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 Blanche comme Neige

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Imogen Ward
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Imogen Ward


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MessageSujet: Blanche comme Neige   Blanche comme Neige EmptyDim 12 Jan - 3:39

“Ca y’est, je crois qu’on tient un truc!”

       Voilà près de trois jours glacés que le trio campait devant le mausolée, et tout autant de jours passés à tenter d’y pénétrer. Et celui-ci n’était pas n’importe lequel, à en croire la rumeur qui se répandait dans quelques tavernes de l’archipel, promettant un trésor inestimable à qui voudrait bien croire les paroles des soulards, qui eux, ne négligeait pas en arguments de poids lorsqu’il s’agissait de compter la fameuse histoire: d’une antichambre titan, au trésor oublié de rois déchus, il y avait de quoi faire rêver n’importe qui.
       L’ennui, c’est qu’il aurait fallu être au moins suicidaire, une fois les détails de cette supposée sombre histoire en tête pour s’y aventurer; encore faudrait-il percer les secrets de l’ouverture de la lourde porte de pierre qui séparait les trois pilleurs de leur trésor tant espéré.

       Ce fut le doux cliquetis d’un mécanisme, puis le vrombissement sourd de la porte de pierre coulissant qui éveilla en eux une exultation de joie sans égal lorsque l’air froid de l’hiver s’engouffra dans l’antre convoitée.

       Le trio ne tarda d’ailleurs pas à s’y enfoncer à son tour, armés tout trois de torches pour éclairer leurs pas. L’air était vicié par l’humidité et la lente décomposition de tout ce qui n’avait pas pu voir le jour depuis que le monument avait été scellé.
       S’y repérer était toutefois d’une simplicité enfantine: la tombe s’enfonçait dans la terre par le biais d’un simple couloir en pente long de plusieurs mètres, débouchant sur une salle circulaire. Ce n’est d’ailleurs qu’une fois cette salle atteinte que le plus costaud d’entre eux s’adressa à ses compagnons:

“Hé, dites, ça semblerait pas un peu trop facile, selon vous?...” Les deux autres se regardèrent et haussèrent les épaules. Visiblement, ces deux là se connaissaient depuis un bout de temps, tandis que celui qui commençait à douter, lui, avait tout de la pièce rapporté en chemin, recrutée pour sa force et appâtée par un partage plus que généreux des trésors récupérés par le couple.
       Pour toute réponse à sa question ne jaillissait toutefois que l’écho du timbre rocailleux du néophyte, se répercutant par trois fois au creux de chaque renfoncement qui se dessinait à l’ombre des torches. Rien ne semblait vouloir perturber la présence des trois pilleurs, alors que le silence pesant des morts dont le repos n’était jamais troublé, tombait comme une lourde chape sur leurs épaules. Il y avait cependant quelque chose d'électrisant dans l’air, indéfinissable, qui avait poussé Debbie à la prudence, bercée par des histoires lointaines et sa propre expérience.

       Par trois fois encore l'écho retentit lorsque la voix de la brune aux boucles folles se fit entendre: “Dispersons nous. Vous deux sur les côtés, je reste au milieu. On finira bien par trouver quelque chose.” Ainsi partirent-ils tout deux à la recherche d’un quelconque piège, tandis qu’en s’approchant du centre, la jeune femme vit se dessiner sous les flammes dansantes de sa torche, les ombres mourantes d’un cercueil scellé aux fioritures bien singulières: ni roi, ni titan, ne devait avoir trouvé le repos éternel en son sein; mais une toute autre chose jusqu’alors ignorée de celle qui n’avait d’yeux que pour sa découverte.
Le silence, lui était régulièrement perturbé par les coups réguliers que donnaient les deux autres sur la pierre, à la recherche de la moindre ouverture ou le moindre piège. Parfois, quand ils ne frappaient pas, c’était les cris plaintifs du vent glacial qu’on entendait s’engouffrer, gelant les os et frappant les esprits.
       Les deux compères rejoignirent vite celle qui patientait au centre, après avoir écarté tout risque. L’atmosphère, elle, chargée en énergie statique se fit plus lourde à mesure que tous trois se rapprochèrent de la tombe, si pesante qu’ils eurent un temps d’arrêt à se regarder tous trois, avant de reprendre leur méfait.

“Puisse la Mère des Mar-....” La prière du grand gaillard s’échappa de ses lèvres mi closes en quelques murmures à peines audibles, et se fit aussitôt interrompre par la surprise, au moment où les deux autres entrèrent en contact avec la tombe. Leur geste avait semble t-il poussé la salle à s’animer, et non seulement les parois se mirent à trembler, mais dans leur dos se dressa un mur translucide, crépitant d’une puissante énergie aux multiples nuances de bleu qui donnait aux parois une vague impression de profondeur marine.

