tout ce qu'il lui était possible de donner, offrant le réconfort de la Lumière à ceux en ayant le plus besoin. Et pourtant, malgré une veille presque constante, la Lumière avait décidé de les rappeler à elle.

Au matin, cernée et enfermée dans son mutisme, elle s'accorda enfin un instant de repos, bien qu'agité par les souvenirs des évènements. Elle serait forte et à la hauteur, comme elle l'avait prétendu au recruteur, mais pas maintenant, pas après tout ça.

Il lui faudrait peut être un peu de temps, certes, car même si elle ne les connaissaient pas, la dernière phrase que lui avait dit "le chaton" lui restait en tête, comme le fait que les deux victimes ne semblaient pas bien plus âgées qu'elle. Elle avait décidé que de toute façon elle ferait face, comme tout le monde, rendant hommage à leurs morts puis elle qu'elle retournerait prendre soin des vivants, car telle était la voie qu'elle avait décidé de suivre.
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Aldereth Malveras
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 14:15

Elle fixait la mer. L'horizon prenait une teinte de rose et d'or en passant au dessus de la ligne de flottaison. C'était un spectacle sur lequel elle avait souvent peu lieu de s'appesantir, et elle gardait les yeux grands ouverts pour savourer la déchirure inéluctable entre la nuit et le jour. Pendant un instant ils s'étaient confondus et puis le jour avait pris le dessus. Elle avait besoin de s'assurer de ce cycle inéluctable. Elle qui s'imposait le doute comme un garde-fou, elle ressentait cette fois le besoin de sentir la terre sous ses pieds, pour ne pas avoir l'impression de faiblir.

Epargner une vie, en perdre deux. Etait-ce une opération ou simplement un délire de son esprit fatigué ? Oui, sûrement. Le pragmatisme de la prêtresse l'avait toujours guidée, parce que celui là même éloignait l'âme de la folie. Douce ironie. Alors qu'elle contribuait à la libération du furtif le plus sulfureux de la compagnie, elle avait senti son âme s'apaiser d'une injustice qui n'avait pas encore eu lieu. Elle pouvait se tromper, cependant. Une part sombre d'elle bouillonnait en écho. Trahis moi et tu souffriras mille morts, ombre parmi les ombres, je te dévorerai aussi sûrement que la nuit engloutit les dernières lueurs du jour au crépuscule.

Elle oscillait entre ces deux états, la paix, la colère, l'assurance et les tiraillements du doute. Elle s'assit sur le sol encore humide de rosée. Elle sentait ses cheveux encore décoiffés flotter autour d'elle alors que la brise marine soufflait son haleine saline sur son visage. Elle ne sentait plus la souffrance au moins. L'agonie du jeune Chat, le déchirement de son âme qui s'échappait, en écho de celle de son frère qui vivait une autre forme d'agonie. L'impuissance. Sa vieille ennemie revenait lui rappeler qu'elle n'était rien de plus qu'une goutte dans cet océan et que tous ses talents n'y changeraient rien. Elle avait tout partagé, ne s'était rien épargné. Elle avait accepté d'embrasser la douleur une fois de plus. Pour ne pas oublier son humanité.

Lothar avait été l'un de ces êtres les plus humains, si bien qu'elle avait opéré un recul prudent face à la clarté de ce jeune innocent. Il lui rappelait bien trop Flibuste, qu'elle avait tenté de protéger. Non ça ne pouvait pas se reproduire. Elle s'était prêtée au jeu, mais elle l'avait confié à Chat, puis à Sioraï. Et finalement l'inéluctable était arrivé de la pire des manières. Il était le seul qu'elle avait refusé de toucher. Nulle clarté ne viendrait plus jamais animer son regard. Il y avait tant d'espoir en lui que ça lui aurait brisé le coeur. Et finalement, n'avait-il pas réussi ? Avait-elle seulement réussi à mettre à distance ces hommes qui la suivaient sur le champ de bataille ?

Elle revoyait le désastre accablant de tous ces corps couchés au sol, entourés de silhouettes penchées et affairées pour sauver ceux qui pouvaient l'être. Son fidèle garde-fou lui avait rappelé : "Tu n'en as pas perdu deux, tu en as sauvé vingt." Elle n'avait sauvé personne. Elle s'était retrouvée prise au piège et elle avait subi l'assaut sans pouvoir reculer. Elle avait envoyé Lothar dehors en espérant le tirer des horreurs de la corruption. Elle l'avait envoyé à la mort. Elle se concentrait sur la colère, désormais. Elle sentait l'insidieuse caresse de la trahison. Etait ce de la paranoïa ? Son esprit pragmatique étudia sans égards les recoins de sa tête. Elle prit une longue inspiration. L'ensemble semblait bien ordonné. Elle se releva avec l'intime conviction qu'ils avaient été pris au piège, attendus. Etait-ce les elfes ? Les démons se dissimulaient-ils parmi eux quelque part ?

Elle promena son regard vers cet écran vert et impénétrable de la forêt qui les étouffait de sa canopée. Quelqu'un paierait pour ça.
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Florie/Tiya
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 14:20

Il était trop tard pour penser à la mort. Elle était déjà là, s'invitant dans ce lieu majestueux qui ne connaissait plus que la médiocrité.

Ils n'étaient pas ses amis mais elle avait pour devoir de veiller sur eux, de les rendre apte à faire ce pour quoi ils étaient tous là. Combattre...Combattre la corruption plus précisément ce soir là.

Les images se superposaient dans l'esprit de la sorcière..Val'sharah..Feralas...le druide corrompu dont elle pouvait deviner la souffrance et la folie. Maddie semblait loin le temps d'une demi seconde jusqu'à ce qu'un hurlement, un cri la rappelle à l'ordre. Les corps tombaient, fumaient, se tordaient de douleur sans que ses soins n'y puissent rien.

Au retour au camp, le calme n'avait pas suivi la tempête. La jeune femme détestait les heures après la bataille. Le danger, l'instinct de survie, l'urgence ne rendaient plus secondaires les gémissements désespérés, l'odeur insoutenable des corps qui mourraient. Le travail continuait jusqu'à ce que l'on tombe d'épuisement.

La nuit durant, c'est Charlie que Maddie avait veillé. Elle se souvenait bien l'avoir déjà croisée à Teldrassil puis au début de la guerre des épines. Elles ne se connaissaient pas vraiment, elles savaient simplement mettre un nom sur un visage. Longtemps, la sorcière soigna les blessures de sa compatriote, soulageant au mieux ses brulures, les nouvelles comme les anciennes. Ses mains se faisaient douces, presque tendres face à la douleur. Féralas, les Kal'dorei, Charlie, tout lui rappelait un passé qu'elle cherchait à fuir, une époque où elle souriait moins mais où elle était plus heureuse.
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Camille Chat
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Camille Chat


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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 15:16

Boum … Boum … Boum …

Camille Chat est assis sur un tabouret dans l’une des tentes de l’infirmerie, au chevet de Charlie Stardust. Il n’a pas dormi. Toute la nuit durant il a caressé cette crinière avec ses grosses mains, il y a enfoui son nez cassé pour inspirer l’odeur de celle dont il ne veut plus se passer. Le regard impuissant de la brute se porte sur les horribles plaies, sur les bandages qui recouvrent la mésange pour laquelle son cœur bat et se contracte furieusement.

Boum … Boum … Boum …

Le gong continue de battre entre ses oreilles. De grands coups de boutoir frappent en rythme la plaque de métal qui remplace un éclat de son crâne. Il est livide, son teint est cireux, son regard vide. Camille a la bouche entrouverte, presque recroquevillé sur son tabouret. Il bave et s’attrape parfois la tête entre les mains en gémissant.

Boum... Boum ...Boum.

Dans son poing serré et tremblant, une plaque en métal sur laquelle sont gravés le nom de son frère et la date de son incorporation dans la Compagnie. Le Chat frémit, sa carcasse est parcourue d’un tremblement. Il revoit la scène comme si elle se déroulait sous ses yeux. La pluie de grangrefeu, les cris, la confusion. « Va voir dehors ! » que j’lui ai dit. « Ferme ta gueule, discute pas ! Va aider ceux qui sont dehors ! » que j’lui ai dit. Je pensais qu’il allait être en sécurité là-bas, avec les officiers, avec les soigneurs. Qu’il fallait pas qu’il reste dans le temple, parce que là ça allait chauffer pour notre cul. J’voulais pas qu’il me voit mourir, j’voulais qu’il s’en sorte. « Sors p’tite bite » que j’lui ai dit. J’lai envoyé en casse-pipe. Si j’avais fermé ma gueule il serait encore vivant.

Boum. Boum. Boum.

Et puis pourquoi qu’on est allé crever là bas hein ? Pour des fils de pute d’elfes qu’en ont rien à foutre de notre gueule. Qui nous envoient crever. Ils étaient où hein ? Et comment c’est arrivé hein ? C’est eux. C’est leur faute ! Bala il est mort ! L’Asticot il est mort ! Et le Capitaine hein ?! Il était où lui hein ? Pourquoi qu’on crève !

Boum. Boum. Boum.

Le Chat tourne en rond dans la tente, il se tient la tête entre les mains. Il tremble, il pleure à gros bouillons, il n’y voit plus clair. A Lucie Lehman qui vient lui faire boire son remède, il ne répond que par des insultes. Quand Pélissier s’enquiert de son état, il jure et le bouscule. Devant Alieg, il serre les dents et grimace comme un fou, la morve au nez et les genoux qui s’entrechoquent.

