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 Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage

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Arliden
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MessageSujet: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptyVen 23 Sep - 12:49

La chaîne s’est relevée en grinçant et le navire s’est immobilisé au milieu du fleuve, son inertie le faisant légèrement dévier.
Pour notre première entrée au Comté de l’Orage, je dois avouer que c’était un peu minable.
Débarquer en plein conflit n’est jamais évident. Le jeune comte Telenor Irevent, dont la position était contestée par son oncle Gerlan, nous a accueilli dans la morosité ambiante, qui formait comme un écho au ciel voilé et pluvieux. Nous nous trouvions au Nord du continent, dans un fief isolé qui avait su tenir face aux menaces de la Horde, du Fléau en son temps et d’une manière plus générale à l’isolement et aux mauvaises conditions de vie; on dit les seigneurs du Nord enracinés à leurs terres, fussent-elles dures, âpres et lointaines, et ça n’a jamais été aussi vraie.
Les querelles de succession, dans la noblesse, sont une chose délicate, tant la fourberie et l’opportunisme y ont été élevées au rang d’art; tous les coups sont permis pour grapiller quelques miettes de pouvoir, quelques troupes supplémentaires, davantage de popularité auprès du peuple. On y parvient généralement non pas en brillant soi-même, mais en traînant dans la boue ses adversaires. C’est pourquoi Telenor, notre employeur, voyait sa légitimité remise en doute par son oncle.
Et c’est pourquoi nous, les mercenaires, avions été mandatés pour restaurer son titre et ses terres.



Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage Annale10
Le jeune comte Telenor d'Irevent


Dernière édition par Arliden le Ven 13 Oct - 14:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptyVen 13 Oct - 14:12

Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage Carte10
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptyVen 13 Oct - 14:13

A mon sens cette campagne est -à l’heure actuelle- l’une de des pires que nous ayons expérimentées. Pas à cause de l’endroit, car qu’était un peu de pluie quand nous sortions d’une île maudite, oubliée des dieux comme de la Lumière ? pas même alors que nous passions des jours à crapahuter dans la boue, à nous échiner sur des falaises d’un granit glacé, mais bien sans doute par la morne normalité, l’affreuse humanité du conflit, la trivialité glaçante de la mission. Et plus encore nos propres erreurs, nos insuffisances, car nous somme tombés bas, oui, bien bas, en ces lieux hors du temps.
Sache, lecteur, qu’une victoire sur le champ de bataille n’est pas toujours bénéfique, et par l’art de la guerre dont j’appris de mes maîtres les bribes, il y en eut, il y en eut en nombre.

Voici :

Nous avions accosté dans le village de Landbroock, qui nous servait depuis lors comme d’une timide base d’opération. Nous nous retrouvions souvent le soir autour de la marmite fumant de Falsom, un de nos nouveaux camarades; ils étaient en fait réellement nombreux, suite à la dernière campagne, et de profils très variés.

A proximité du village s’étendait le cimetière du Souvenir. C’était un grand tertre, clos de murs de pierre sèche, et tout empli de tombes sagement alignées. On distinguait çà et là des structures funéraires plus complexes, soient qu’elles dataient d’un autre temps soient qu’elles appartenaient à de plus riches défunts, on n’y voyait aucune crypte - tout au plus un autel accompagné d’un mémorial, sur la partie haute, où le sentier venait mourir. La métaphore - la clairière au bout du chemin - m’a un instant effleuré mais j’ai préféré ne pas y penser.
Sur les hauteurs de la ville, par-delà les vieilles têtes érodées des pierres tombales et l’eau des douves naturelles, béait la gueule des canons. Des deux positions fusaient de temps à autre des tirs sporadiques; aucun ne faisait de victimes, ni même de dégâts, et cela ressemblait à vrai dire plutôt à deux chiens tenus en laisse, qui grognent l’un envers l’autre pour se rappeler leur animosité.
Nous étions postés entre les tombes, ce soir-là, et six barques dérivaient dans notre direction depuis la ville. Quelques-uns des canons tâchaient de les couvrir, parfois, et nous reculions de concert losqu’un boulet faisait voler en éclat un pan de muret.
Cela va déranger les morts.
Il n’est jamais très bienséant de se battre dans un cimetière. Encore moins d’y causer des dégâts matériels. Mais au vu de la topographie de la région, c’était une position importante.