       Non seulement les trois pilleurs furent piégés comme des rats, mais il ne leur fallut pas plus d’une seconde de plus pour comprendre que leur destin était bel et bien scellé, lorsque le mur en question commença à se mouvoir, lentement, d’abord, puis de plus en plus rapidement. Il frappa en premier le malheureux opportuniste qui n’eut même pas le temps de pousser un cri que les deux autres n’en virent plus qu’un amas de cendre, alors prophétie de leur propre sort à venir. Il ne fallut pas plus de deux secondes pour emporter le couple dans son sillage, et c’est à ce même moment, alors que la main de son compagnon de route semblait s’effriter dans la sienne, que la jeune brune rouvrit les yeux une dernière fois sur la lueur blanchâtre de la sortie, son corps tout entier traversé par une décharge si insoutenable que bientôt un écran noir obscurcit sa vision.

Elle se surprit à prier avant de s’éteindre.

Au dehors, les premiers flocons de l’hiver commençaient à tomber.
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Imogen Ward
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MessageSujet: Re: Blanche comme Neige   Blanche comme Neige EmptyVen 24 Jan - 12:59

C’était la faim qui m’avait tirée de ma torpeur. Non, la peur, peut-être. La douleur… ? Peu importe après tout, je me souviens ne pas avoir insisté sur ce détail. Ce dont je me souviens surtout, furent tout ces réveils trop bref pour me relever avant de sombrer à chaque fois, et les vagues images que mes yeux s’accordaient à percer dans la pénombre. 
La lourde porte que nous avions passé des heures auparavant - des jours, peut être, le tapis de neige qui avait recouvert l’étroit corridor menant à l’extérieur, cette silhouette dégingandée qui n’appartenait ni à Piers, ni à l’autre... Comment s’appelait-il déjà ? Je ne m’en souviens plus. Je ne suis même pas certaine d’avoir songé à lui demander ne serait-ce qu’un jour. Quoi qu’il en soit, j’en suis encore à me demander si cette apparition n’était pas le fruit de mon imagination souffrante.

J’avais donc enfin pu me mouvoir, pour me relever du sol, tout mon poids pesant péniblement sur mes bras meurtris. Mis à part le fait que la neige avait commencé à recouvrir une bonne partie de l’entrée, balayée par le vent au-dehors, et le froid qu’il ramenait avec lui, rien ne semblait avoir changé depuis que nous avions pénétré ici. Mes souvenirs à ce propos demeuraient d’ailleurs assez flous : étions-nous parvenu à quelquechose? Mais d’ailleurs, en parlant de « nous »… Où sont-ils ? 

Je parvins enfin à me remettre sur mes jambes chancelantes pour faire un tour de la salle en question, afin de m’assurer que mes yeux ne me trompaient pas, bien que ma vision soit encore troublée de mon éveil douloureux. Faire le tour de celle-ci une unique foi aurait pu suffire à me faire comprendre qu’ils étaient bel et bien partis, et que je demeurai à présent seule dans ce tombeau.
Mais, s'ils sont partis, pourquoi me laisser ici ? M’auraient-ils cru morte ? Et quand bien même, même si celui dont le nom m’échappe aurait pu prendre la fuite, Piers ne m’aurait pas laissé pourrir ainsi, non. Jamais. 
Un objet bien familier attira mon regard, reposant à même le sol, dans un tas de cendres froides. Le pendentif de Piers n’aurait pas quitté son cou sans une bonne raison, et en me tournant à nouveau vers l’entrée, alors que mes pensées se mélangeaient au creux de ma tête, la plus plausible se démarqua des autres et me frappa comme une évidence : ce dernier, dans la fuite, à laissé tomber sa torche dans une hypothétique lutte, et en perdit son précieux symbole dans la fuite alors qu’ils sont tout deux partis chercher du renfort. 

Un peu plus loin, au centre de la pièce, là où j’aurai juré y voir un cercueil de pierre en entrant, se dessinait dans l’obscurité une petite boite ouvragée de magnifiques fioritures pourpres et dorées. Peu importe ce qui avait pu arriver pour laisser fuir ces deux couards, je n’avais pas pour habitude de rentrer de mes expéditions les mains vides, et vint donc m’en saisir avant de gagner la sortie, d’un pas toujours faible et pénible. 

Il ne me fallu pas beaucoup de temps pour comprendre que ce que j’avais saisi entre mes mains aurait pu avoir une certaine valeur, puisque je sentais dormir au sein de cet écrin, un pouvoir tel que mes doigts avaient fini par s’engourdir, et une étrange sensation, indescriptible, s’envahissait de tout mon corps : un mélange de terreur insurmontable et de grandeur irrésistible - le sublime dans sa forme la plus brute. C’est probablement ce sentiment si fort et si contradictoire qui guidait dès à présent mes pas, qui me força a me retourner un instant, alors que je foulais déjà la neige fraîche de mes bottes, comme si ces cendres, dont une partie avait recouvert ma chevelure, mes doigts, mon corps tout entier, m’appelaient à rester, sans que je puisse en connaître la raison.