BOUM. BOUM. BOUM.

La Charlie elle est morte ! Bala ! Lolo ! Môman ! C’est leur faute, leur faute. Le Capitaine, le Lieutenant. C’est eux. Ma caboche putain, ma caboche. AAARH. BALA putain pas toi. Pourquoi. C’est moi j’t’ai tué frangin. Putain non. Charlie ! Ma mésange. Ma mésange t’es morte. AAAAAAAAAAARH.

BOUM. BOUM. BOUM.

Camille Chat jaillit de la tente, le regard enfiévré. Il hurle et tombe à genou en se tenant le crâne. Vaincu. Vaincu par ses émotions, par la fatigue, par les faiblesses qui le fissurent, par une existence de malheur et de souffrance. Un colosse aux pieds d’argile qui s’écroule devant la mort de ceux qu’il aime, lui qui a survécu à mille carnages sans sourciller. Il n’entend pas les cris à l’aide, il n’entend pas les paroles rassurantes, il n’entend pas ceux qui s’approchent pour le sauver. Au contraire, il se relève d’un bond, semble aux abois, tremble et tient des propos incohérents. Il bouscule, crache, fait voler les marrons et tonner la foudre. Il s’enfuit, trouve un arbre ou une lanterne en pierre, s’abat le front dessus plusieurs fois avec une violence inouïe pour faire taire le gong.

BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM.

J’VAIS LES TUER. C’EST EUX. LES FLAMMES MÔMAN SAUVE MOI. BALA JE TE VOIS NON. CREVE PAS. CHARLIE. POURQUOI C’EST COMME CA. PRENEZ MOI QU’ON EN FINISSE. MÔMAN PETITE MÔMAN POURQUOI T’ES PARTIE. AAAAAAAARH.

BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM.

Le Chat s'envole, plane, explose, luisant de sueur, hallucinant. Il voit une forme. Il décoche un direct du droit, la personne s’écroule. Un satyre ? Varian Wrynn ? Pôpa ? Bervann ? NON C’EST UN ELFE. C’est eux ! ILS VIENNENT ME PRENDRE. Camille Chat dégaine son couteau, se jette sur la forme au sol sans lui laisser le temps de se relever, s’apprêter à lui ouvrir la gorge, des bulles de bave éclatent aux commissures de ses lèvres. NON. C’est quelqu’un que je connais. J’allais le tuer. J’ai tué la Mado. J’ai tué Charlie. J’ai tué Bala. J’ai tué Lolo. J’ai tué l’Gros Dédé et tous les autres. J’ai tué Tomas. Et là j’allais tuer … lui, ou elle. Je, suis un monstre. UN MONSTRE. Môman j’arrive. Je meurs, regarde j’ai la force. Je vais faire comme Féfé. OUI ENFIN.

BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM.

L’ancien taulard se relève brusquement, debout sur la plage, et pose le fil de son couteau cranté sur les veines de son poignet gauche. Il rugit en tremblant pour se donner une dernière fois du courage mais s’écroule dans le sable avant d’avoir esquissé le moindre un geste, lâchant son couteau vierge de sang. Une seringue vient d’être plantée dans son épaule. Le Chat est hors combat. Il dort, paisible. Et dormir, c’est mourir.

Boum … boum …. Boum …
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Thesryn Alarone
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 15:44

Le ciel s’effondrait. Elle n’avait pas d’autres mots, pas d’autres pensées. Les éclairs frappaient tout autour d’eux, arrachant ça et là des pans de l’édifice millénaire au sein duquel ils se battaient. Son regard ne savait pas où se poser. Gatsi à sa droite ? Les deux autres tireurs à sa gauche ? Dereck juste à ses côtés après que Lothar l’ai relevée au corps à corps ? Ou la douzaine d’ogre qui leur fonçait dessus ?

Elle ne savait pas ce qu’il se passait. Elle avait peur. Si elle avait déjà frôlé la mort, elle n’avait jamais côtoyé pareil cataclysme. Sa main se crispait sur son arc, elle aurait de toute façon été incapable de tirer la moindre flèche. Elle cru voir quelques mouvements du mage… Puis une lumière bleue. Presque aveuglante tant elle est proche. Une douleur dans la poitrine, un poids sur ses épaules. Elle va tomber ? Elle va mourir ici ? Son regard chercha la prêtresse qu’elle savait dans son dos. Un tonnerre assourdissant, puis plus rien. Le poids disparaissait tout comme la pellicule bleue qui venait de lui épargner une blessure, qui, si elle n’aurait pas été mortelle, l’aurait clouée au sol. Autour, c’était le chaos. Lothar était inanimé. Les deux médecins étaient eux aussi K.O. C’était l’instinct qui désormais la guidait. Elle vient coller quelques claques à Pellissier après l’avoir secoué. La panique s’entendait dans sa voix, mais tant qu’elle pouvait assurer son rôle, elle n’en faisait que peu cas.

Si sa prêtresse était sauve, à l’abri de l’importante arche servant de porte au temple, elle devait elle même se concentrer sur son propre combat. Cillant face au démon qui dépassait probablement tous les cauchemars qu’elle avait pu faire, elle prit son courage à deux mains “La rédemption ou la mort !”. Une flèche. Deux. Puis plus rien, le feu, les flammes et la douleur. Son seul mouvement aura été de protéger son visage de ses bras alors que paradoxalement, quelques secondes avant l’impact une sensation agréable, revitalisante l’avait saisie, comme celle que l’on pouvait ressentir en se plongeant dans une rivière après une journée de marche sous un soleil de plomb.

Le reste de la nuit n’aura été qu’un ensemble de gémissement de douleurs et de sommeil pratiquement comateux, une voix à laquelle elle se raccrocha, encore et toujours celle de la brune qui partageait sa tente depuis quelques semaines désormais. La douleur finissait par disparaître, comme le reste. Elle n’apprit le décès de Lothar que tardivement le lendemain en ouvrant les yeux, en même temps qu’elle découvrait, sur sa couche, une pièce dorée, peinant à réaliser ce dont il s’agissait jusqu’à finir par la serrer dans son poing sans commenter, se contentant de se rouler en boule pour laisser ses larmes couler. Sanglotant un peu alors que ses nerfs relâchaient la pression accumulée par la soirée.

“T’en fais pas, ça va aller.” Amère ironie, les derniers mots qu’il lui avait adressé s’étaient confirmés. Bien qu’il le fût plus là pour le voir.

Depuis huit ans, depuis que cette compagnie existe, où que notre capitaine m'ait fait signe, dans la paix et dans la guerre, dans la défaite ou la victoire, j'étais présent.
Je suis votre ancien des Tarides. J'ai servi au Norfendre avec Stroganov, en Outreterre avec Leezan, en Pandarie avec Annysha.
Je suis votre ancien de Lordaeron, De l’île de la Purification à l’Elstram, des Carmines à Strangleronce, je suis l'un des 136 morts de vos campagnes.
Je suis votre ancien de Comté de l’Orage; Le douzième mois de l’an 37, sur la place de la Main d’Argent, j'ai combattu, jusqu'au bout, pour l'honneur;
Je suis votre ancien de Landbrook. Le cinquième mois de l’an 36, j'ai raffermi ma prise sur mon arme plutôt que de la rendre; J'ai repris les armes à Haut-Roc, à Tamariv, en Kalimdor; jusqu’à disparaître dans cette même baie...
Je suis votre ancien de Norfendre; Je suis tombé devant cette mine pour protéger un camarade, en pleine mer, ou sur une île, loin de mon pays.
Je suis votre ancien de Drustvar; d’Havrebrune à Corlain quelle aventure !
Et je suis mort à la Cathédrale, dans l’Abîme. Je suis mort à Vol’Dun, une nouvelle fois.
Je suis votre ancien de Chantorage; Je suis tombé dans la boue du reflux mort, au fond d'un océan glacé, dans des catacombes obscures.
Je vous connais; Vous allez dire que je raconte mes histoires. Je sais que je n'existe que par vous; Le Passé n'est rien sans le Présent qui écoute et se souvient.
Et l'héritage que je vous lègue est comme un livre jamais clos; il y a toujours un chapitre à écrire. Le vôtre.
Dans ce monde dangereux, vous êtes en première ligne, vous avez choisi d'être des mercenaires, vous serez les gardiens du feu.Vous avez la meilleure part;
Si j'appartiens à l'Histoire, l'Histoire vous appartient.

...

Je suis votre ancien de Féralas. Alors que le ciel s’effondrait, je suis resté loyal et fidèle même lorsque mon âme abandonna mon corps.

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Karghan Chaînes-de-Magma
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 16:08

Il regarda la petite troupe d'ogres arriver sur lui. Il était tout de même confiant. Il n'avait qu'une envie, c'était d'invoquer un magnifique météore dans le ciel pour le faire exploser sur ces bêtes infâmes. Tout cela aurait été satisfaisant. Il pensait d'ailleurs qu'il ne pourrait servir qu'à ça ! Balayer ce qui se trouvait face à lui.
Cependant Suika n'était pas du même avis. Elle, qui incantait depuis quelques secondes, ouvra les yeux. Le ciel se couvrit, et Dereck comprit.