Nous nous sommes répartis le long du mur qui marquait la limite du cimetière, côté falaise; trouvant couvert dans tout ce qui dépassait - troncs, débris laissés là par les fossoyeurs. Mais aucun de nos tirs ne portaient en retour, car les barques se protégeaient de leurs rampes d’assaut. Tapi à côté de moi dans les broussailles, je voyais Luderick, le jeune mage à la peau si sombre, faire luire les arcanes entre ses mains. Il conjura une créature toute élancée de magie pure, violacée et tourbillonnante, qui se mit à crépiter; de sa masse jaillirent plusieurs éclairs qui filèrent droit vers les barques. Si plusieurs corps chutèrent dans l’eau qui les emporta comme une bête satisfaite, aucune des embarcations ne coula. Ils eurent tôt fait d’accoster et de monter à notre rencontre - et je vis un trait d’arbalète emporter le pauvre Rick Berhman, alors même que sept d’entre eux étaient fauchés par nos soins.

Ils se massaient de plus en plus sur ce coin de falaise où ils avaient réussi à prendre pied. Dans la foule de fantassins semée d’arbalétriers, une silhouette se devinait pourtant : un chevalier, guidant probablement l’assaut, et nos forces se concentrèrent sur lui jusqu’à ce qu’il s’effondre. L’assaut reflua aussi vite qu’il avait explosé. Les hommes de Gerlan prirent la fuite, retournèrent aux barques sous nos tirs, quoiqu’en réponse leurs canons et leurs carreaux nous forcèrent à demeurer à notre position.

Pour Gerlan, l’assaut fut, dans la théorie, un échec, car ses troupes rentrèrent au bercail sans être parvenus à nous déloger; en revanche, cela coûtait au Comte une trentaine de miliciens vaillants, fauchés dans l’attaque - alors même que ses troupes étaient déjà bien minces.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptyDim 17 Déc - 13:35

La situation était délicate. Nous étions coincés dans une zone relativement simple à défendre, quoique dangereusement proche de la ville; le blocus levé, nous n’aurions aucun mal à recevoir renforts, vivres et matériels. Nous étions loin d’être dénués de ressources.
On pouvait par exemple compter sur l’existence d’un tunnel qui aboutissait au coeur même de la ville, dans une bâtisse fermement gardée, qui se révélait un atout majeur; pour l’heure, nous l’avions principalement utilisé pour faire étalage de propagande en ville, au profit du Comte.
De l’autre côté de la lande, il y avait le manoir d’Irevent, autre bastion de la puissance de notre ennemi. Il était tenu par les forces de Gerlan, qui en faisait une véritable place forte, aidé en cela par la position du manoir; les montagnes qui l’entourait, escarpées et élevées, formaient une barrière naturelle, et la route qui grimpait en sinuant vers lui était aisément défendable.
Aussi, c’est dans cet endroit qu’il avait décidé de détenir la soeur de notre commanditaire, Serena d’Irevent. Le Capitaine a désigné un groupe pour s’y rendre et l’exfiltrer, car un assaut frontal se révélait pour le moment difficile, trop coûteux et certainement voué à l’échec.