Mue par une envie de me rassurer, sans doute, je coinçai sous mon bras l’objet de ma convoitise pour attraper dans ma sacoche, un petit miroir qui me servait, à quelques occasions, parfois, pour l’orienter vers mon visage et m’assurer que j’étais bel et bien en vie… 
J’entends encore au fond de mon esprit le cri qui ne parvint pas à s’arracher de ma gorge autrement qu’en une sorte de glapissement de stupeur, lorsque l’argent poli me renvoya l’image. De ma chevelure auparavant noire comme le charbon qui m’avait offert bien des noms d’oiseaux de mauvais augure, ne demeurait plus qu’une masse cendreuse, dont les cendres éparpillées sur quelques mèches n’en étaient en aucun cas à l’origine. Et alors que je tâchai de reprendre mes esprits face à une telle vision d’horreur, une silhouette informe se dessina derrière mon épaule. Le miroir orienté de façon à ce que je le vois me fit chuter de toute ma hauteur, alors que je perdis connaissance à nouveau. 

Je compris à ce moment là qu'ils n’avaient jamais pris la fuite.
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Imogen Ward
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MessageSujet: Re: Blanche comme Neige   Blanche comme Neige EmptyVen 28 Fév - 12:24

Je me souviens avoir repris connaissance peu de temps après, transie de froid et saisie aussi soudainement que je me surpris à me remettre debout, d’une immense panique. Lorsque je fus assez loin du tombeau pour retrouver mes effets au campement de fortune abandonné là - vide d’ailleurs, de toute âme vivante -  je m'aperçus que je n'avais pas la moindre idée de quel jour nous étions.

Je pus constater toutefois, d'après la position du soleil qui se dissimulait encore derrière le sommet tentaculaire du sanctuaire des tempêtes se dessinant au loin, que le jour ne tarderai pas à décliner en faveur de la nuit. Le temps était au beau fixe, et plus bas les plaines de Chantorage étaient épargnées de l’immense manteau neigeux qui avait finit par recouvrir bon nombre de nos affaires, du moins, ce qu’il en restait. Le blizzard en avait balayé la plupart et ma tente ne tenait debout que par une sorte de miracle. Je savais au fond de moi qu’il me faudrait bientôt partir, et qu’une nuit de plus passée ici relèverait du suicide dans mon état.

Par bonheur j’avais trouvé de quoi reprendre quelques forces, et m’installai sous la toile tendue.
Plusieurs heures durant, je restai assise à réfléchir là sous cette toile, à l’abri du vent et du soleil déclinant mais cruel tant il se reflétait sur le blanc immaculé m’oppressant dès que j’osais mettre le nez au dehors. De nous trois ne restait plus que moi, et dans un état déplorable. Je n’étais même pas en mesure de rassembler mes esprits, et seul le silence qui m’entourait me procurait un semblant de réconfort.

Puis mon attention fut attirée par le petit coffret que j’avais ramené de là bas, et que j’avais pourtant juré avoir laissé tomber au moment de regagner le campement. Et alors que je me demandai si ce dernier n’était pas simplement apparu ici pour me narguer, comme par magie, ses dorures se mirent à briller sous mon regard, et inexorablement m’attirer comme les flammes d’une bougie le ferait sur un papillon de nuit.

Il s’agissait d’une simple boite aux jolies fioritures, à la valeur probablement non négligeable, et pourtant, comme je l'observais avec plus d'attention, d'étranges sensations s'emparèrent de moi. Stupéfaite et effrayée à la fois, mais aussi, je l'avoue, non sans éprouver ce fameux frisson de la découverte d’un objet si rare, j'examinai ses contours avec plus de soin; ses fioritures aux nombreux symboles que je ne comprenais pas, et me rappelant pourtant sans que je ne sache pourquoi, les profondeurs et leurs créatures, dont le profil d’une d’entre elle se détachait sur la montagne du sanctuaire qui me faisait face, au loin, et dont j'étais si familière.

Je finis par l’ouvrir, sans vraiment le vouloir, comme si le coffret lui même s’était emparé de mon corps à l’instant ou mon pouce avait effleuré le loquet qui cachait aux yeux du monde son contenu. Ce que je vis à l’intérieur me frappa l’esprit de terreur et de fascination: le fragment d’un bijoux, d’une couronne, peut être, émergea d’une eau noire et opaque dont le coffret était rempli. De l’or enchevêtré en branches onduleuses et empruntes d’une horreur diffuse, qui se refermaient toutes sur une seule et même pierre d’ambre, d’un orange sans pareil et dans lesquelles semblaient grouiller une ombre qui agissait là comme la pupille d’un oeil. L’iris de pierre me dévisagea, et la neige autour de moi, et l’azur de mon ciel, se teinta d’une encre noire et diffuse, dans laquelle j’allais bientôt me noyer.

C’est au pied du Sanctuaire des Tempêtes, dans un domaine, que je me réveillai au petit matin. Une fièvre immense s’était emparé de tout mon corps, mes effets séchaient au coin d’une cheminée, le coffret était là, et sur celui ci reposait mon miroir. La silhouette d’un homme bienveillant me ramena à la réalité.
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