"A couvert !" Tels sont les mots qu'il aura pu déclarer avant que le cataclysme ne s'abatte sur eux. Les premiers éclairs auront frappés autour d'eux, mais il savait que ce n'était qu'une question de temps pour qu'ils ne s'attaquent aussi aux mercenaires. Dans l'urgence de la situation, Dereck devait prendre les devants. C'est au dessus de lui qu'apparut une barrière bleutée qui encaissé le plus gros des éclairs, ceux étant en dessous ne prenant que le choc de la foudre.

Elle s'approcha du sorcier, qui était à bout de force, et se retrouva à lui dire que c'était peut-être un peu trop puissant. Il avait répondu sur le ton de l'humour, mais au fond de lui l'envie que le météore s'abatte finalement sur Suika n'était pas déplaisante. Il relâcha la barrière, soulagé que tous s'en soit sortis, juste avant de poser un regard sur Lothar. Sa barrière ne l'avait pas protégé, et la honte commença à s'emparer de son cœur.

C'était terminé pour dehors. Enfin.. Pendant quelques secondes. La présence démoniaque venait de faire irruption, en premier pour troubler sa magie, en second pour troubler sa vue. La créature fumante s'approchait, son énorme geôle avec lui. Il ne pouvait plus que compter sur ses alliés pour réussir. Mais ils étaient autant en mauvais état que lui, et tuer le démon semblait compliqué.

Le rayon apparût. Le moment fatidique où, dans les tourments des milles et une âmes damnées, Lothar fut emporté. Les hurlements ne s'arrêtaient pas, les âmes voulant s'enfuir tentant de s'accrocher à celle de Dereck. Mais la geôle les ramenant à elle, c'est l'esprit du sorcier qui allait partir avec elles. Il tomba, raide, pâle. Son esprit tourmenté par les milliers d'âmes enchaînées qui s'étaient accrochées à lui.

Il se réveille à côté du corps de Lothar, observant le Lieutenant. Il la regarda, et ne ressentant que la douleur mentale du rayon, il parla d'une voix lente, presque dérangée: "Son âme a été emportée."

Le retour fut compliqué, les voix de ses camarades couvertes par les cris. Ses blessures ne le gênaient pas, mais il sentait que son corps avait faiblit. En fait c'était plus le manque de mana qui était violent en lui.

Arrivés au campement, ne sachant pas trop si ce qu'il avait pouvait être soigné ou non, il sera allé à l'infirmerie. Pelissier aura insisté pour s'occuper de ses brûlures et autre blessures. Lorsque l'adrénaline redescendit, le contre-coup d'avoir puisé dans sa propre vie pour lancer un sort sera fatale. Son corps s'écroulant au sol, le Lieutenant l'aura presque trainé dans un lit pour qu'il puisse y trouver un repos assez compliqué. La nuit était mouvementé, son âme sentant encore les mains des damnées s'accrocher à elle.

Il ne se réveillera que le lendemain soir, avec de nouvelles résolutions en tête.
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Joyce
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 16:23

Deux morts, deux amis.

Elle les avait vu partir en mission, elle les avait vu revenir, l'un sans son âme, l'autre au bord de la mort, et puis finalement, plus rien.

Elle restait là, dans la tente de l'infirmerie, son regard vagabondant du corps de Baladinis à celui de Lothar. Soucieuse, elle surveillait Camille, se concentrant sur le grand Chat pour essayer de retenir les émotions qui s'emparaient d'elle. Elle n'aimait pas ça.

Elle voyait le grand Chat défaillir, elle voyait son propre coeur défaillir à travers lui. Elle essayait de le rassurer, de le réconforter mais il ne l'entendait même plus, si ce n'est pour lui répondre des insultes.

Elle le voyait filer vers la mer, complètement fou et incohérent, elle le suivait, piqure à la main. Et alors qu'il plaçait le couteau sur ses veines, elle retenait sa respiration un instant, avant de lui enfoncer l'aiguille sous la peau pour l'endormir. Plus rien. Le Chat s'écroulait dans un profond sommeil. Plus rien.

Elle l'observait là, longuement, s'écroulant à côté de lui. Elle le regardait dormir paisiblement alors que les larmes coulaient le long de son visage tâcheté. Elle réalisait que deux de ses amis n'étaient plus là, et ne seraient plus jamais là. Plus rien.

Elle restait figée longuement à côté du grand Chat endormi, pleurant toutes les larmes de son corps, jusqu'à ce que ce soit un autre médecin aux lunettes cassées qui vint la réconforter à son tour, la prendre dans ses bras, et essayer de lui offrir des mots rassurants.

Mais ça ne suffisait pas, il n'y a que l'épuisement qui pouvait arrêter les larmes de la jeune femme, et c'est quand elle s'endormit finalement dans les bras de Jean, qu'elle cessa de pleurer. Plus rien.
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Céleste Hannigan
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 17:02

Quelque chose cloche. Son intuition lui vrille les nerfs, ses perceptions s’opposent à bien plus puissant qu’elle, par-delà l’escalier. *Pitié, Lumière…* La corruption est étouffante, une main froide glissant le long de son dos jusqu’à encercler sa gorge, la priver de souffle et de raison. *Guide nous…*  Elle tient contre elle le bâton dont l’éclat commence à faiblir, n’entend plus que le tambour de son cœur masquant les ordres et les cris.  *Lumière… ? *

Alors que soudainement, le voile de ronces lui coupe tout vue, la Lumière lui répond. Elle la sent présente, couvrant son cœur de Sa clarté, coupant ses pensées de dizaines de prières. Il n’y a que le devoir, que la Ténacité pour la soutenir. D’un seul instant, elle embrase le mur corrompu, et porte déjà son regard blanchi sur une prochaine cible. Elle ne sent que Sa présence, Son appel, Sa volonté.

Mais aussi vite qu’elle est venue, la Lumière la quitte. Trop jeune, inexpérimentée, le coût des sorts la purge de toute son énergie. Elle est inutile, incapable, affaiblie, vacillante… et soudainement consciente de ceux autour d’elle. Les corps jonchent le sol, la douleur et la chair atteinte percent ses sens, interrompent sa prière. Le fracas du cataclysme s’est abattu sur les mercenaires, et l’éclat de Nereliss remplace un instant ses pensées troubles.

Un flot d’âmes en perdition suit le cataclysme, hurlant et griffant et dévorant ses craintes et ses doutes, se gorgeant de ses faiblesses. Elle hurle, elle aussi. Une jeune demoiselle de campagne, à peine éveillée aux horreurs du monde, elle ne peut que hurler, courir, se cacher, et prier. Prier, prier, prier, prier… que quelque chose se passe, qu’un miracle apparaisse, qu’une entité quelconque dans sa divine bonté puissent les sortir de là, de ce cauchemar, de cet enfer, de cette mort brûlante. Rien. Rien ne répond. Un soupçon de Lumière empli son âme, mais rien ne vient pour ceux à l’agonie, rien de plus que les actions, que les gestes, que les soins. Céleste est inutile.

Son regard se lève, à cet instant, et son esprit encore embrumé reconnait une voix parmi tant d’autres. Thesryn. Rien d’autre que la peur ne comble son esprit, rien d’autre qu’une terreur comprimant son cœur alors qu’elle l’empli de ses dernières forces, qu’elle l’étreint, qu’elle la supplie de ne pas y retourner. Une terreur qui ne la lâche pas sur le retour et à l’infirmerie, jusqu’à ce que l’épuisement la rattrape sur sa petite chaise.

Elle se réveille en sursaut au cri de Chat, et la réalisation est frappante. Elle voit le Lieutenant impuissante, Alieg dépassée… Et pour la première fois depuis la bataille, une voix de raison se fraie un chemin dans son esprit tourmenté. *Elle n’est pas morte.* C’est un constat, une ancre à laquelle s’accrocher, quelque chose qu’elle ne dira pas à haute voix. Elle n’est pas morte, et d’autres si. Elle abandonne les soins déjà coupés par son sommeil, laissant aux autres la garde de sa compagne en face de qui elle s’écroulera, empruntant un lit pour le reste de la nuit.

Le lendemain sera comblé de prières et de méditation, la prêtresse n’autorisant à ses côtés que quelques personnes de confiance pour couvrir ses doutes, cette voix qui susurre « tu n’as pas fait assez ». Ironique, quand elle repense aux conversations de l’avant-veille. « Tu n’as pas fait assez ». Elle doit se renforcer, elle doit pouvoir tenir quand d’autres sont à terre, elle doit servir. Sa main tire la Croix de Lumière de son cou, et dans le reflet de l’argent blanc elle ne voit qu’un seul sentier.

Ténacité.
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Taylor Dagern
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 19:37

Toute la nuit il avait veillé. Tenant le Chat à l'œil du mieux qu'il avait pu. Il avait fini par injecter la seringue donnée par les médecins à son ami, incapable de le maîtriser ou de le raisonner, avant de le reconduire à l'infirmerie.
"Putain d'connerie."
Le soulagement n'était pas venu. Pas plus que la colère. Il s'empara d'un morceau de bois dans sa tente.
Et alors il tailla à un rythme effréné, penché sur son ouvrage. La douleur et les coupures devinrent secondaires alors qu'il s'échinait à donner forme à ce grotesque bout de bois.
A l'aube il s'effondra, satisfait : un lion de sa facture trônant à ses côtés.
Et résigné les bras du sommeil s'emparèrent de lui. Enfin.
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Mannfred Von Drakwald
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 6 Mai - 22:41

Le glas, cette sonorité fredonnait dans une Féralas dénuée d'église ou de clochers religieux quelconques. Il résonnait dans la tête de tout un chacun en ce moment même, au sein de la célèbre compagnie. Lomerak n'en était pas exempt, la brusque confrontation à la mort de ses compagnons intensifiait le sentiment amer qu'il pouvait ressentir vis-à-vis de la funeste faucheuse. Celle-ci ne se faisait pas prier, elle saisissait toutes les âmes : nobles de cœur, pourritures sans noms, ...