Un chemin à peu près praticable permettait toutefois de franchir les montagnes, et d’approcher le manoir par un flanc non surveillé; c’est par un soir pluvieux que nous nous y sommes glissés, tâchant de rester silencieux.
Lorsque l’immense bâtisse s’est dressée devant nous, nous étions échauffés par l’ascension, et près à l’action. Des patrouilles et des gardes tenaient les entrées principales, nous contraignant à nous diriger vers les zones plus dégagées dans l’espoir de trouver un passage, ou d’en créer un.
Ivana et Tharor, aussi bougons l’un que l’autre, s’employèrent à explorer les étages supérieurs en quête d’un balcon ou d’une fenêtre qui nous aurait permis d’y pénétrer, mais tout était solidement fermé. Lorsqu’ils revinrent vers nous, une partie du groupe resté en arrière avait déniché un passage vers l’intérieur et s’y était engouffré sans attendre.

Le passage s’est refermé sur eux. Nous n’étions plus que quelques-uns à l’extérieur. Ivana et Tharor, bien sûr, Aventis et et le Lieutenant, et moi-même. Nous cherchions un moyen de rouvrir le passage lorsque Luderick, de l’intérieur, a contacté le Lieutenant. Sa voix était alarmée, voire paniquée; pris au piège à l’intérieur, ils se faisaient attaquer sans espoir de fuite. Un piège dressé à notre intention.
Puisque la discrétion n’était plus de mise, Tharor a fait exploser les volets sur un balcon, et nous nous sommes rués sur les coursives pour aviser la situation et secourir nos camarades. Ils étaient en mauvaise posture, coincés au centre du grand hall, encerclés de soldats et d’arbalétriers; ils faisaient pourtant preuve d’un courage mémorable en faisant face. Puis il y eut un grand froissement d’ailes, et Buck, le griffon, s’est jeté dans la bataille avec son maître; dans la confusion générée, nous avons commencé à refluer. Un par un, le griffon a emporté les survivants, sans faillir.
Luderick manquait à l’appel. D’après les mercenaires piégés, il avait tenté de se téléporter, mais nous ne savions pas où, et ne l’avons pas trouvé. En revanche, Ulrika Stahl était tombée sous les coups de l’ennemi, en crachant une dernière fois à leur visage.

Cet assaut fut un désastre. Mais il nous permit d’apprendre que Serena d’Irevent avait embrassé la cause ennemie, et que son esprit retors était désormais à craindre. Nous étions cernés d’ennemis de tous les côtés.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptyDim 17 Déc - 20:50

«Sentez-moi ça… Cette bonne odeur d’herbe humide. D’ici quelques heures, y aura plus que celle des charognes.»

L’attente de la bataille était terrible. Nous avions passé le fleuve pour défendre la lande, où ne s’élevaient plus que quelques murs en ruines, aux angles si érodés qu’ils ne ressemblaient plus qu’à d’irréguliers piliers, abandonnés sans ordre ni logique. Ils n’offraient aucun couvert pour la bataille à venir.

Nous formions l’aile gauche de la formation décidée par le Comte. Au centre se trouvait ses forces les plus faibles, les miliciens issus des populations civiles, mal armés et peu entraînés; et de l’autre côté, achevant la tenaille qui devait se refermer sur l’armée ennemi, patientait la cavalerie de Telenor.

La charge parut durer de longues minutes, alors qu’elle ne prit en réalité que quelques secondes. Nous avons fait notre possible pour respecter le plan d’attaque, mais comme dans toutes les batailles, la mêlée devenait trop confuse.
J’ai vu sous mes yeux Tobias Hilton s’écrouler, poignardé par un soldat plus expérimenté que lui; d’autres vacillaient, dans la ligne, et tout à coup elle fut débordée, les troupes de Gerlan la dépassant pour s’en prendre à l’arrière.
Nous tenions bon. Les miliciens se faisaient décimer, au plus dur de la bataille, et ils furent les plus touchés. Mais nous avons gagné cette bataille-là, au prix de toutes ces vies.