Deux âmes vaillantes s'en étaient allées dans la douleur, il s'était résolu à ne plus chercher de raisons à passer l'arme à gauche quand bien même c'eut été difficile aux premiers amis tombés en service. Malgré cela, le soldat ressentait de l'affection pour les deux braves gars et il les honorerait en veillant sur le bûcher funéraire, psalmodiant les prières qu'il répétait à ses confrères tombaient avant lui. Épée tenue par la garde, pointe ancrée dans l'herbe et tête inclinée dans une pose inlassablement stoïque.

Ses songes se tournèrent à présent vers les vivants, ceux qui étaient toujours au cœur battant dans cette région meurtrie. Certains étaient encore mourants, c'était bien une raison suffisante à son goût pour garder la tête froide. Il savait Charlie mutilée et dans un sale état, il s'en inquiétait régulièrement. Passant sa tête au sein de l'infirmerie sans déranger davantage les soins prodigués, il portait son regard sur la Gilnéenne avec qui il se plaisait à échanger le soir. Il expira profondément et lentement en guettant son état critique mais à présent stable. Ils étaient tous deux conscients de ce genre de situations, l'appréhendait-il? Nul doute malgré tout.
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Durobar Saute-Montagne
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyVen 8 Mai - 16:47

Il était tard quand ils rentrèrent de Hurlevent, ou tôt, selon les envies de chacun. Deux personnes et par un portail créé par un mage réputé puissant. Le Capitaine et le Nain. Cela aurait pu faire une histoire drôle mais l'humeur générale au campement ne prêtait pas vraiment à cette ambiance là.

Caparaçonné dans son armure brune et noire dite "civile", le Barbe-de-Bronze sortait de la perturbation magique avec une moue triste. Sous le bras, un tonnelet contenant un précieux breuvage : de la bière brune, payée gracieusement par l'homme qui chapeautait la Compagnie. De l'autre, sa masse d'armes dont il n'avait trouvé aucun nom, après tout, le Nain n'était pas très doué dans ce domaine. A sa ceinture, une nouvelle outre contenant son alcool préféré, tout ce qui aurait pu plaire à ce dernier et pourtant, la terrible annonce qu'on lui avait fait part durant cette petite balade exceptionnelle avait complètement sapé son moral.

Remerciant brièvement le Capitaine Aldwyn d'un mouvement de tête, il s'en alla rentrer dans sa tente.
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Charlie P. Stardust
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptySam 9 Mai - 2:59

Maddie s’approche, murmure des mots incompréhensibles. La torpeur s’empare de mon esprit. Tout est noir, silencieux, paisible. Je m’écroule entre ses bras.

Des rires me réveillent. Je fronce les sourcils, écrase la tête dans l’oreiller moelleux et remonte la couverture à mon menton. Les draps sentent bons et un rayon de soleil me caresse le visage.
Soudain je me souviens ; Maddie, le bébé, Camille, Baladinis. Que leur est-il arrivé ? La porte s’ouvre et derrière elle se trouve la réponse. Mon Chat. Ma tête de chou-fleur. Sa vue me réchauffe le cœur et me l’étreint tout à la fois. Il va bien, Lumière merci. Un petit garçon est entre ses jambes, qui se rue vers moi.
« Mama ! » crie-t-il les bras en l’air avant d’entreprendre l’escalade du lit. Son père l’observe faire avec  attention dans l’encadrement de la porte.
« Allez Baladinis ! Montre à pôpa que t’es pas une petite bite ! » L’enfant, les poings solidement refermés sur la couverture, essaie de s’y hisser à leur seule force. J’aperçois sa petite tête ronde dépasser, ses jolies bouclettes rousses au sommet du crâne et ses joues potelées qui rougissent d’effort. Instinctivement j’ai envie de le prendre contre moi, de le serrer sur mon cœur. Ses grands yeux bleus comme le ciel me regardent, me bouleversent. Paige. Ma petite fleur de printemps. Mon bébé à moi. Il tombe sur les fesses, fond en larmes. Le rire de Camille résonne dans la pièce et bientôt les larmes sont remplacées par des cris de joie. Baladinis tend les bras vers son père s’avançant vers lui et les agite, veut faire « n’avion ».
« Il n’est pas blessé ? fis-je, la voix anxieuse.
- C’est pas un pédé notre fils. Pas vrai fiston ? », et entre les bras de Camille l’enfant s’envole, monte et descend dans un gazouillement comblé, rase le tapis pour atterrir sur le lit dans un nouvel éclat de rire avec papa. Nous nous regardons tous les deux et il me caresse le bras avec un sourire, la tête négligemment posée dans sa main. Baladinis nous adresse à chacun un regard soupçonneux et se relève, teste son équilibre bancal avec son crâne trop gros pour un corps tout potelé. Un pas maladroit suivi par un second et il se laisse tomber, progresse vers moi à quatre pattes.
Avant de me faire un câlin, il tourne sa petite tête rousse vers papa et dit, très sérieusement :
« Ma mama ! Pas touher papa ! »
Je suis heureuse.
Vraiment heureuse.
Et Camille l’est également. Il attend que notre amour soit endormi et, avec toute la délicatesse dont il sait faire preuve, le ramène à sa chambre sans le réveiller. Quelques minutes plus tard il revient, une lueur prédatrice dans le regard et le sourire mauvais.
« A nous deux la mésange. »
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptySam 9 Mai - 11:12

Elle avait l'air si paisible. Bercée par un sommeil profond parfois troublé de cauchemars perceptibles.
Lui savait que la réalité était tout autre : ce genre de choses laisse des traces sur la surface patinée d'une âme. Et ces brûlures…
Assis sur un simple tabouret il pressait la lame de son coutelas sur le bois qu'il s'évertuait à tailler une fois encore.
Parfois la venue d'un soigneur troublait le calme profond qui emplissait la tente d'infirmerie. D'autres fois le sommeil s'en prenait à lui pour l'attirer dans les songes ténébreux qui le révulsaient toujours.
Mais le mercenaire résistait : fidèle au poste.
Ce n'est qu'au matin, alors que l'aube verdâtre planait sur Féralas qu'il le quitta, emportant son œuvre inachevée et coulant un regard bref à son amie étendue.
Il pensait à Camille dont il imaginait sans mal la douleur. Il pensait à Thesryn, couvée par les bras aimants de sa compagne qui se remettait doucement des horreurs infligées. Il pensait aussi au lieutenant et au sang-froid dont elle avait fait preuve.
En rejoignant sa couche il s'étendit dessus d'un seul bloc dans un soupir, lâchant ses outils qui roulèrent pêle-mêle dans un coin.
"Je t'avais manqué ?" fit la voix en reprenant son étreinte douloureuse au moment où, enfin, le gagnait la torpeur.
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyDim 10 Mai - 1:44

L’infirmerie, depuis le retour des ruines, ne désemplissait pas : elle grouillait des allées et venues des soigneurs, des blessés, des mercenaires venus au chevet des leurs. Il y avait des pleurs, des gémissements, des murmures et des silences angoissants. Et puis, petit à petit, le calme reprit ses droits malgré les interruptions d’un Chat volcanique.
Son état inquiétait les différents médecins et l’on envisageait rapidement des mesures plus rapides que prévues. On aura pu voir Alieg, Yuri et Jean s’entretenir avec les officiers quelques heures à peine avant la cérémonie funèbre. Et dans une certaine réserve et secret, une opération fut menée. Pas un mot de cette effervescence rapide juste avant le bûcher.
Les soigneurs continuèrent à observer le Chat tempétueux. Un mercenaire, Taylor souvent, aura été régulièrement affecté à sa surveillance, armée d’une seringue, pour l’endormir dès que celui-ci devenait bien trop dangereux.


Et puis le doute ne fut plus permis : il fallait agir et vite. L’infirmerie fut préparée. Le reste des soigneurs mis au courant des détails. Une opération de chirurgie importante allait avoir lieu pour retirer la plaque de fer à l’arrière du crâne du Chat, celle qui le faisait tant souffrir, pour être remplacée par … un os de la tête de son frère. Le jeune Chat faisant un dernier leg à son ainé.

Yuri et Jean s’occuperaient de l’opération de remplacement en elle-même, tandis que la sorcière des moissons gérerait l’état du colosse.

À l’extérieur, nul doute que les confrères et consœurs de l’infirmerie se tiendraient prêt à pallier à toutes difficultés rencontrées par le trio. Et les murmures aussi intéressés que stupéfaits, par l’idée quelque peu originale de cette opération, devraient rapidement attirer les curieux autour de la tente.
Camille Chat aura été ramené dans l’infirmerie, préparé, et puis sans préavis, il aura été endormi. Lui qui refusait absolument de sombrer n’aura pas eu le choix malgré ses cris de protestations et son énervement dangereux. Nécessité faisant loi, le chef de l’infirmerie aura été catégorique, au vu de la difficulté représentée par le défi anatomique de taille. Et puis elle restera, une main à son poignet, l’autre sur son torse, à veiller sur la transe dans lequel elle aura plongé son corps : un cœur et une respiration au ralenti, avant de laisser les deux chirurgiens œuvrer.
 

Une opération comme celle-ci, le chirurgien-chef n’en avait vu que dans quelques bouquins et traités, il se souvenait aussi avoir assisté à une trépanation d’un jeune chevalier pendant ses études. Le pauvre homme avait reçu un coup de sabot à l’arrière du crâne. Aujourd’hui, le jeune médecin devait mettre en œuvre ses compétences et ses connaissances pour la tête d’un de ses mercenaires, un homme qu’il appréciait. Yuri n’avait pas le droit de montrer son appréhension, encore moins ses doutes, heureusement il était accompagné d’Alieg sa partenaire privilégiée ainsi que d’un médecin vétéran avec qui il travaillerait de concert.
 


Nimentz étira les doigts de sa main droite, observant cet hexagone de métal qui jurait avec la chair, il allait devoir inciser les contours sur une plus large surface. Chat rejetait peu à peu le corps étranger, en témoignait la rougeur de la peau signe d’infection. Après s’être concerté avec ses deux acolytes, Yuri inspira longuement pour se vider la tête en répétant mentalement le moindre de ses mouvements. Il n’avait pas le droit de trembler ni d’échouer. Un dernier signe de tête à Alieg puis le médecin commença, découpant les chairs infectées à l’aide d’un scalpel. Bientôt, la tête de Chat n’aurait plus aucun secret pour eux.
Dans sa main gauche se trouvait maintenant le métal sanguinolent, arraché au crâne de Camille. Il le laissa retomber dans une petite bassine d’eau qui se teinta de rouge immédiatement, laissant d’infimes morceau de peau et de chairs remonter à sa surface. Alieg s’occupait de nettoyer et désinfecter le gouffre qui remplaçait dorénavant l’hexagone, souvenir de Krasarang. Attentif et studieux, il recula pour observer son aîné commencer sa partie, prêt à venir lui offrir son aide à la moindre de ses demandes.


"Le souffle court, les mains tremblantes, les grosses gouttes de sueur qui m’acculaient son front, la peur et l’angoisse qui enserraient ses entrailles tel un étau, tout ça, toute cette peur qui l’avait conquis quelques jours auparavant, il n’y avait plus le droit. Ils avaient besoin de lui, c’est pour ça qu’il était là, c’est pour ce moment qu’il avait sacrifié une partie de sa vie le nez enfoncé dans des bouquins. C’est son travail, sa mission. Déterminé, méthodique, c’est un Jean au summum de la concentration qui opérait sous cette tente a l’ambiance étouffante.
Ses doigts se glissant avec flegme sur le crâne ouvert du Champion, détaillant avec une précision d’horloger gnome l’ampleur et la circonférence de la cavité béante. Il communiquera avec le chirurgien en chef d’un simple hochement de tête avant de se mettre à réaliser son œuvre, taillant dans le calme et la précision un morceau du crane de feu Baladinis Chat, le médecin prendra son temps, jouant de la gouge et du burin sur ce frêle morceau d’os, il n’y avait qu’une chance, qu’un seul essai, précipitation et emportement n’avaient pas leurs places sous la tente transformée en bloc opératoire."
 

Ainsi, Jean et Yuri placèrent soigneusement le disque d’os qui s’inséra sans difficulté dans le crâne du Chat. Le duo put constater que leur travail conjoint avait porté ses fruits.
Il restait un dernier élément.
La petite sorcière des moissons fit appel à l’énergie de la nature pour aider à souder la pièce au reste du puzzle, puis améliorer la cicatrisation des chairs.
Camille dormait toujours.
Dernier tour de désinfectant, dernier pansement, dernier bandage épais autour de la tête du patient… et enfin soupirer de soulagement. C’était fait.
Ne restait qu’à se montrer patient et attendre le réveil du Chat.
Ses prochains jours seraient difficiles, entre sa perte, son opération et le sevrage imposé par la rouquine. Le colosse avait pour l’heure le crâne à peine moins fragile qu’un nourrisson, il faudrait bien des jours encore pour qu’il retrouve toute sa tête. Au propre. Et au figuré.


Pour l’heure, le trio sembla bien fatigué, mais satisfait d’avoir réussi leur pari : offrir le mieux à Camille Chat.
 
---------------

(Texte à 6 mains : Alieg/Yuri/Jean)
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyDim 10 Mai - 1:57

Camille Chat tourne, feule, vocifère. Non, il ne veut pas être endormi pendant l’opération ! C’est un dur, un vrai, un tatoué ! La douleur il la connait, ça lui fait pas peur. Non, ce dont il a peur c’est du noir, du vide, mais il ne l’admettra pas. Alors il tape du poing, s’énerve, insulte copieusement son entourage. Ses mains tremblent, de grosses gouttes de sueur perlent sur son front bas. La fièvre fait délirer l’ancien taulard qui n’est rien d’autre, pour l’heure, qu’un animal blessé. Il essaye de s’échapper, de se débattre, voit des formes perçant le brouillard qui l’obscurcit pour se saisir de lui. Alors il pousse un cri de rage désespéré et se baisse pour saisir le couteau cranté qui l’attend fidèlement dans la gaine de sa botte. Paf ! Une seringue se fiche dans son épaule, la brute s’écroule. Et une fois immobilisé, une rouquine lui attrape le poignet et entre en transe pour envoyer le vilain matou faire de beaux rêves.



Musique




Putain j’suis à poil.

J’me lève et je regarde autour de moi. Je suis dans une jolie clairière pleine de fleurs et de lucioles, avec pleins d’arbres autour tellement grands que j’en vois pas le bout. C’est bien ici, on dirait que c’est la maison des fées. Y’a des gros champignons qui ressemblent à des bites et y’a même des zgeg et des culs petits comme des mouches qui volent doucement comme si qu’ils se baladaient. Des fois ils se rentrent dedans et les zgeg sautent dans les culs. Ça me parait normal. La mousse sous mes pieds elle est toute moelleuse et y’a même un gros lapin tout rose avec la tête à Lolo. Coucou l’Asticot !

Moi je me sens bizarre. J’ai pas peur. J’suis pas en colère. J’ai même pas envie de taper un truc. En fait j’crois que je me sens bien. Ouais, c’est ça. Je me sens bien. Alors bah je ramasse une petite fleur, je la colle entre mes dents et je vais faire le tour de ce petit coin sympa avec tout mon bazar à l’air. Aaaaaaaaah que j’suis bien ! Je sens un truc qui me prend dans les guiboles, qui me tourne gentiment dans l’estomac, qui vient éclore dans ma poitrine. Môman, c’est ça l’bonheur ? Eh bah putain, j’suis jouasse teh.

Oh bah qui v’là ! Y’a ma mésange d’amour, ma p’tite brune qu’on dirait un bout de pain grillé. Qu’elle est mignonne celle-là. Et pis elle est à poil aussi. Sacrée bestiole les gars, j’vous dis ça. Elle me fait un graaaaaaand sourire et me met une p’tite claque au cul. Moi j’rigole, j’suis tellement content. Alors on se balade tous les deux au pays des champignons-teub et c’est le bonheur.

Et là qui c’est qui déboule ! La Mado ! Oh et pis y’à Dagern aussi. Et la vipère, et le Bleu, et Bala, et Sioraï, et le Lieutenant, et Jeff, et Hannigan qui balance ses grosses loches, et même l’Adjudant avec sa gueule de con ! Et pis en fait y’a toute la putain de compagnie qui déboule tranquillement avec de grands sourires et des éclats de rire et des bonnes blagues. Et puis tous à poil. Haha ! Y’a même ce connard de Durobar avec son p’tit boudin tout sombre qui gigote. Ca c’est rigolo con. On se retrouve dans cette herbe qu’elle est bin belle, et se raconte des conneries, on boit des coups, on rigole. Les copains quoi. Aaaaaaaah putain que j’suis bien ! Pourquoi j’suis pas venu ici plus tôt ?

Et puis les gars, tenez vous bien. Parce que tous nus comme des vers qu’on est, bah on se rapproche, on se fait des accolades, on rigole bien, on se tape dans le dos, on se fait des câlins. On commence à tous se toucher beaucoup. Haha, putain, si j’avais cru voir ça un jour ! Couenne contre couenne, on se frotte les arêtes. Ma mésange elle m’embrasse, elle me fait tourner la tête celle là … Il fait chaud au pays des fées con. Et là j’vois quoi : les autres aussi ils se cajolent, ils se câlinent, ils se font des bisous ! Olalala ! Quoi ? C’est Gatsi qui lèche la moustache de Trapp là ? Oh con.