Nous avons décidé de pousser ce maigre avantage en lançant un raid sur la ville même.
Sous le couvert d’une nuit nuageuse, nous nous sommes glissés dans le passage secret pour déboucher dans les rues. Une fois sur place, près d’un canal boueux, nous avons décidé de nous scinder en deux groupes afin d’être à la fois plus efficaces et plus discrets.
Les rues étaient désertes et les volets clos.
Je suis parti en éclaireur - ou plutôt, je me suis envolé - pour obtenir une vue d’ensemble de la cité. Nous étions dans le quartier de la caserne, laquelle était solidement gardée, et au loin, on apercevait les flèches de la cathédrale. A son pied campait l’armée de Gerlan, constellant la nuit de dizaines des dizaines d’étoiles orangées des feux de camp.

J’ai fini par rejoindre le groupe. Nous nous faufilions dans les ruelles lorsqu’au détour d’un carrefour nous sommes tombés nez à nez avec une patrouille, de toute évidence aussi surprise que nous. Si nous les avons promptement éliminés, l’alerte était donnée. Des pas lourds se dirigeaient vers nous et nous avons opté pour une fuite rapide et précipitée.
Ils nous talonnaient de près, et la fuite s’avérait complexe, par un ponton humide enjambant le canal; le sergent Nohir y chuta, et voyant que tout le monde filait sans plus attendre, j’ai choisi de plonger dans le canal pour le retrouver. Des flèches perçaient l’eau sale, et pourtant nous avons réussi tous deux à y échapper et à regagner le passage, où les sentinelles alarmées s’inquiétaient d’être découvertes par notre faute. Je ne m’en souciais guère.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptyLun 18 Déc - 19:08

Le soir suivant voyait le retour de Luderick, à dos de griffon. Sa téléportation l’avait emporté loin, loin vers le Sud. Et il avait préféré revenir par des moyens conventionnels, plutôt que de se retrouver de nouveau expédié dans une région lointaine. Son arrivée fut vite remarquée, et à vrai dire, il a eu beaucoup de chance de ne pas être abattu en plein vol; et même à terre, nombre d’entre nous tiraient déjà leurs armes. Mais les malentendus furent vite dissipés, et le jeune mage peu sûr de lui put rejoindre le rang.

Une mission particulière nous attendait.
La compagnie des Chiens errants, ainsi qu’elle s’appelait, était attendue sur la route du Sud, cheminant en direction de la ville; une force mercenaire embauchée par Gerlan, qui ignorait encore la perte de l’avant-poste ennemi des suites de la bataille. Il s’agissait d’une troupe peu nombreuse, venant de Stratholme, et portant avec elle armes et ravitaillement.
Une véritable aubaine pour nous. Nous avions ordre de les attaquer sur la route, et de nous emparer de la caravane, ainsi que de leurs effets personnels - armures et uniformes.

Il y avait deux chariots bâchés, escortés d’une vingtaine d’hommes. Nous avons chargé par le flanc droit, suivant l’intrépide Eldared.
Nos adversaires nous réservaient cependant une surprise de taille : une tourelle gobeline, tirant des rafales de plombs, que les bâches dissimulaient jusque-là. Je me suis jeté sur le servant avant qu’il n’ait pu l’activer; une grenade bien placée de notre gnome a suffi à réduire la machine en pièces détachées. Autour, l’escorte combattait férocement nos camarades, une bataille confuse émaillée de coups de feu. Mais nous prenions l’avantage, lentement mais sûrement.

Lorsque les choses se sont calmées, nous avions un prisonnier, promptement maîtrisé. Mais un homme demeurait debout. Nous ne l’avions pas remarqué de prime abord, et pourtant il portait le tabard bien reconnaissable de la Croisade d’Argent. Jacek s’est avancé pour lui parler, alors que nous faisions cercle autour de lui.
Il s’est présenté sous le nom d’Egbert Lawrence, et avait cessé de nous combattre. Aussi je ne tairais rien du destin de cet homme.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptySam 23 Déc - 13:03

La situation s’enlisait. Le croisé, peut-être par orgueil ? refusait de se rendre à des bandits, ainsi qu’il nous appelait. Il se tenait droit et fier, et inflexible.
Il est probable que les lignes qui vont suivre nous causent quelques ennuis. Peut-être que les mercenaires qui les liront à l’avenir en seront choqués, révoltés ou que sais-je encore. Je n’ai pas approuvé ce qui s’est produit, mais ne suis pas allé contre les ordres. On ne réécrit pas le passé, et cet acte fait partie de notre histoire.
Que faire de cet homme ? Tel était le problème, un problème épineux, car nous avions encore tant à faire, et il demeurait là, invaincu, parmi les restes sanglants de sa caravane.