Puis là ça se chauffe, la température elle monte, ça s’bouscule ça zappe la galanterie. Tout doucement, on tombe tous sur la mousse bien confort et c’est la fête du slip. Moi j’saute sur la mésange et le Bleu, pas con, il s’invite. Allez enculé viens là, ça ira pour cette fois ! En parlant d’enculer y’a Navet et Crameur qui jouent à colin-tampon juste à côté, je sens un souffle dans ma nuque. Et puis tout autour y’a tout le monde qui s’amuse bien avec beaucoup d’amour. Là y’à la pandarène qui fait joujou avec la méca-bite du Boulon. Levereth il fait honneur à son nom, bien aidé par Lehman quand même. Hannigan et la Thes elles nous donnent du ciseau pendant que Ozzy il apprend des nouveaux tours pas très Lumineux à ses gentils toutous. Il a pas peur, à se faire lécher le paquet comme ça. Oh et Bervann ! C’est un champignon qu’il a dans la main ? Ah non. Haha, sacré Pélissier ! Il remonte ses p’tites lunettes qu’il a pas oublié à l’inverse de ses fringues, et y m’fait un clin d’œil. On est tous là, à se secouer le buisson comme si de rien n’était, et c’est génial. On ressemble juste à un gros tas rose qui remue, qui grogne et qui jouit dans tous les sens. Ca sent le cuir, ça sent la sueur, ça sent la baise. Aaaaaaaaaa que j’suis bien bordel !

Oh ! Tout d’un coup tout le monde s’écarte. La mésange ! Elle est enceinte ! Elle a un groooooos ventre. Elle me regarde avec un grand sourire et elle pousse, elle pousse. Tout le monde l’encourage, et y’a quoi qui sort de son joli berlingo ? Un gros cocon ! Bah ouais. Normal. Mais c’est pas fini, parce que le cocon il se fend et y’a un papillon qui sort, tout engourdi. Le papillon il a de jolis poils roses, de grandes ailes qu’ont toutes les couleurs de l’arc-en-ciel et qu’il déplie lentement, et pis surtout il a la tête du Capitaine ! Sauf qu’à la place de son nez y’a une longue trombe d’elekk. Haha, trop drôle sa tronche. Tout le monde applaudit, on est trop content.

Et là le Capitaine il grossit, il grossit. Il s’arrête pas de grossir. Bientôt il est comme une maison, puis comme la cathédrale de Hurlevent ! Et là il dit.


- « Marques noires pour tout l’monde ! Soldes doublées ! » qu’il dit. « Grimpez sur mon dos, mercenaires ! On va à la taverne. Vodka et putes pour tout l’monde ! » qu’il dit.

Alors là nous on crie tous de joie. Putain chic le Capitaine. On s’fait la courte, mon monte sur le dos du Capitaine et on s’accroche aux poils. Et là il bat ses grandes ailes multicolores et on s’envole. On s’envole ! C’est dingue. J’vois le pays des fées et les champignons-bites disparaître, puis on dépasse la cime des arbres, pis on va dans les nuages, pis dans le grand ciel étoilé de l’infini. Et on rigole tous et on est tous copains.

Putain hier j’allais me trancher les veines j’sais même plus pourquoi. J’aurai été bien con, j’aurai raté ça.

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Karghan Chaînes-de-Magma
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyDim 10 Mai - 3:34

"Ah ce qu'il est lourd ce bouquin... Mais bon, aider en protégeant c'est mieux qu'aider en tuant."

Toujours tourmentée par le sentiment d'avoir une âme déchiqueté, Dereck ne pouvait détourner son regard de cette même page du livre. "Alors si je pose une cloche arcanique sur un engin, je peux au moins éviter un, voir deux tirs d'artillerie. Ça laisserait beaucoup de temps. " Toujours concentré, aspiré par l'étude que lui a donné Silence, le sorcier n'aura eu que très peu de contacts avec les autres mercenaires.

Maddie et Adrian, avec qui il aimait discuter, n'auront reçu que de brèves paroles du sorcier si il les croisait. En fait, l'homme avec qui il parlait n'était autre que celui qui enfume sa tente à longueur de journée. "Je vais finir par être fumeur si je continue.." Il rentra une nouvelle fois dans la tente du Mage pour quelques questions concernant sa nouvelle pratique. Et ne ressortira que bien plus tard, avec une détermination toujours nouvelle.

Il avait tout de même une envie. C'était d'aller voir ce fameux marécage où la corruption était présente. Malgré ça, il savait qu'Alieg avait raison: S'y rendre était dangereux. Pas que pour lui ! Mais aussi pour les autres. Après tout, même si il avait décidé de s'axer sur l'abjuration, la pyromancie restait son domaine de prédilection.
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Liam Cooper
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyDim 10 Mai - 16:38

Hurlements, cris et colère seront venus troubler le repos des mercenaires, la tornade blonde aura durement frappé, envoyant voler le légume et ses affaires dans la foulée.

Quelques maigres explications, supplications et palabres auront été tentées, en vain, il était désormais impossible de calmer l’ouragan déchaîné.

La jeune pousse en aura profité pour rassembler ses idées et dans un dernier soupçon de lucidité, il se sera carapaté.

Peut-être s’est-il vu dans la mort du jeune Baladinis ? Peut-être la vie de mercenaire n’était finalement pas pour lui ?

Quoi qu’il en soit, c’est au bout d’une longue discussion avec le Chef de la compagnie, que l’engagé Navet aura déguerpi

Glissant discrètement sa honte jusqu’au navire le plus proche, sans même un mot pour eux, trop honteux, les mains dans les poches.
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Durobar Saute-Montagne
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyLun 11 Mai - 4:40

C'était la nuit et il était plutôt tard. Dans moins de six heures, le rassemblement serait ordonné afin de participer à l'entraînement matinal. La plupart des mercenaires étaient endormis, sauf un qui veillait dans sa tente. Le dos appuyé contre la toile, en position assise, la masse d'armes enlacé dans l'un de ses bras comme on enlace une peluche, la tête légèrement penchée en avant, les yeux mi-clos, les paupières de plus en plus lourde, le Nain semblait quelque peu lutter pour ne pas dormir et à raison, ses cauchemars s'intensifiaient de jour en jour.

Cependant, la discussion avec la jeune Chef-Médecin l'avait aidé à lui redonner l'espoir, c'est pourquoi il cherchait en son fort intérieur, une petite scène qu'il pourrait utiliser pour un rêve. Lentement, le décor noirâtre de sa tente, la chaleur lourde et humide laissèrent leur place à une obscurité et une douce chaleur ambiante.

Le Nain s'assoupit.

Et dans son rêve, il s'imagina à Kharanos. Le ciel était bleu, le soleil brillait, offrant une maigre chaleur pour qui se trouvait dessous alors que le vent glacial venait à faire frémir même les Nains les plus endurants mais il s'en fichait. Lui, il était chez lui, dans une belle maison. Achetée grâce à l'or récolté et économisé de ses nombreux métiers, Durobar s'était payé le luxe d'une magnifique maison, typiquement Naine où le salon et la cuisine étaient en sous-sol. Les chambres reliées à un couloir donnant sur l'entrée de la porte. Le feu de cheminée crépitait doucement, diffusant cette chaleur agréable des longues journées d'hiver quand on est bien à la maison. Son Héritage était accroché au dessus, et tout semblait aller pour le mieux.

Il n'était pas seul.

A l'extrémité de la salle de vie se trouvait sa femme, une belle Naine Marteau-Hardi, reconnaissable à ses tatouages faciaux d'un bleu léger surveillant, elle-même d'un œil vigilent, ses deux enfants de clan mêlés. Un garçon et une fille. L'Ainé, le garçon, se disputait avec sa cadette.


"C'est à mon tour d'être papa contre les Orcs !"
"Non ! Tu le fais toujours ! Aujourd'hui, c'est moi papa !"
"Mais tu peux pas être papa, t'es une fille !"
"Et alors ?! Papa, il s'en fiche ! HEIN PAPA ?!"

La mère, intervint alors, les grondant gentiment de ne pas déranger son mari, leur père, pendant qu'il était en conversation avec son cousin, un Nain bien portant, roux, chauve tout comme lui mais dont la barbe était courte et joliment taillée. Vêtu d'une peau d'ours attachée par une chaîne d'or sur les épaules, une chemise en soie bleue boutonnée d'or et d'un pantalon de velours noir. A ses pieds, des mocassins en cuir de grande qualité. C'est ainsi qu'imaginait Durobar son cousin Dulgrir Rougebarbe. Lui qui disait à qui voulait bien l'entendre que le Nain Roux avait fait fortune en étant mercenaire. Bien que ses mots exacts étaient :"Des couilles en or !" Après tout, être le mari de la fille d'un Sénateur Barbe-de-Bronze devait bien lui apporter ce genre d'accoutrement. Saute-Montagne, lui, était plutôt vêtu humblement. Une simple mais épaisse chemise brune, des braies d'un bleu foncé et chaussant des bottes en cuir.

Pipe en bouche, il remercia sa femme d'un clin d'oeil.


"Les enfants, c'est bientôt l'heure du repas, maman va vous préparer de quoi manger !" Il laissait une petite pause puis rajouta. "Alors, j'en étais à..."Dit-il, reprenant le fil de sa conversation. Le mercenaire narrait ses batailles et complimentait ses frères et soeurs d'armes à son homologue. On pouvait, parfois, entendre un débat concernant telle ou telle race avec qui il avait travaillé mais rien de bien méchant. Un climat de paix et d'harmonie régnait dans cette demeure.

C'est alors qu'il entendit la porte s'ouvrir, des pas dans les escaliers et vit sa femme aller à la rencontre de l'étranger. Il vit sa femme dont il ne se souvenait plus du nom, curieux, d'ailleurs. Il jeta un oeil à ses enfants, même problème. Impossible de se souvenir de leurs noms. Inquiétant. Puis tourna à nouveau le regard vers son épouse et constata qu'elle fut figée, dans une position d'une terrible peur. Le corps livide, les yeux laiteux avant de s'effondrer au sol. Il voulu se relever, impossible. Durobar était cloué sur place, dans son fauteuil. Tournant la tête vers Dulgrir, lui demandant de l'aide, le Nain remarqua que ce dernier aussi était dans le même état que la Naine. Entendant deux cris de douleur, il observa ses enfants dont les bras et les jambes furent arrachés de leurs corps et leurs troncs posés contre le mur.

... Puis plus rien.

Le temps était figé. Il pouvait aisément voir un long bras maigre et osseux et des doigts longs et crochus. Le sang s'écoulant des bras et des jambes de ses deux rejetons immobile, des gouttelettes de cet hémoglobine en suspension dans l'air. Le battement de son corps qui était la seule chose qu'il pouvait entendre et soudain il se retrouva nez à nez avec le visage de sa femme. De grands yeux blancs le fixait tandis que la mâchoire pendait, une faible voix provenait de sa gorge.


"Pour...quoi...?"

Le Nain se redressa finalement, repoussant le corps sans vie de cette inconnue qu'il a prit pour épouse, ce dernier percuta la table et tomba au sol, la nuque la première. La tête, placée étrangement, les yeux le suivant du regard tandis qu'il cherchait à récupérer son marteau de guerre, son Héritage, le Chef d’œuvre de toute une vie et il remarqua qu'il ne restait plus que de la cendre et le métal avait fondu contre la cheminée.

Entendant une mélopée dérangeante, d'une voix distordue, il savait ce que c'était. Encore elle ? Bien sûr ! Quelle question ! N'y-a-t-il jamais eu autre chose qu'elle ?!

La douce chaleur ambiante disparu pour un froid glaciale, les teintes chaudes de l'endroit devinrent alors de plus en plus bleutées, de plus en plus macabre pour se retrouver finalement dans le noir.

Seul, ne pouvant même pas voir le bout de ses dix doigts, il cherchait où il était. Voulant appeler à l'aide, il se rendit compte très vite qu'il lui était impossible de parler. Alors il couru. Il couru tout droit, cherchant une sortie, un rayon de lumière, quelque chose lui permettant de partir de cette obscurité oppressante. Les minutes paraissaient pour des heures, les heures pour des jours.

Un chant, le même chant, résonnait derrière lui et semblait se rapprocher de plus en plus près, de plus en plus vite. Il s'arrêta brusquement lorsqu'il vit une centaine d'yeux malades sinon plus. Les visages se formaient lentement, ainsi que les corps et dans une marche lente et fastidieuse, il distingua les personnes qu'il connaissait que trop bien, tombées au champs d'honneur. Le Nain voulu reculer mais à nouveau, il ne pu. Prit de paralysie, les oreilles aux aguets, il entendait bientôt le chant juste derrière lui. Le souffle fétide de la Banshee lui soufflant dans la nuque. Lentement, il senti une main glaciale se poser sur lui et le début d'un long cri dévastateur.

Le Nain se réveilla en sursaut et dans sa peur, il se mit à hurler d'effroi avant de se prendre la tête dans ses mains et taper des pieds, rageur. L'ambiance moite et la chaleur lourde de Féralas lui revint petit à petit. Se sentant prisonnier de ce carcan de toile, il sortit en trombe, masse d'armes en main. L'aube peinait à se lever et il n'avait pas beaucoup dormi.
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Thesryn Alarone
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Thesryn Alarone


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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyLun 11 Mai - 13:14

Une semaine et voilà la blonde de nouveau sur pied, son corps irrémédiablement marqué par sa dernière mission. D’importantes zébrures noirâtres parcouraient sa peau mais à chaque conversation, le sujet irrémédiable était sa coupe de cheveux. Rassurant, se disait-elle, d’une certaine façon cela lui avait permis de se focaliser sur quelque chose de plus léger.

Oh elle n’avait pas chômé malgré son obligation de rester sur le camps. Interrogatoire des prisonniers taurens, “diplomatie” avec Jeffrey, Lomerak et Ulfarir pour provoquer l’abandon du combattant Tauren du “Marteaux”. Elle avait même tenté de repérer Monfestère, sans grand succès. Peu de prises de risques, mais elle avait besoin de ces travaux, se sentir utile. Reprenant l’entraînement peu à peu, du tir à l’arc aux exercices simples, rattrapant le rythme des autres mercenaires en fonction des recommandations de la terrifiante créature rousse hantant la tente de l’infirmerie qu’elle dirige d’une main de fer.

Occasionnellement elle aura pu être vue au milieu des stocks de l’intendance, à compter les tas de flèches, boîtes de balles, cordes et pièces détachées, vérifier l’intégrité des arcs qu’elle ira tester un par un, avant de se mettre en quête de Charlie, des fusils plein les bras. Elle aura proposé dans le courant de la journée suivant son éveil de tirer quelques coups pour vérifier qu’ils fonctionnaient tous de façon optimale. Finalement elle se sera retrouvée avec trois “stocks” répartis entre les armes utilisables immédiatement, celles demandant d’être surveillées - Ou dont l’une des pièces montrait des signes de faiblesse - et celles qui avaient besoin d’être lourdement entretenue parce stockée depuis trop longtemps, ou trop usée par les missions. Elle aura également réorganisé l’ensemble du stock, plaçant les munitions les plus anciennes en priorité pour une utilisation rapide afin d’éviter les pertes.

Autre fait marquant, elle passera ses journées ou du moins une importante partie de son temps libre penchée sur un morceau de cuir non-traité, le plus naturel possible, avec en main l’attirail à tatouer du gros Chat, tentant d’appréhender les mouvements avec plus de précision, de légèreté. Au fil du temps, les dessins d’abord simples se complexifient, et la blonde tâche d’y corriger les erreurs au maximum. Elle n’utilisera en revanche pas les encres qui se trouvent dans la caisse en bois, mais plutôt une qu’elle aura acheté auprès d’un marchand Kaldorei, se refusant à gaspiller les précieuses couleurs de Pandarie ainsi.
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Céleste Hannigan
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMar 12 Mai - 18:45

Voilà maintenant presque une semaine que la jeune prêtresse aura pu être aperçue seule sur la rive, chaque après-midi, assise sur une branche creusée par les eaux. Son libram sur les genoux, les plus attentifs ou les plus sensibles pourront noter une aura de Lumière l'entourant, s'effaçant ou s'intensifiant au rythme de ses mots, le regard baissé sur les écrits des clercs passés. Elle semblait y avoir trouvé une aide particulière, certes encore loin de la voie à laquelle elle aspirait, mais on ne peut plus bienvenue en ces temps douloureux.

Vivifiée, elle profitera de chaque matin suivant pour mettre à l'épreuve ses prières, se plongeant corps et âme dans les entraînements communs, poussant son endurance jusqu'à ses limites, et répétant le processus l'après-midi suivant. Elle ne se laissera plus tomber de fatigue et de peur. Céleste se vouera à la Ténacité.
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Ulfarir Poigne-Acier
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 13 Mai - 16:37

La dernière mission l'a gavé, les officiers qu'arrêtent pas de crier, les autres qui n'écoutent pas les ordres, se faire prendre bêtement dans un piège comme ça.
Il aura tourné pas mal dans le camp dans ses pensées, il sera aussi passé proche de la mer espérant croisé Adrian pour causer un peu avec. Sinon il s'occupait de nettoyer son fusil, ranger les munitions, d'aiguiser ses dagues et ses couteaux de lancer.
Puis il pensa à son hamac à Hurlevent, se disant que peut-être il y était mieux là-bas qu'au sein de cette compagnie, il se disait que son ancien travail lui manquait, la coopération n'est pas son point fort. Mais il a des amis sur qui compter et surtout ses seuls amis sont au sein de cette compagnie, alors il se dit qu'une mauvaise mission ça n'est pas grave et qu'il y en aura d'autre qui se passeront bien ou mal. Il retourne se coucher entamant une bonne nuit de sommeil.
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Florie/Tiya
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyMer 13 Mai - 17:45



Assez tard dans la nuit, la sorcière rousse aura longtemps œuvré à la préparation de potions. Le tablier taché de petits éclats colorés, elle aura écrasé, filtré et mélangé plantes et racines jusqu'à remplir de ce jus amer un nombre important de fioles de cristal.

Aujourd'hui, chaque mercenaire aura eu le loisir de constater qu'une caisse remplie de ces petites fioles était installée à côté de la statue au centre du campement.

A côté de la caisse, une petite affiche épinglée.

Citation :
Mercenaires,

Nous rappelons à tous l'importance d'assumer ses responsabilités.

Voici une caisse de potions contraceptives.

Nous demandons à chacun, homme ou femme, de ne pas hésiter à se servir afin d'éviter des situations incompatibles à la vie de mercenaires.

Ces potions sont disponibles à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit à l'infirmerie.

Consciencieuse, la sorcière des moissons aura également fait le tour des tentes pour proposer aux mercenaires, de la simple recrue jusqu'aux officiers, ses petites fioles.