Nous l’avons abattu.

Nous avons escorté le prisonnier seul survivant jusqu’aux hommes de Telenor. Le Comte lui-même était là pour nous accueillir, et le voyant, le captif a voulu parler, dénoncer sans doute le meurtre du Croisé d’argent, quand le coup de feu a claqué.
Le silence a lourdement résonné autour de nous, puis Telenor s’est tourné vers celle qui venait, de sang-froid, d’abattre un prisonnier. De le faire taire. Chloé Aventis avait signé notre culpabilité.
Il ne pouvait y avoir de clémence devant un tel acte.

«Je te condamne à mort. Que la Lumière te prenne en pitié.»

Son exécution eut lieu à cet endroit même, dans l’herbe humide, et de la main du Comte lui-même. Nous faisions cercle dans un silence relatif, impuissants, malgré nos suppliques. La sentence était déjà rendue, et nous sommes rentrés à Landbroock. Nous avions beau savoir qu’elle avait mérité son sort, ce sont des regards haineux qui se sont tournés vers Telenor, en majorité. Mais on ne réécrit pas le passé, et cet acte-là fait aussi partie de notre histoire. Nous avons cessé de plaisanter, ce jour-là.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptyVen 2 Aoû - 13:40

La suite des opérations était simple. Nos ennemis ignoraient tout du destin de la caravane des Chiens errants, et c’était là une occasion unique d’infiltrer la cité.
Nous avons passé les uniformes gris des Chiens, et le Capitaine a distribué les identités.
Azraen était le sergent Thomas Lerner, un ancien soldat; l’homme était borgne, aussi dût-il se trouver un cache-oeil. Glidy Boulenplomp, l’ingénieur dérangé, serait Eldared. Quant à Falsom, le sergent Gerart Bloom.
Nous autres pouvions choisir l’identité de notre convenance. La plupart firent des jeux de mot, ou choisirent ceux de héros qui les inspiraient. Pour ma part, je restais sur celui d’une branche éloignée de ma famille, les Oakmane.
Les uniformes des Chiens errants étaient de cuir bouilli aux tons gris. Nous avions tous l’air différents, étrangers, ainsi vêtus. Et surtout privés de nos tabards blancs, notre identité.

Nous avons échangé nos faux noms, commencé à jouer la comédie. Une erreur et nous étions perdus.
Aux portes, on nous a laissés entrer en quelques ordres criés.
L’armée de Garrett était stationnée devant l’église, installée sur ce qui devait avoir été des parterres fleuris, à l’époque.
Garett d’Irevent nous a reçu en personne, accompagné de Gerlan. Mécontents de l’absence de l’arme gnome demandée, ils nous ont fait toute une série de mise en garde. Pillages, viols et meurtres inutiles étaient punis de pendaison.
Somme toute, ça s’était plutôt bien déroulé. On nous a guidé vers une zone encore inoccupée pour que nous installions nos tentes.
La nuit fut longue. Nous sommes restés entre nous sans adresser la parole aux autres groupes. Qu’importe, nous avons pu jauger leur nombre et leur état.
L’exfiltration vint très vite. Nos camarades attaquèrent les troupes de Garrett par la forêt, à travers laquelle nous avons filé. Mercenaires en uniforme et mercenaires déguisés, nous leur avons échappé, courant jusqu’à la falaise. Là on éclaté quelques disputes, quelques dissensions. La plus grand insubordination dont je fus témoin poussa Lindlewood à assommer Eldared. La voix criarde du gnome avait dû agacer tout le monde, car personne n’a regretté le silence soudain. Je devais être le seul à déplorer ce geste.

Les jours suivants, je les ai passés à l’infirmerie alors que le capitaine envoyait une équipe prendre le phare de Guelmer à l’ennemi. Les hommes de Garrett, guidé par son mage, surveillaient les environs depuis sa hauteur; les blessés que je pris en charge me racontèrent la victoire sans pertes que fut cet assaut. Cela nous changeait. Mais il y avait d’autres attaques à mener, tant d’autres assaut.
Celui de la mine a été décisif.
Il y avait un village près d’elle, barricadé. Des patrouilles en surveillaient les abords. Nous nous sommes approchés comme des loups dans la nuit, et c’est Baron qui menait la charge, Baron le non-mort, le chevalier d’ébène. Le terrible atout dans notre manche.
Alors que Findol et Silence faisaient disparaître les barricades pour lui dégager la voie, il a abattu plusieurs soldats, jusqu’à ce que s’avance face à lui un chevalier, protégé par un pavoi marqué d’un ours. C’était leur champion.
Le duel n’a pas duré longtemps.
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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptySam 18 Avr - 13:55

Il les a tous massacrés.
Il a fallu qu’un prêtre de l’ennemi interviennent pour le stopper dans son ignoble exécution générale, sauvant ainsi les enfants du village sur lesquels il veillait. Lorsque sa maîtrise de lui-même lui est revenue, nous l’avons envoyé dans la mine - où une redoutable explosion s’est produite, l’expédiant à l’extérieur dans un état pitoyable (ou presque). Il n’y avait plus grand chose à tirer la mine; Baron a ouvert un portail pour retourner dans le sombre domaine de ses pairs.

Les conséquences ne se firent pas attendre. La rumeur de ce qui s’était passé se répandit comme une traînée de poudre et une bonne partie des troupes de Telenor déserta en faveur de son oncle. Pire encore, ils leur révélèrent nos secrets et nos tactiques, notre infériorité numérique.
Aussi n’avons-nous pas été surpris de leur attaque. Nous avons refusé leur proposition de reddition, bien sûr, et les avons affronté sur notre terrain, mais nous n’avions aucune chance. Nombre de nos frères sont morts avant que nous ne parvenions à fuir Landbrook en direction du Brise-Voiles. Convington, Sera, Longarm, Maraugh, Grinder… D’autres sans doute, que seul le temps nous permettra de noter.

Nous sommes partis en direction de Cap-Tempête; suite à cette débandade nous voulions en acquérir le soutien. Pour se faire… Il fallait libérer le village de l’influence d’une troupe de bandits, aux ordres d’un homme qui se faisait appeler Malak le Noir.
Leur repaire était établi au coeur de la forêt de Bois-l’Orage, et c’est le Lieutenant Elensar lui-même qui nous a menés, secondé par Farell. Une fois encore, j’ai servi d’éclaireur; un corbeau de plus dans la forêt.
Les bandits s’étaient installés dans le tronc évidé d’un grand arbre, à l’intérieur duquel une poignée d’entre se reposaient; sans aucun doute ils nous attendaient.
Nous avons avancé entre les arbres, par les sous-bois sombres et denses. Il fallait couper dans les ronciers pour se frayer un passage, et la lumière faible de la fin de soirée perçait à peine de la canopée.

L’embuscade n’a pas tardé à se déclarer. Depuis les arbres nous avons été criblés de flèches, de carreaux, d’explosifs. Impossible de continuer dans ces conditions, nous n’avions aucune chance de les débusquer dans ce milieu qui nous était inconnu, et si familier pour eux.
Farell a emmené quelques hommes pour tenter de prendre nos assaillants à revers, pendant que le groupe principal tâchait de se replier.