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Camille Chat
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptySam 16 Mai - 18:35

Sur le Brise-Voiles, Camille Chat avait deux activités principales. Ronger son frein et pêcher. La première n’était pas bien intéressante et constituait à parcourir le pont en râlant et en maugréant, bras croisés et les yeux tournés vers la rive pour essayer d’apercevoir une mésange à crinière se balader les pieds dans le sable, de préférence seule. La seconde, du reste, était beaucoup plus plaisante et offrait au loubard l’occasion de forcer les muscles et de dépenser sa rancœur. La brute saisissait alors sa canne et venait se tenir contre le bastingage.

Le chat-pêcheur plaçait alors un appât sur le crochet de son hameçon -un bout de pain rassis ou de vielle viande- et armait son bras bien en arrière puis ouvrait le moulinet en lançant sa ligne lestée le plus loin possible, toujours côté terre pour pouvoir balayer la plage du regard de temps en temps. L’hameçon volait dans l’air et retombait entre les vagues molles pour plonger vers le fond. Ne restait plus alors que le bouchon qui flottait à la surface et que Camille ne quittait plus des yeux. Parfois, ce cylindre en liège passait timidement sous l’eau et le matou savait alors que, là-dessous, un poisson méfiant s’intéressait à l’appât. Il lui laissait alors quelques secondes, quelques minutes parfois, le temps de faire tomber les craintes de sa proie et que cette dernière, enhardie par la perspective d’un bon repas, ne se jette plus franchement sur l’hameçon. Alors le taulard ferrait d’un petit coup du poignet sur la canne, tendant brièvement la ligne et fichant ainsi la pointe en métal dans la chair du poisson avant que celui-ci ne s’échappe d’un bond. Si le ferrage était fructueux, il était trop tard pour notre ami à écailles malgré qu’il se débatte. La ligne se tendait, la canne pliait sans rompre, et le combat commençait. Le Chat entamait son remorquage en baissant sa canne vers l’eau tout en moulinant pour raccourcir la ligne, puis il pompait en remontant la canne vers lui, avant de l’abaisser à nouveau en moulinant, puis la remontait vers lui, répétant ainsi le cycle sans trembler comme une machine bien huilée. La dorade, le bar, le lieu ou le grondin de l’autre côté avait beau sauter hors de l’eau, se précipiter, foncer comme une flèche et plonger sous des angles improbables : lentement mais sûrement, le félin remontait sa prise entre ses griffes, muscles bandés et expression carnassière gravée sur le visage. Et pendant qu’il luttait sans pitié, Camille Chat réfléchissait. Mouline, pompe. Mouline, pompe.

Durobar : Qu’il aille sucer un type. Ca va le calmer.

Mouline, pompe. Mouline, pompe. Le merlan se débat comme un démon.

Hannigan : Quand on cherche, on trouve. Il a cherché, il a trouvé. Il n’a que ce qu’il mérite.

Mouline, pompe. Mouline, pompe. La canne plie, la ligne tendue tressaute au-dessus des vagues dans laquelle elle est plantée.

Farey : Casse-toi de la compagnie. Tu vas manquer à personne ici.

Mouline, pompe. Mouline, pompe. Chat serre la mâchoire, la canne tremble dangereusement entre ses mains. Ce poisson ne veut pas mourir.

Le lieutenant : Je ne suis ni votre mère, ni votre nourrice. Je ne peux plus rien pour vous.

Mouline, pompe. Mouline, pompe. Allez, je vais tirer de l’eau espèce de petit enculé. Tu peux pas gagner.

Bervann qui me tranche les côtes avec son épée, qu'a voulu me tuer devant tout le monde, et tout le monde qui dit rien. Bien contents. Tu vas voir fils de pute, ma mésange elle va te coller un pruneau chaud entre les mirettes.

Mouline, pompe. Mouline, pompe. Abandonne pauvre con ! Je vais te bouffer tout cru !

Alieg : Ton frère ne serait pas fier de toi s’il te voyait.

PUTAIN. J'ai tiré comme un âne. Ma ligne, elle a cassé. BORDEL DE MERDE. Je balance la canne par-dessus bord. Saloperie de poisson de merde. La pêche c’est pour les trous du cul de toute façon.

….

Merde, ma canne quand même.



Putain, ça va être long.
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Camille Chat
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MessageSujet: Re: Rumeurs de la compagnie   Rumeurs de la compagnie EmptyLun 18 Mai - 21:48

Camille Chat est de retour au bastion de Pennelune après plusieurs jours passés en confinement sur le Brise-Voiles, le bateau de la compagnie. Il est assis sur le vieux tronc de la plage et, plutôt que de jurer et de maudire tous ceux qu’il connait comme il le fait d’ordinaire, la brebis galeuse du régiment s’adonne à un exercice tout à fait nouveau : il essaie d’oublier.

Il essaie d’oublier les mots blessants d’Alieg. D’oublier le coup porté par Landen Bervann qui a failli le tuer. D’oublier le pistolet du Capitaine pointé sur son front, d’oublier les ordres selon lesquels le matou devra être traqué et abattu s’il bouge la moindre moustache. D’oublier les officiers qui ont tous acquiescés sans broncher. D’oublier le regard déçu du Lieutenant, la sale gueule de ce connard de Brisby et son couteau chéri à la ceinture du sergent Farey. Oublier tous ses collègues mercenaires qu’il s’est mis à dos à force de les insulter et de les menacer. Oublier la mort de Baladinis, et le morceau du crâne de son frangin maintenant soudé au sien. Oublier Tomas. Oublier les viols, les meurtres d’enfants, la soif de violence et de sang. Oublier Azjol-Nerub, Krasarang, les Tarides, Nazmir, la Pénitentiaire. Oublier la haine, la honte, la colère, la peine, la jalousie, les remords, les regrets : tous ces sentiments qui battent sans cesse dans son esprit tuméfié et que la brute est incapable d’exprimer autrement que par des injures et des coups. Mais surtout, Camille Oscar Gonzague Chat essaie d’oublier qu’il est un gros con.

Mais il n’y arrive pas. Il peine, fronce le visage à force de réfléchir aussi fort, crache et jure, envoie son poing dans l’air et casse une grosse branche sur son genou. Mais putain, comment qu’on oublie ? Est-ce que c’est en pensant, assis ? Est-ce que c’est en se battant ? Est-ce qu’on oublie que quand on est mort ? Ou est-ce que c’est juste en faisant autre chose … Ouais, bon on va essayer ça.

Ça tombe bien, la Hardow m’a demandé de faire un truc. Ça va m’occuper. Voilà, j’vais plus penser à rien d’autre pendant ce temps au moins, et puis ça ira. Camille Chat oublie d’oublier, et oubliera plus tard. Alors il va jusqu’à sa tente pour récupérer entre ses grosses paluches un parchemin vierge et un morceau de fusain, et commence à dessiner.

Bon la commande, elle est simple. Un gros troll drakkari habillé en soubrette et saucissonné avec une gobeline sur lui qui le domine. Ca peut paraître bizarre dit comme ça mais crois moi après dix piges à tatouer les loubards de la Pénitentiaire j’peux te dire que c’est pas le plus louche que j’ai fait.

Le troll d’abord. Des drakkari j’en ai vu, à Zul’drak dans l’Norfendre. Pas de bien près et surtout des crevés, mais j’me rappelle bien de celui que j’ai vu combattre dans l’arène ici, à Féralas, avec son gros bouclier. Et si j’comprends bien c’est de lui qu’on parle. Alors vas-y je m’y mets … Voilà le troll comme ça, avec de la corde bien partout qu’il peut plus bouger. Sa sale gueule, ses défenses. Faut qu’il ait l’air d’apprécier ce con. Un peu d’bave, gros sourire de demeuré, voilà. Bon la position … pas comme un gros paquet non. On va faire vicelard, les quatre fers en l’air bien attachés de part et d’autre et le cul bien tendu pour recevoir sa fessée. Et pis sa grosse bite bien haute aussi, parce le cochon il aime ça se faire corriger. Une fois l’Gros Dédé pendant une permission il est allé faire ça, avec une pute. Attaché et tout, à se faire verser de la cire chaude sur les couilles. Il m’a fait jurer de pas l’dire à sa femme. J’l’ai pas dit, surtout qu’il est mort à Krasarang le Gros Dédé. Ca aurait fait beaucoup de nouvelles d’un coup pour sa pauvre bourgeoise.

Bon la gobeline maintenant. Ca j’en ai vu un paquet, dérouillé un paquet aussi. Pas de problème. Alors elle … On va la poser là, comme ça … sur le troll. Debout. Avec un air bien vicieux, et pis une tenue en cuir, tiens. Et elle se tapote une cravache dans la main, parce qu’elle va le fouetter la coquine. Et puis attends j’ai une idée … j’lui colle une jolie ceinture, avec une grosse bite en bois attachée devant. Le genre de truc qui doit pas faire que du bien. Ha ! Pas mal … Avec ça dans le fion le troll il doit moins faire la belle que sur le sable de Hache-Tripes j’te le dis. Il doit marcher de travers le drakkari et prier le Loa des crabes. Héhé, pas mal.

Bon bah voilà, j’ai fini. Pas mal, j’espère c’est ce qu’elle voulait la Hardow. J’ai quand même un bon coup d’crayon, faut le dire. C’est plus vrai qu’nature, le gros méchant troll en soubrette il a vraiment l’air de bien aimer qu’on le domine et qu’on lui fasse du mal. Ouais … pas mal … pas mal …

Mh ….

Euh bon allez, on va filer ça à Hardow. J’sens que ça bouge dans mon slibard et j’suis pas sûr qu’c’est une bonne chose.
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