Bois-l’Orage s’est embrasé.
Partout les branches volaient en éclat sous les tirs, tandis que la végétation rougissait. Des frondaisons chutaient des corps, et il n’était plus possible de trouver le moindre couvert tant, dans la confusion général, les traits pleuvaient de tous les côtés.
J’avais Caldwyn Dombar dans les bras, je m’efforçais de le protéger de mon corps mais ça ne suffisait plus. Il était criblé de flèches et la nature n’arrivait plus à refermer les chairs déchirées, à reformer le sang perdu.
Puis…
Un choc, une douleur intense mais brève. Le noir et le rien.

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MessageSujet: Re: Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage   Annales de la compagnie, volume VI : Livre du Comté de l'Orage EmptySam 18 Avr - 15:17

Le visage de Tarhmor est la première chose que j’ai vu à mon réveil. Les derniers échos de la Lumière.
J’étais mort, et j’avais été ramené.
A côté de moi gisait encore Dombar. Plus loin, Léna Elizra. Mais tout le monde me fixait.
Le repaire dans l’arbre creux avait été incendié par le Lieutenant. Le retour fut, malgré tout, morose; si Cap-Tempête nous accueillait désormais de bon coeur les pertes, et les événements étranges de la forêt, restaient dans tous les esprits.
Dawkins en particulier fut durement touché. Apprenant la nouvelle du décès de sa compagne, Elizra, il s’est jeté du haut des falaises, incapable de contenir son chagrin.

Ordre a été donné de pousser notre nouvel avantage au Nord du Comté pour tenter de s’emparer du village de Guelmer, plus à l’Est. Il n’était accessible que par un pont tenu par nos ennemis, un point difficile d’accès, aisément défendable pour eux.
Aucun autre couvert possible pour nous qu’un mantelet de fortune, grossièrement bricolé de planches - de quoi réussir à avancer sur le pont sans être transformé en hérisson au premier pas. Nous les avons ainsi repoussés jusqu’au village, mètre par mètre, avec lenteur mais prudence. Nous avons trouvé le hameau solidement barricadé, transformé en avant-poste pour les troupes de Garrett Irevent. Nous nous sommes repliés, et avons laissé Farell piéger le pont pour s’assurer que nos adversaires ne tentent rien. A la moindre tentative de leur part, il mettrait les explosifs à feu pour le détruire.

Restait malgré tout à prendre le village, en faisant le moins de pertes possible d’après les directives de notre employeur. Nous avons établi notre tactique comme suit : nous formerons deux groupes, l’un pour attaquer de front, soutenu par les forces de Telenor, après avoir tenté de les rallier par la voie diplomatique; le second, en renfort, devait attaquer les arrières, semer la panique et couper toute retraite.
Si nous n’avons pas pu les convaincre de se rendre, à cause de la présence de Garrett sur place, notre plan a malgré tout payé; Guelmer fut prise, et l’usurpateur prit la fuite en abandonnant troupes à la mort. Nous nous y sommes établis.

Des falaises, nous avons pu observer les passages de nombreuses embarcations vers une petite île. Nos informations nous disait qu’un prisonnier était détenu là, quelqu’un qui pouvait, disait-on, apporter des réponses quant à l’ascendance de Telenor, et régler une fois pour toute le conflit.
Le Capitaine a envoyé une petite escouade prendre possession de l’île pour enquêter sur ce prisonnier. Nous y avons trouvé une petite garnison de mercenaires, menés par le mage d’Aldenbrecht; nous avons tardé à les enfoncer, et prendre d’assaut la bâtisse qui les hébergeait. A l’intérieur, quatre lits, le nécessaire pour vivre, une petite bibliothèque.
Le prisonnier avait été égorgé avant notre arrivée.

Notre seule source d’informations était un garde agonisant, un des mercenaires, qui me confia que seul le mage savait pour qui ils travaillaient. Leur prisonnier était un médecin, qu’ils devaient garder en vie jusqu’à ce que Telenor soit vaincu, car il pouvait attester de sa légitimité. Privés de son témoignage, il ne nous restait plus que la voie du conflit armé, et la prise de la ville elle-même.
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